Schwander, Adèle Luise, Berne, céramiste (1880-1949)

Bol à oreilles de préhension, créé par Adèle Schwander, exécuté par Bendicht Loder-Walder, 1908. Ce modèle s’inspire des céramiques des 18ème et début 19ème siècles produites à  Langnau. Collection privée suisse, photo Christoph Messerli (Messerli 2009, ill. 80).

Céramiques d’Adèle Luise Schwander dans CERAMICA CH

Andreas Heege, 2023

Adèle Luise Schwander (1880-1949) , bourgeoise d’Aarberg, canton de Berne, exerce les professions d’artisan et de peintre (cf. Messerli-Bolliger 1988, p. 47, note 34). Schwander figure parmi les premiers élèves de l’Ecole professionnelle de céramique de Berne (on trouve la mention de son nom parmi la liste des élèves du semestre d’hiver 1910/11, dans la section des arts appliqués, mais elle avait déjà suivi auparavant un stage d’arts appliqués chez le professeur Huttenlocher). Au cours de ce semestre, elle fait la connaissance de Frieda Lauterburg, d’Emil Loder et d’Elisabeth Strasser (Messerli 2009, liste des élèves). En se basant sur le contenu d’un article datant de 1906, on peut supposer qu’Adèle Schwander a également connu Elisabeth Eberhardt, qui crée des décors tout à fait similaire aux siens dans la première phase de sa production (Messerli 2009, 72 note 281).

Comme Frieda Lauterburg (1877- 1943) de Langnau et Anna Müller (1892-1968) de Grosshöchstetten, les racines de sa créativité plongent dans le riche trésor des décors et des formes de la céramique traditionnelle de Langnau et Heimberg des 18ème et 19ème siècles.

Schweizerische Technikerzeitung – Revue technique suisse, 1906.

Il n’est donc pas étonnant que, dès 1906, certains aspects de leurs travaux aient été qualifiés de « Neue Bauernmajolika – Nouvelle majolique paysanne » dans un supplément de la Schweizerische Technikerzeitung – Revue technique suisse.

1905 Schwander apparaît pour la première fois dans la presse à l’occasion de l’exposition de Noël du Musée des arts décoratifs de Berne, mais elle y présente en 1905 des travaux sur cuir et non de la céramique (Der Bund – La Confédération, volume 56, numéro 603, 21 décembre 1905, édition 02).

Der Bund – La Confédération, volume 59, numéro 148, 27 mars 1908 édition 02, identique au Bieler Tagblatt – Journal de Bienne, numéro 75, 28 mars 1908 et au Geschäftsblatt für den obern Teil des Kantons Bern – Feuille d’avis pour la partie supérieure du canton de Berne, volume 55, numéro 27, 1er avril 1908.

Tagblatt der Stadt Thun – Journal de la ville de Thoune, volume 32, numéro 63, 14 mars 1908.

1908 Ses « céramiques de table à la manière de Heimberg » sont exposées au Musée cantonal des arts décoratifs de Berne en mars 1908, comme étant de sa production en tant qu’ « élève de l’Ecole professionnelle de céramique de Berne » (Tschabold 1969, 25). L’article qui lui est consacré dans le Tagblatt der Stadt Thun – Journal de la ville de Thoune est extrêmement positif.

Céramique d’Adèle Schwander et de Bendicht Loder-Walder conservée  dans la collection de la Fondation du château de Thoune.

Céramique d’Adèle Schwander, fabriquée dans l’atelier de Bendicht Loder-Walder à Heimberg.

Der Bund – La Confédération, volume 61, numéro 224, 15 mai 1910.

1910 Adèle Schwander ne pouvait probablement pas vivre de son artisanat, car en mai 1910, elle cherchait des élèves pour enseigner la peinture à l’huile, l’aquarelle et le pastel. A cette époque, elle habitait à Berne, Junkerngasse 37.

1910 Adèle Schwander participe à l’exposition « Kunstindustrien im Kanton Bern – L’artisanat dans le canton de Berne » au Musée des Arts décoratifs en décembre 1910 avec des travaux de broderie et de couture (Intelligenzblatt für die Stadt Bern – Brochure d’information de la ville de Berne , 15 décembre 1910 ; également Der Bund – La Confédération, volume 62, numéro 29, 18 janvier 1911 édition 02).

Der Bund – La Confédération, volume 75, numéro 334, 8 août 1924.

1924 Adèle Schwander ne réapparaît dans la presse écrite qu’en 1924. Elle participe alors à l’ « Exposition cantonale bernoise des arts et métiers et de l’industrie » (KABA) à Berthoud avec des « pièces céramiques », qui ne sont toutefois pas décrites plus précisément dans les articles de presse, mais dont la présence, simplement relevée, est cependant louée. Il est possible qu’elle ne s’occupait alors que de peinture sur porcelaine. D’autres commentaires nous confortent dans cette assertion :


Der Bund – La Confédération, volume 75, numéro 337, 10 août 1924.

Le Bieler Tagblatt (Journal de Bienne, numéro 199, 26 août 1924) parle d’un « service de table pour enfants de grande classe ». Le journal Der Bund – La Confédération rapportait en septembre : « … Quelles merveilles rayonne dans cette vitrine d’exposition : tasses, pichets, vases, figurines en porcelaine aux formes les plus attrayantes et peintes artistiquement par Marie Nil, Selma Robin, R. Hänni, Adele Schwander, Grety Sutter et autres. La petite tête d’enfant en terre cuite de Margaritha Mermuth parle à tous les cœurs de mère… ». (Der Bund – La Confédération, volume 75, numéro 392, 14 septembre 1924).

1924 En novembre, le journal Der BUND – La Confédération rend compte d’une exposition d’œuvres artisanales à Berne (Der Bund – La Confédération, volume 75, numéro 502, 23 novembre 1924) : « …les porcelaines et les faïences d’Adele Schwander possèdent la simplicité utile et agréable du Heimatschutzpréservation et mise en valeur du patrimoine … ».

1925 La NZZ (Neue Zürcher Zeitung – Nouvelle gazette zurichoise) écrivait le 13 octobre : « Les salles de la Kunsthalle – Salles d’expositions artistiques – [Berne] sont décorées des œuvres de nos artistes de notre Association suisse des peintres et sculpteurs. D’une main sûre, le jury y a placé des exemples significatifs de leurs travaux… Dans le domaine de la céramique aussi, on constate de grands progrès. Il suffit de contempler les assiettes plates ou creuses joliment façonnées de G. Meister-Zingg, les pichets et les coupes techniquement parfaites de Clara Vogelsang, ainsi que les jolies tasses et les bols très pratiques d’Adele Schwander ».

Entre 1925 et 1949, les témoignage de son activités sont muets.

1949, 4 janvier Adèle Luise Schwander, célibataire, décède à Münsingen (Der Bund – La Confédération, volume 100, numéro 22, 14 janvier 1949). Aucune nécrologie n’a été retrouvée.

Traduction Pierre-Yves Tribolet

Bibliographie :

Messerli 2009
Christoph Messerli, Von der Souvenir- zur Studiokeramik. Die Berner Keramik im 19. und 20. Jahrhundert. Lizentiatsarbeit, Institut für Kunstgeschichte des Universität Bern, Bern 2009, bes. 71-73.

Messerli-Bolliger 1988
Barbara E. Messerli-Bolliger, Die Lenzburger Keramikerin Elisabeth Eberhardt 1875-1966, in: Lenzburger Neujahrsbläter 59, 1988, 20-81.

Tschabold 1969
Alfred Tschabold, 100 Jahre Gewerbemuseum in Bern. Zeittafel zu seiner Geschichte 1869 bis 1969, Bern 1969.