Voir aussi : Höchst, manufacture de porcelaine (1746-1796) et Passau, Dressel, Kister et Cie (1853-1942)
Roland Blaettler, Andreas Heege 2019
La manufacture de porcelaine de Höchst, dans la Hesse, Allemagne, est connue pour la variété de ses figurines, qui ont été créées par de nombreux modeleurs au cours des 50 ans de sa production. Celles-ci étaient souvent inspirées des modèles de Meissen, qu’elles imitaient ou diversifiaient. Cependant, des modèles propres à Höchst ont également été conçus sur la base de dessins (Stahl 1994, 185-314). Elles ont également pu être réalisées sous forme de biscuits, pour être vendue non peintes ou colorées.
Après la fermeture en 1796 de la manufacture de porcelaine de Höchst, un quartier de Francfort-sur-le-Main, dans le Land allemand de la Hesse, la fabrique et son inventaire ont été vendus aux enchères en 1798. En 1840, Daniel Ernst Müller acquiert les anciens modèles de figurines pour la fabrique de faïence fine qu’il a fondée à Damm, un quartier d’Aschaffenbourg, une ville de Basse-Franconie dans l’État libre de Bavière de la République fédérale d’Allemagne, appelée parfois « la Nice bavaroise » en raison de son climat plutôt doux. Des moules ont été créés à partir de ces figurines originales du 18ème siècle en porcelaine de la manufacture de Höchst. Jusqu’en 1884, des versions de ces figurines si populaires ont ainsi été produites en faïence fine, parfois partiellement retouchées et, de manière sporadique, en porcelaine (Stenger 1949 ; Schad 1991 ; Zoike 1986 ; Stahl 1994, 297-302).
En 1886-1887, les moules sont en possession de la fabrique de faïence fine Franz Anton Mehlem à Poppelsdorf, un ancien village qui forme actuellement un quartier de la ville de Bonn dans le land allemand de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, mais ils ne sont pas utilisés. En 1903, les moules sont acquis par la manufacture de porcelaine Dressel, Kister and Cie à Passau, dans le district allemand de Basse-Bavière où ils sont à nouveau retouchés et utilisés pour la production de figurines en porcelaine. Que ce soit à Damm-Aschaffenbourg ou à Passau, les nouvelles figurines sont presque systématiquement marquées du signe de la roue alors utilisé au 18ème siècle par la manufacture de Höchst, parfois associé avec la lettre « D » pour Damm (HMO 8661), parfois avec une crosse d’évêque pour Passau (Reber 1988, 192–200; Werhahn 2002).
En 1919, la société a été vendue et inscrite au registre du commerce sous l’appellation de « Aelteste Volkstedter Porzellanfabrik AG, Zweigniederlassung Passau – Ancienne Fabrique de porcelaine de Volkstedt, SA, Zweigniederlassung Passau (Zweigniederlassung est un quartier de la ville de Passau) ». Cette appellation reste jusqu’à la faillite en 1936. En 1927, avant même son incorporation à Francfort, la ville de Höchst a commandé un ensemble complet, nouvellement fabriqué, de tous les modèles encore disponibles de la manufacture de porcelaine de Höchst. Les quelque 350 « anciennes reproductions de Höchst » sont encore exposées aujourd’hui dans la Salle des fêtes du Palais Bolongaro de Francfort-Höchst et sont placés sous la supervision scientifique du Musée d’Histoire de Francfort.
De 1937 à 1942, la production s’est poursuivie sous le nom de « Fabrique de porcelaine de Passau » avant que l’usine ne soit détruite et pillée à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, il est probable que les reproductions de « Vieux-Höchst » ont finalement été fabriquées avec les moules qui se trouvaient toujours dans la Manufacture de porcelaine Dressel, Kister and Cie à Passau.
Certains de ces moules ont été envoyés au « Oberhausmuseum – Musée de la maison d’en haut » de Passau et, lors de sa restructuration, ont été vendus à un particulier qui les a revendus à la Manufacture de porcelaine de Frankenthal, ville allemande dans le Land de Rhénanie-Palatinat, au sud de de Francfort. Après sa fermeture vers 1950, les traces des moules se perdent (Stahl 1994, 302).
Bibliographie :
Blaettler/Schnyder 2014
Roland Blaettler/Rudolf Schnyder, CERAMICA CH II: Solothurn (Nationales Inventar der Keramik in den öffentlichen Sammlungen der Schweiz, 1500-1950). Sulgen 2014, 382.
Reber 1988
Horst Reber, Höchster Porzellan aus drei Jahrhunderten. Ausstellung zu Aspekten der Kunst-, Wirtschafts- und Sozialgeschichte. Hohenberg an der Eger 1988.
Schad 1991
Brigitte Schad, Die figürlichen Erzeugnisse der Steingutfabrik Damm 1840-1884. Aschaffenburg 1991.
Stahl 1994
Patricia Stahl, Höchster Porzellan 1746-1796. Katalog zur Ausstellung Höchster Porzellan 1994, Frankfurt 1994.
Stenger 1949
Erich Stenger, Die Steingutfabrik Damm bei Aschaffenburg 1827-1884. Aschaffenburg 1949.
Werhahn 2002
Maria Christiane Werhahn, Die Porzellanfiguren der Passauer Manufaktur aus den Höchster Originalformen. Ein Beitrag zur Geschichte des Porzellans im 19. und 20. Jahrhundert. Neuss 2002.
Zoike 1986
Birgit Zoike, Die figürlichen Erzeugnisse der Steingutfabrik Damm nach Formen der kurmainzischen Porzellanmanufaktur in Höchst am Main (Höchster Geschichtshefte 44). Frankfurt 1986.