Bienne, canton de Berne, poterie Schöni

Andreas Heege,  Alfred Spycher, 2025

À ce jour, aucune recherche approfondie n’a été menée sur les potiers de la ville de Bienne. Le dictionnaire historique de la ville de Bienne mentionne cependant les potiers suivants : Bitto, Laubscher, Schaltenbrand, Schöni, Wannenmacher et Witz (cf. Bourquin/Bourquin 1999, mot-clé « Hafner (potier) »). D’après d’autres sources (en allemand), il faudrait encore ajouter les noms de Hausher, Meyer (de Bienne-Mâche, ancienne commune incorporée à Bienne en 1920), Monin, Riner, Ritter (Bienne-Boujean, incorporée à Bienne en 1917), Schauenberg et Sali. Au début de l’époque moderne (1453-1789), les potiers appartenaient à la  corporation « Zum Wald – de la forêt ». Un règlement de corporation datant de 1743 leur est consacré (Schwab 1921, 18-20 ; voir également Boschetti-Maradi 2006, 186-187).

Les potiers Schöni sont présents à Bienne au 18ème et dans la première moitié du 19ème siècle avec trois générations de potiers (arbre généalogique ; von und zu : originaire de et habitant à ; être Suisse c’est être « originaire » d’une commune de la Confédération helvétique, où des membres de sa famille, parfois très lointaine, ont été « naturalisés ». La naturalisation en Suisse, consiste à recevoir un lieu d’origine. Ce lieu d’origine, aussi appelé «droit de cité», correspond à la commune où un citoyen a obtenu ce que certaines communes appellent « la bourgeoisie », qui n’a que de lointain rapport avec la bourgeoisie au sens de classe sociale ; Schumacher – cordonnier ; Hafner – potier ; Färber – teinturier ). Les Schöni sont une famille originaire de Thoune qui s’est installée à Bienne en 1623 (archives sur les potiers Schöni). Le père du premier potier, David Schöni (1700-1773), était cordonnier et possédait une maison à Bienne, dans la Untergasse – Rue basse. Il avait quatre fils, dont deux devinrent potiers : Ludwig (1724-1795) et Hans Jacob (1738-1803). Alors que le père acquit en 1750 pour son premier fils un four devant la porte de Nidau, issue de la faillite du potier Samuel Laubscher (1711/1712 – ?) (SABB [Archives municipales de Bienne] Corporation de la forêt 14/1. Wald Urbar TOM I, 66), on ne sait pas où le deuxième fils, Hans Jacob (1738-1803), exerçait son métier de potier. Travaillait-il dans l’atelier de son frère ? En 1773, Ludwig (1724-1795) acquit le four de son père (Archives de l’État de Berne, district de Bienne B 467, 102, 3.3.1773). Il n’est pas prouvé qu’il l’ait transmise à ses deux fils potiers, Johann Peter (1768-1845) et Johann Jakob (1773-1822). Cependant, les deux fils sont bien désignés comme potiers ou maîtres potiers à Bienne. En 1841, Peter est mentionné comme « ancien maître potier ». Pour Abraham Alexander (1796-1880), fils de Johann Peter, seules des mentions en 1820 et 1821 indiquent qu’il travaillait dans la poterie de son père. Il fit ensuite carrière comme aubergiste, négociant en vins, homme politique, président de tribunal, préfet et membre du Grand Conseil bernois. Johann Jakob, le plus jeune (1798-1860), fils de Johann Jakob (1773-1822), est également devenu potier, mais nous n’avons pas d’autres informations à son sujet. On peut supposer que la production des poêles et de la vaisselle en céramique par les potiers Schöni n’a cessé au plus tard qu’au décès de Johann Jakob en 1860.

La production des potiers Schöni ne nous est pas connue.

Bibliographie:

Boschetti-Maradi 2006
Adriano Boschetti-Maradi, Gefässkeramik und Hafnerei in der Frühen Neuzeit im Kanton Bern (Schriften des Bernischen Historischen Museums 8), Bern 2006.

Bourquin/Bourquin 1999
Werner Bourquin/Marcus Bourquin, Biel, Stadtgeschichtliches Lexikon, von der Römerzeit bis Ende der 1930er Jahre, Büro Cortesi (Hrsg.), Biel 1999.

Schwab 1921
Fernand Schwab, Beitrag zur Geschichte der bernischen Geschirrindustrie (Schweizer Industrie- und Handelsstudien 7), Weinfelden/Konstanz 1921.