Roland Blaettler, Andreas Heege 2019
À Rüschlikon, près de Kilchberg-Schooren, deux manufactures de faïence ont été en activité à partir des années 1830, mais probablement à une moindre échelle que celles de Scheller et Nägeli à Kilchberg-Schooren. La manufacture de Jakob Fehr a été active de 1832 à 1866, celle des frères Abegg de 1836 à 1842 (Matter 2012, 17).
Faïences de Kilchberg et Rüschlikon
L’importante production des quatre manufactures du lac de Zurich pose encore de nombreux problèmes d’attribution, notamment en raison des formes simples et presque identiques de leurs produits. Les formes plus complexes des soupières, en revanche, présentent des particularités typologiques qui permettent de les attribuer à différentes manufactures. Ainsi, Rudolf Schnyder a réussi de manière convaincante à définir les formes typiques des deux plus importantes manufactures Nägeli (HMO 8689 ; AF n° 28) et Scheller (AF n° 25 ; AF n° 73 ; HMO 8149) (Schnyder 1990). Cette première différenciation selon des critères de forme conduit à comparer les décors sur les produits des deux entreprises concurrentes, mais ne permet pas de les attribuer univoquement à l’une ou l’autre. La question du décor reste problématique car on sait que certains peintres ont travaillé parfois dans une manufacture puis parfois dans l’autre.
Schnyder a également remarqué des formes de soupière qui pourraient être attribuées à des modèles de Fehr ou d’Abegg à Rüschlikon ; cependant, leurs produits sont plus rares et les attributions sont encore largement hypothétiques (KMM 225 ; MBS 1944.93 ; HMO 8141 ; SFM 113 ; SFM 111 ; SFM 112 ; AF n° 74).
Dans le cas des faïences de Kilchberg et de Rüschlikon, nous nous sommes abstenus de faire des comparaisons et des études approfondies sur chaque objet. Nous avons procédé à une répartition plus précise uniquement dans les cas qui semblent évidents, mais nous prenons également note des suggestions faites par Rudolf Schnyder concernant les produits de Rüschlikon. Le terme « Kilchberg » désigne les pièces produites par Nägeli à Schooren ou Scheller à Böndler avant son déménagement à Schooren en 1835. Cependant, « Kilchberg-Schooren » désigne des objets fabriqués par Nägeli ou Scheller après 1835, et il est fort possible que parmi les faïences attribuées ici à « Kilchberg » et à « Kilchberg-Schooren », il y ait aussi des spécimens qui, si la problématique se décante une fois, s’avéreraient un jour être des produits de Rüschlikon.
Traduction Pierre-Yves Tribolet
Bibliographie :
Blaettler/Schnyder 2014
Roland Blaettler/Rudolf Schnyder, CERAMICA CH II: Solothurn (Nationales Inventar der Keramik in den öffentlichen Sammlungen der Schweiz (1500–1950), Sulgen 2014, 42–43
Matter 2012
Annamaria Matter, Die archäologische Untersuchung in der ehemaligen Porzellanmanufaktur Kilchberg-Schooren. Keramikproduktion am linken Zürichseeufer 1763–1906. Monographien der Kantonsarchäologie Zürich 43. Zürich 2012.
Schnyder 1990
Rudolf Schnyder, Schweizer Biedermeier-Fayencen, Schooren und Matzendorf. Sammlung Gubi Leemann. Bern 1990.