Berne et Bienne, Ecole d’Arts visuels (SfGB)

Rapport sur l’Ecole professionnelle de céramique dans un illustré non identifié, entre 1945 et 1950.

Schule für Gestaltung Bern und Biel
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Céramiques de l’Ecole d’Arts visuels de Berne et Bienne dans CERAMICA CH

Andreas Heege, 2022

L’histoire du Musée des Arts et Métiers (en allemand Gewerbemuseum, appelé également Musée des Arts décoratifs par ailleurs) et de l’Ecole professionnelle de céramique de Berne (aujourd’hui : Ecole d’Arts visuels de Berne et Bienne – dans les milieux de la céramique, il est d’usage, mais pas tout à fait correct, de l’abréger encore en SfGB – Schule für Gestaltung Bern und Biel – Ecole de design (ou des arts décoratifs) de Berne et Bienne) peut être résumée à l’aide des dates clés suivantes (se référer, pour l’histoire de ces institutions et de la formation de céramiste ou de la classe spécialisée en céramique qui leur est liée par la suite, à Haller 1930 ; Tschabold 1945 ; Geiger 1952 ; Fischli/Rotzler 1960 ; Tschabold 1969 ; Gerber/Dickerhof 2005 avec une brève histoire de l’Ecole et la liste des enseignants jusqu’en 2005) :

1826 Création de l’École bernoise des artisans et des arts appliqués au sein de l’Association des métiers de l’artisanat de la ville de Berne. Cette école fonctionnait en grande partie en osmose avec le Musée des Arts et Métiers de la ville de Berne et sa collection d’échantillons, de moules et de modèles.

1869 Création de la collection cantonale d’échantillons, de moules et de modèles.

(Heinrich Richard) Oskar Blom (1854-1942), directeur du Musée des Arts et Métiers de 1890 à1924 ;  ici portraituré en 1914.

1890 La collection cantonale d’échantillons, de moules et de modèles devient le Musée cantonal des Arts et Métiers de Berne. Il est domicilié dans le Kornhaus – Grenier à grains de Berne et placé sous la direction d’Oskar Blum, architecte.

Le Musée cantonal des Arts et Métiers dans le Grenier à grains de Berne, vers 1930 (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.7).

1892 Achat de céramiques de la manufacture Wanzenried par le Musée cantonal des Arts et Métiers (procès-verbal de la commission de surveillance du Musée cantonal des Arts et Métiers, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.2, 202).

1892 Achat de la collection de céramiques de Kasimir Bühler, aubergiste à Willisau, canton de Lucerne.

1893 Oskar Blom rédige un rapport sur l’Exposition universelle de Chicago (Blom 1894) et y mentionne largement l’industrie céramique présente. Les producteurs suisses de céramique n’étaient pas représentés à Chicago. Quatre vases et pots en faïence de la Rookwood Pottery (1880-encore en activité aujourd’hui) de Cincinnati, Ohio, USA (début de l’art nouveau floral sous influence japonaise), que Blom a acquis à Chicago pour le Musée cantonal des Arts et Métiers, ne sont malheureusement plus conservés aujourd’hui.

1896 Oskar Blom rédige un compte-rendu sur l’Exposition nationale de Genève. Seules les entreprises Wanzenried et Mack (Musée céramique) de Thoune, ainsi que Wittmeyer de Heimberg y étaient représentées (Blom 1898).

1899 Dans le cadre de l’exposition des Arts et Métiers de Thoune, le Musée cantonal des Arts et Métiers achète trois vases de la manufacture Wanzenried pour 320 francs (procès-verbal de la commission de surveillance du Musée cantonal des Arts et Métiers, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.2, 353).

De 1900 à 1918, Paul Wyss, enseignant d’Arts appliqués, travaille comme dessinateur au Musée cantonal des Arts et Métiers. Il s’engage intensivement pour la défense du métier de potier à Heimberg-Steffisbourg et à Langnau, villages potiers traditionnels du canton de Berne (procès-verbal de la commission de surveillance du Musée cantonal des Arts et Métiers, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.2, 365 : la commission de surveillance décide le 3 mai 1900, sur proposition du directeur Blom, d’engager à titre d’essai Paul Wyss en tant que professeur de dessin). La plupart de ses conférences qui nous sont parvenues, dans lesquelles il traite de la fabrication de la céramique et du « style moderne », ont eu lieu lors de l’année 1906 (Wyss 1906a ; Wyss 1906b).

1904 Voyage d’Oskar Blom  à but de formation continue et d’acquisition: « Le directeur a l’intention de visiter avant tout le musée des Arts et Métiers de Prague ainsi que les ateliers céramiques à Dresde et, selon le résultat de ses acquisitions dans ces deux villes, de visiter encore des collections, des ateliers, etc. à Weimar et à Stuttgart. Il est prévu d’acquérir pour environ 4000 francs d’objets ». (Procès-verbal de la commission de surveillance du Musée cantonal des Arts et Métiers, Archives de l’Etat, Berne,BB 1.9.2, 474). « … il reste donc 3480,22 francs à disposition, somme dont il faut probablement déduire d’emblée 550 francs à payer pour des objets commandés aux entreprises van de Velde à Weimar et Th. Müller à Dresde, mais qui ne sont pas encore arrivés… ». (Procès-verbal de la commission de surveillance du Musée cantonal des Arts et Métiers, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.2, 481).

Trois des céramiques achetées à cette époque (vers 1900), fabriquées par Reinhold Hanke dans le Westerwald allemand d’après des dessins de l’atelier van de Velde et d’Erica von Scheel, sont conservées dans la collection de l’Ecole d’Arts visuels.

École bernoise des artisans et des arts appliqués, rapport de l’année scolaire 1904/1905  et exemple d’un vase en terre cuite (Archives de l’Etat, Berne BB 1.9.54).

1904/1905 Oskar Blom porte un jugement très positif sur la classe de « Dessin et conception, modelage et pratique » de Ferdinand Huttenlocher à l’Ecole bernoise des Arts et Métiers (Rapport des membres de la commission sur l’année scolaire 1904/1905, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.54) : « Un certain nombre de poteries moulées, glaçurées et cuites dans notre petit four lors du stage ne laissent aucun répit à notre idée et notre vœux le plus cher de pouvoir enfin agrandir cet atelier expérimental de céramique. Il ne nous manque qu’un local approprié pour installer un four et les équipements nécessaires ».

1905 Création d’une classe d’enseignement spécialisée dans la céramique à l’École bernoise des artisans et des arts appliqués (à la demande d’Oscar Blom, directeur du Musée des Arts et Métiers, et avec le soutien de Karl Ludwig Born, 1864-1914, inspecteur de l’École bernoise des artisans et des arts appliqués et de l’enseignant spécialisé Ferdinand Huttenlocher). La classe d’enseignement de la céramique, pour laquelle un four de potier en trois parties (chauffé au bois) a été installé par le maître poêlier et potier Schmid, se trouve au Klösterlistutz 10, dans le château de Felsenburg, ainsi que l’on nomme de manière romantique (Felsenburg signifie le château sur le rocher) depuis la fin du 19ème siècle cette bâtisse sur les bords de l’Aar situé légèrement en aval de la Fosse aux ours.

1907 Engagement de (Johann) Jakob Hermanns (1879-1937) en tant qu’enseignant spécialisé dans les technique céramiques, aux côtés de Ferdinand Huttenlocher enseignant spécialisé, surtout pour le dessin et la conception (IXème rapport sur l’École bernoise des artisans et des arts, 1908, 10-11).  Hermanns avait étudié à Bonn, Düsseldorf et Höhr, ville dans l’arrondissement du Westerwald, en Rhénanie-Palatinat, dans l’ouest de l’Allemagne. (nécrologie 1938). Après son apprentissage, il a travaillé à Düsseldorf comme assistant de l’architecte et designer industriel allemand Peter Behrens (1868-1940). Il est possible qu’un vase ait été conservé de sa période de formation à Höhr (Assel/Stalla 1984, cat. 107).

1907 La classe de Huttenlocher de l’École bernoise des artisans et des arts appliqués était représentée cette année-là à l’exposition de Noël du Musée cantonal des Arts et Métiers de Berne par une collection de céramiques produites par les élèves (guide de l’exposition, Archives de l’Etat, Berne,  BB19.53). Des céramiques d’autres potiers ont également été exposées : Karl Hänny, sculpteur de Berne (figurine en majolique), Mme A. Hoffmann de Bienne (série de vases grecs, copies), Frieda Lauterburg de Langnau (divers travaux d’artisanat d’art), Charles Loder-Eyer de Steffisbourg (collection de majoliques), Bendicht Loder-Walder de Heimberg (collection de majoliques), Coopérative des potiers de Steffisbourg (collection de majoliques). Vraisemblablement, les photos figurant dans la publication du directeur Blom (1908) illustrent les objets montrés lors de l’exposition de Noël 1907.

1908 Oskar Blom décrit dans le rapport annuel du Musée cantonal des Arts et Métiers de Berne les efforts pour améliorer la production de céramiques dans la région de Heimberg-Steffisbourg-Thoune (Blom 1908).

1909 Travaux céramiques de l’École bernoise des artisans et des arts appliqués.

1910 Reprise de la classe spécialisée dans l’enseignement de la céramique par les structures et sous la gestion du Musée cantonal des Arts et Métiers de Berne, de même que le stage pratique de la classe d’arts appliqués de l’enseignant spécialisé Ferdinand Huttenlocher. Les locaux loués par le maître potier Albert Schmid dans le Felsenburg restent en l’état. Cependant, la section « Arts appliqués » demeure au sein de l’École bernoise des artisans et des arts appliqués. A la suite de cette reprise, un inventaire est établi. Il répertorie l’équipement existant – fours de potier, machines et appareils, équipement de la salle de peinture et de la bibliothèque (Archives de l’Etat, Berne,  BB 1.9.30). On y trouve trois fours à moufle assemblés entre eux, un four pour la cuisson des peintures sur porcelaine, un four d’essais (qu’on appelle four Seger : four utilisant un dispositif pyrométrique (cône pyroscopique) pour évaluer la température pendant la cuisson de la céramique ; La forme Seger, historique en Allemagne avant le four électrique, est une pyramide allongée à base triangulaire) et un four pour la fusion des glaçures, chauffé au mazout. Il existe également un deuxième inventaire, daté de 1933 (Archives de l’Etat, Berne,  BB 1.9.30).

1912 Jakob Hermanns visite l’Exposition des Arts décoratifs à Munich et le IVe Congrès international de l’enseignement artistique, du dessin et des arts appliqués à Dresde. Il en fait un rapport à Oskar Blom (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.7).

1913 Fondation du Schweizerischer Werkbund (SWB), dont le pendant suisse romand est « L’œuvre ». Jakob Hermanns en est le cofondateur et sera plus tard membre du comité directeur du groupe local de Berne.

Critique de l’exposition de 1913 dans la Basler Volksblatt – Journal populaire bâlois, n° 208, 1913, 7 septembre, (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.7, coupures de presse).

1913 Dans le cadre d’une exposition au Musée des Arts et Métiers de Bâle (1878-1996), les travaux de la classe de céramique (trois images ci-dessous), aux côtés de ceux de Karl Loder-Eyer et de E. Lengacher (ancienne manufacture Wanzenried) sont très bien accueillis. En revanche, les vases d’Adolf Gerber et de Johann Röthlisberger de Langnau suscitent des critiques. Dans l’exposition, les travaux céramiques de la Suisse sont en concurrence avec des céramiques de Max Läuger (1864-1952), de la Manufacture de majoliques de Karlsruhe (1901-toujours en activité), de la Manufacture de porcelaine de Berlin (1763-toujours en activité), et de Copenhague (1775-toujours en activité) et de Wedgwood (1759-toujours en activité).

1914 Les travaux d’élèves de la classe de céramique ont convaincu le jury lors du concours pour les objets devant être exposés au « Bazar du Dörfli » (« Dörfli » : littéralement « petit village ». Dans la saga de « Heidi » de Johanna Spyri, le hameau de Dörfli et l’alpe de l’ « Oncle » ont fini par incarner le paysage helvétique et ont contribué au mythe d’une Suisse dont les habitants vivent en toute innocence au bon air des Alpes. Le Dörfli désigne ici un endroit de l’Exposition nationale présentant les produits du terroir) de l’Exposition nationale à Berne (Die Schweizerische BaukunstL’architecture suisse 6, 1914, 322-328 ; d’autres travaux présentés dans le cadre du Bazar sont également illustrés dans : Deutsche Kunst und DekorationArt et décoration allemands : illustrés dans les Monatshefte für moderne Malerei, Plastik – Les Cahiers mensuels de la peinture moderne , Architektur – Architecture, Wohnungskunst u. künstlerisches Frauen-Arbeiten – L’Art de l’habitat et les travaux artistiques des femmes, volume 36, 1915, 349-350). Jakob Hermanns était membre du comité du Bazar de l’Exposition nationale en tant que représentant du Heimatschutz –  l’Association pour la protection du patrimoine.

1914 Les céramiques de Jakob Hermann ornaient les cimaises de l’auberge Röseligarten (Jardin des roses) au « Bazar du Dörfli » lors de l’Exposition nationale à Berne, à côté des céramiques d’Elisabeth Strasser (Rollier 1914, 152 et 156). Rollier décrit ses impressions sur les autres céramique de l’Exposition dans un article illustré paru dans la Schweizer Illustrierte ZeitungL’Illustré en 1914.

Céramiques créées par Jakob Hermanns, 1916 (Annexe 28 du Rapport du Musée cantonal bernois des arts et métiers, 1916).

1916 A la demande de Rudolf Münger, membre de la commission de surveillance, la classe spécialisée s’est transformée en Ecole spécialisée et le céramiste Ernst Tschanz (1880-1943) de Heimberg est engagé comme maître d’atelier pour la formation des apprentis. Jakob Hermanns, outre sa fonction d’enseignant spécialisé, devient également le directeur de l’école. La même année, il est représenté par ses céramiques à une exposition d’art au Théâtre municipal de Berne (Die Schweiz – La Suisse, Schweizerische illustrierte ZeitschriftL’Illustré, volume 20, 1916, 238).

1917 Participation à l’ « Exposition de Noël des arts et métiers suisses » qui se tenait cette année-là à Zurich (Der BUNDLa Confédération, volume 68, numéro 481, 14 octobre 1917).

1917 Dès septembre 1917, des rumeurs circulent selon lesquelles l’Ecole professionnelle de céramique pourrait être transférée de Berne vers la région de Heimberg-Steffisbourg. Madame Wanzenried, par l’intermédiaire de son gendre, l’enseignant A. Gertsch, aurait alors proposé le bâtiment de la manufacture Wanzenried, prétendument inutilisé à ce moment-là, pour abriter l’Ecole de poterie (lettre conservée aux Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.7).

1918 Lors de l’exposition du Werkbund (L’œuvre) à Zurich en 1918, Jakob Hermanns présente des céramiques de table dans la section thématique « Logement ouvrier » (Das Werk – L’œuvre, architecture et art, volume 5, 1918, cahier 10, 149).

1918/1919 Jakob Hermanns est enrôlé dans le service militaire allemand, mais revient sain et sauf de l’armée.

1920 Les souhaits de la coopérative des maîtres potiers bernois, fondée fin 1916, de transférer l’Ecole de céramique à Steffisbourg sont évalués par le directeur Blom dans un rapport, mais finalement rejetés après un examen sérieux. Il plaide plutôt pour une fusion de l’Ecole de poterie de Steffisbourg avec l’Ecole d’artisanat de Steffisbourg, étant donné qu’il ne s’agit quasiment que d’une école de dessin et que l’enseignant spécialisé titulaire, Friedrich Ernst Frank, vient de décéder (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.7).

Enseignants de l’Ecole d’arts appliqués et de l’Ecole professionnelle de céramique de Berne, vers 1920. A l’extérieur, à droite, J. Hermanns, au centre, le directeur du Musée cantonal bernois des Arts et Métiers, Oscar Blom, à l’extérieur, à gauche, le chef d’atelier pour la céramique (jusqu’en 1933) E. Tschanz (photographe inconnu, tiré du 52ème rapport annuel du Musée cantonal bernois des Arts et Métiers des années 1920 et 1921).

Vase de Jakob Hermanns, publié dans la revue « Das Werk – L’œuvre » (7, 1920, 238). Le même article présente des travaux de Bertha Tappolet, Luise Strasser et Elisabeth Eberhart. Ces trois femmes sont membres du Werkbund (L’œuvre).

1921, 1er janvier Etatisation du Musée des arts et métiers (et donc aussi de l’Ecole de céramique et de son personnel), reprise par le canton de Berne en tant qu’Etablissement de formation des Arts et Métiers, rattaché à la Direction du Département cantonal bernois de l’Intérieur (décret du 22.11.1920 ; Rapport sur l’administration de l’Etat du canton de Berne, Rapport administratif de la Direction de l’Intérieur 1920, 213). A partir de 1928, l’Ecole de sculpture sur bois de Brienz fera également partie du Musée des Arts et Métiers.

1921 11988 personnes ont visité les collections du Musée des Arts et Métiers ; 6244 personnes ont utilisés la bibliothèque ; l’Ecole d’arts appliqués et l’Ecole professionnelle de céramique ont été fréquentées par 32 élèves en 1921/22. (Rapport sur l’administration de l’Etat du canton de Berne, Rapport administratif de la Direction de l’Intérieur 1921, 162).

1922 Exposition des Arts et Métiers à Bern. Le journal « Berner Woche in Wort und Bild – La semaine bernoise en mots et en images » annonce (malheureusement sans images) : « L’école professionnelle de céramique du Musée cantonal des Arts et Métiers nous réjouit avec ses travaux, respectant la forme et le matériau ». (« Die Berner Woche in Wort und Bild : ein Blatt für heimatliche Art und Kunst – La semaine bernoise en mots et en images : une revue pour le patrimoine et l’art », volume 12, 1922, 493).

1923 Des céramiques de Jakob Hermanns ont été pour la première fois commentées de manière plus approfondie par Robert Greuter et illustrées dans la revue « Das Werk – L’œuvre » (19, 1923, cahier 5, 132-135).

Le nouveau directeur du Musée des Arts et Métiers, l’architecte Hans Haller, photo de 1932.

1924 L’architecte Hans Haller succède à Oskar Blom à la direction du Musée des Arts et Métiers. Il entreprit de nombreuses restructurations et modifications de l’exposition et des collections du Musée des Arts et Métiers au cours des années suivantes. Dans le domaine de la céramique, sous la direction de W. Kohler, directeur adjoint au Musée des Arts et Métiers, on s’éloigna des arts décoratifs pour se tourner vers la technologie.

1924 Jakob Hermanns et l’Ecole de céramique ont également participé à la KABA (exposition cantonale bernoise) à Berthoud avec des projets pour la réalisation de nouvelles céramiques. Outre l’Ecole de céramique, étaient représentés : la Manufacture de porcelaine de Langenthal ; A. Wild de la Poterie de Bonfol, canton du Jura ; Adolf Gerber, potier à Langnau ; Wilhelm Germann, Poterie d’art à Bern ; Loder & Schweizer, Poterie d’art à Steffisbourg (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.7).

1924 En collaboration avec Oskar Wenker (1894-1929), Jakob Hermanns réalise une fontaine pour l’exposition du Werkbund (L’œuvre)  à la KABA, d’après les plans de l’architecte Otto Ingold (Berner Woche in Wort und BildLa semaine bernoise en mots et en images, cahier 38, 1924, 525-528 ; voir aussi Das Werk L’œuvre, 11, 1924, cahier 12, 333-335 ; cf. aussi Jahrbuch für Kunst und Kunstpflege in der SchweizAnnuaire pour l’art et la conservation de l’art en Suisse, volume 3, 1921-1924, 86). Il est possible que la fontaine ait ensuite été présentée à l’ « Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, Paris, 1925 ».

1924 Des céramiques de Jakob Hermanns ont également été exposées à l’Exposition suisse des Arts et Métiers de Stockholm (Jahrbuch für Kunst und Kunstpflege in der SchweizAnnuaire pour l’art et la conservation de l’art en Suisse, volume 3, 1921-1924, 86).

1925 En 1925, comme en 1917, Hermanns est juge pour le concours « Künstlerische Reiseandenken – souvenirs artistiques de voyage » organisé par le Schweizerischer Werkbund (SWB), dont le pendant suisse romand est « L’œuvre », respectivement pour la coopérative de vente SHS (Schweizer HeimatSchutz) du « Heimatschutz – Patrimoine : Ligue pour la beauté » (Das WerkL’œuvre, volume 12, 1925, XXII ; également Heimatschutz – Patrimoine, volume 20, 1925, 74). Les résultats ont été commentés en 1926 dans l’hebdomadaire la « Berner Woche – La semaine bernoise » : « Ces derniers temps, l’Ecole professionnelle de céramique a opté pour des couleurs plus vives. L’utilisation d’un lustre doré est tout à fait nouveau. Les services à café comme dinette pour les maisons de poupées sont très appréciés, tout comme les petits poulets en céramique pour les cuisines et les tables à manger des dinettes. Par ailleurs, on a particulièrement remarqué les chandeliers destinés aux bougies d’anniversaire, les supports pour des lampes de table et de nouvelles formes de vases ». (Die Berner Woche in Wort und Bild : ein Blatt für heimatliche Art und Kunst – La semaine bernoise en mots et en images : une revue pour le patrimoine et l’art, volume 16, 1926, 383).

1925 En octobre, à l’occasion de la  « Schweizer-Woche – Semaine suisse » (une semaine de campagne publicitaire dédiée à la promotion des œuvres suisses) la revue Schweizer Illustrierte Zeitung – L’Illustré consacre sa première page et un article d’une page à l’Ecole de céramique et à l’artisanat d’art.

1925 La collection d’arts décoratifs du Musée d’Art et Métiers a été réexaminées « … et quelques pièces marquantes de différentes époques stylistiques ont été remises à l’honneur ; alors qu’un grand nombre de meubles et d’objets, notamment de l’époque Art nouveau, ne présentant pas un intérêt déterminant, ont été réunis pour une exposition-vente… ». (Der BUNDLa Confédération, volume 77, 3 août 1926).

1926 L’exposition de Noël de la section locale bernoise du Schweizerischer Werkbund (SWB), dont le pendant suisse romand est « L’œuvre » (un réseau d’artistes très hétérogène qui se donnaient pour but de favoriser la collaboration entre l’art et l’industrie) au Musée cantonal bernois des Arts et Métiers a été commentée dans la revue « Das Werk – L’œuvre » (volume 13, 1926, XXIII). Jakob Hermanns y a exposé aux côtés de Magarete Daepp, Amata Good, Wilhelmine Herberger, Robert Schär, Adolf Schweizer et Klara Vogelsang-Eymann.

1926 A partir d’octobre, Jakob Hermanns devient également enseignant pour l’étude des matériaux et des formes à l’Ecole des Arts et Métiers de Langenthal, canton de Berne, à une cinquantaine de km au nord-est de la ville de Berne, et donne aussi des cours pratique pour les apprentis de la Manufacture de porcelaine de Langenthal. En outre, il conçoit des ébauches et réalises plusieurs travaux pour cette Manufacture (Lanz 2007, 12-15). Le Musée Ariana à Genève possède plusieurs de ses créations réalisées en porcelaine.

1927 L’Ecole professionnelle de céramique a présenté au Musée des Arts et Métiers des travaux d’élèves dont la presse a fait l’éloge, soulignant entre autres les « délicieuses représentations animales » de la Grisonne Annina Vital (Neue Berner Zeitung – Nouveau journal de Berne 15.11.1927; Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1927 Die Keramikfachschule war auch auf der grossen Keramikausstellung in Genf mit Arbeiten vertreten.

1927 Exposition de Noël du Schweizerischer Werkbund  (L’œuvre) au Musée des Arts et Métiers. Les articles de presse ont mis en avant les céramiques de Jakob Hermanns (« les formes concises donnent un sentiment de solidité ; prédilection pour des motifs circulaires sans fioriture ») et de Margrit Linck (« style plus robuste ») (Der BUNDLa Confédération, 19 décembre 1927 ; Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1928 Exposition de Noël du Schweizerischer Werkbund  (L’œuvre) au Musée des Arts et Métiers. Les céramiques de Jakob Hermanns (« des formes claires et sans ornement et des couleurs simples bien employées ») et d’Hélène Walser ainsi que les produits de la Manufacture de porcelaine de Langenthal sont décrites dans un article du journal Der BUNDLa Confédération du 13 décembre 1928 ; (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1928/1929 Jakob Hermanns et l’Ecole de céramique prodiguent des conseils et effectuent divers travaux pour l’industrie, tels que, notamment, des essais pour l’amélioration du ciselage de la terre cuite pour de simple objets en argile (Jahrbuch für Kunst und Kunstpflege in der SchweizAnnuaire pour l’art et la conservation de l’art en Suisse, volume 5, 1928-1929, 262-263).

1929 Exposition de Noël du Schweizerischer Werkbund  (L’œuvre) au Musée des Arts et Métiers. Les céramiques de Jakob Hermanns (« dix faïences particulièrement bien réussies »), Hélène Walser et Amata Good (« peinture d’une poule particulièrement bien réussie ») sont citées (Der BUNDLa Confédération, 13 décembre 1929 ; Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1930 L’école de céramique fête son 25e anniversaire au Musée des Arts et Métiers avec une exposition spéciale présentant les réalisation de sa classe céramique (ci-dessus, affiche du directeur H. Haller).

Le journal Der BUND – La Confédération publie une brève rétrospective de l’histoire de l’institution (Der BUNDLa Confédération, volume 81, 14 juin 1930 ; en outre, Das WerkL’œuvre, volume 17, 1930, XLI avec un compte rendu critique).  A la fin de l’exposition, le BUND énumére une nouvelle fois les principaux artistes ayant exposés des céramiques : Hanni Nencki, Amata Good, P. Messerli, la Manufacture de porcelaine de Langenthal, Mlle E. Majü, Mlle H. Walser, Mlle M. Christen, Mlle L. Bäriswil. « Les poteries d’art de Gerber à Langnau et de Desalmand (Desa) à Steffisbourg, exposent des articles à vendre » (Der BUNDLa Confédération, 4 juillet 1930, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

En outre, le 9 juillet 1930, le « Bulletin officiel de la Foire suisse d’échantillons de Bâle » publie un article sur l’Ecole de céramique à l’occasion de son anniversaire et l’illustre des travaux des années réalisés entre 1929 et 1930.

De plus, à l’occasion de cet anniversaire, l’Association suisse des maîtres potiers et fabricants de céramiques – actuellement « Swissceramics » – tient son assemblée générale à Berne (Der BUND – La Confédération, volume 81, 6 juin 1930).

1930 La même année, Jakob Hermanns présente des « faïences plaisantes » lors d’une exposition temporaire du Werkbund (L’œuvre) (Der BUNDLa Confédération, volume 81, 6 août 1930). Les artistes suivants y ont également été exposés: Fanny Schlatter, Fritz Haussmann, Willy Guhl et Amata Good (Der BUNDLa Confédération, volume 81, 15 septembre 1930). Et la même année, la Neue Zürcher Zeitung (abrégé NZZ) – Nouvelle gazette zurichoise – rendait compte de l’exposition de Noël au Musée des Arts et Métiers de Zurich (actuellement Museum für GestaltungMusées des Arts décoratifs ) en ces termes : «  Qui ne s’extasierait pas devant les beaux vases, assiettes et coupes à la fois beaux et pratiques de Jakob Hermanns de Berne, lui qui choisit volontiers des tons brun foncé et gris noir … ». (NZZ, volume 26, n° 323, 28.11.1920). Par ailleurs, la revue Das WerkL’œuvre (volume 17, 1930, cahier 12, XLV) fait l’éloge des « belles glaçures » d’Hermanns.

1930 Dans le cadre de l’exposition itinérante des arts décoratifs de la S.W.B. Schweizerischer Werkbund (L’œuvre), les céramiques d’Hermanns ont également été exposées aux Musées des Arts et Métiers de Bâle et de Lucerne. Elles ont été saluées dans la revue « Das Werk – L’œuvre  » (volume 18, 1931, cahier 1, XXII) sous ces termes « … une vaisselle d’usage courant, remarquable par sa forme et sa couleur… ».

Berner Illustrierte – L’illustré bernois ; 19.12.1931 (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1931 Ci-dessus, l’affiche pour Die Werkbund-Weihnachtsausstellung – Exposition de Noël du Werkbund (L’œuvre) au Musées des Arts et Métiers de Berne. La revue Berner Illustrierte – L’illustré bernois  publie un article avec des photos, notamment celles des céramiques de la classe spécialisée dirigée par Jakob Hermanns (19.12.1931, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

Berner Illustrierte – L’illustré bernois ; 17.12.1932 (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1932 Jakob Hermanns a été honoré pour ses 25 ans d’activité à l’occasion de l’Exposition de Noël du groupe local bernois du Schweizerischer Werkbund  (L’œuvre) par une petite exposition temporaire  au Grenier à grain de Berne (« Kornhaus ») et un article biographique rédigé par le directeur Haller dans le journal Der BUND (Der BUNDLa Confédération, volume 83, 18 décembre 1932, également dans le Berner Tagblatt – Journal bernois, 13.12.1932, 20.12.1932 et La Neue Berner Zeitung – Nouvelle gazette bernoise, 20.12.1932 ; revue de presse) . La Neue Zürcher Zeitung (abrégé NZZ) – Nouvelle gazette zurichoise (NZZ, n° 2413, 20.12. 1932) en a également parlé et la revue Berner Illustrierte – L’illustré bernois a consacré un reportage photographique à Jakob Hermanns (17.12.1932, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1933 Dans le cadre d’une exposition de logements organisée par les architectes Scherler et Berger dans le lotissement du Bierhübeli (littéralement : colline à bière – actuellement une salle de spectacle à Berne), Jakob Hermanns expose également de la céramique (Das WerkL’œuvre, volume 20, 1933, XXXIII).

1933 Le Musée des Arts et Métiers dresse un nouvel inventaire (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.30). Sous les cotes L1 à L744 se trouve la description de poteries et de verreries, dont une partie mentionne une concordance se référant à un inventaire plus ancien. Pour diverses pièces, il existe des indications sur une « liquidation » qui se serait déroulée en janvier 1945. Des manques ont été répertoriés ultérieurement à la date de 1933 par une main inconnue. L’inventaire ne donne aucune indication sur la provenance ou la date d’acquisition des objets. Un autre inventaire de 1938 répertorie la céramique dans le contexte de la collection technologique du Musée (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.30) et utilise également des numéros d’inventaire commençant par L, peut-être identiques à ceux de 1933.

1933 Jakob Hermanns et l’Ecole professionnelle de céramique participent à une exposition-vente du Werkbund (L’œuvre) au Musée des Arts et Métiers (Der BUNDLa Confédération,  10 décembre 1933, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1934 Le Musée cantonal bernois des Arts et Métiers présente des travaux d’élèves en classe de céramique à l’Ecole professionnelle (Das Werk L’œuvre, volume 21, 1934, XXXIII ; en outre, Berner Illustrierte – L’illustré bernois, 24.2.1934).

1934 En octobre, le « Chachelimärit », un grand marché potier en dialecte bernois, a lieu au Musée des Arts et Métiers (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse). Aebi-Gerber de Hasle, Gerber de Grünen, Hs. Dietrich de Kiesen, Gottfr. Moser de Wichtrach, Kunz de Heimberg, Gotffr. Hänni de Steffisbourg, Ad. Schweizer, également de Steffisbourg et l’Ecole professionnelle de céramique de Berne sont présents (Der BUNDLa Confédération,  1er novembre 1934, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1935 L’Ecole professionnelle de céramique et d’autres céramistes participent à un marché de la céramique au Musée des Arts et Métiers lors de la manifestation temporaire organisée dans le cadre de la « Schweizer-Woche – Semaine suisse » (une semaine de campagne publicitaire dédiée à la promotion des œuvres suisses) par l’Association bernoise des maîtres potiers (Die Berner Woche in Wort und Bild : ein Blatt für heimatliche Art und Kunst – La semaine bernoise en mots et en images : une revue pour le patrimoine et l’art,  volume 25, n° 44, 1935). Comme exposants, on peut citer : Friedrich Aebi-Gerber de Hasle près de Berthoud, Alb. Aegerter de Bärau, Eduard Bieri de Heimberg, Joh. Dietrich de Kiesen, Friedrich Hänni de Heimberg, Robert Hänni de Steffisbourg, Oswald Kohler de Schüpbach, Fritz Kunz de Heimberg, Gottfried Moser de Wichtrach, Johannes Röthlisberger de Langnau, Rudolf Schenk de Heimberg et Adolf Schweizer de Steffisbourg-Gare (Berner Tagblatt – Journal bernois, 28.1.1935, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse).

1936 Marché de potiers au Musée des Arts et Métiers (revue de presse, Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.34, coupures de presse)

1936/1937 Des problèmes de santé croissants conduisent finalement Jakob Hermanns à la retraite anticipée en 1937. Il décède le 19 décembre 1937 à l’âge de 57 ans seulement (avis de décès dans le journal Der BUNDLa Confédération, volume 88, 21.12.1937, nécrologie dans le Geschäftsblatt für den oberden Teil des Kantons Bern – Journal du commerce pour la partie supérieure du canton de Berne, volume 85, 10 janvier 1938).

1937 Au cours des semestres d’été et d’hiver, cinq apprentis et trois apprenties sont inscrits à l’Ecole professionnelle de céramique (Rapport administratif de la direction du département de l’Intérieur du canton de Berne, 1937, 113).

1938 novembre A l’occasion d’une exposition du Schweizerischer Werkbund  (L’œuvre)  au Musée cantonal des Arts et Métiers de Berne, les travaux de Hermanns sont présentés une dernière fois avec ceux d’autres membres du Werkbund (Margrit Linck-Daepp, Fernand Giauque et Luise Meyer-Strasser). En l’absence d’objets conservés (ou même signés ?), l’œuvre de Jakob Hermanns ne peut guère être étudiée. Dans la collection de l’Ecole d’Arts visuels se trouve un vase émaillé en brun, non signé, que le professeur de céramique Ernst Fehr a inventorié comme une œuvre de Jakob Hermanns, sans en donner les raisons. Deux autres vases présentent des formes et des glaçures similaires. On pourrait éventuellement les attribuer également à Jakob Hermanns. En Suisse, seule la Zürcher Hochschule der KünsteHaute école d’Art de Zurich et le Museum für Gestaltung ZürichMusée du design de Zurich, semble conserver des œuvres de Hermanns. Le Musée Ariana à Genève et le Musée national suisse à Zurich possèdent toutefois des fonds de porcelaine de Langenthal réalisés d’après des dessins de Hermanns.

1939 octobre Fermeture de l’Ecole professionnelle de céramique, car les deux successeurs de Hermanns n’ont pas pu se mettre d’accord sur un cours commun, mais aussi parce que les finances pour la modernisation technique de l’Ecole font défaut (Messerli 2017, 106). Le bail pour les locaux de l’Ecole est résilié pour le 1.4.1940. Les élèves sont placés dans diverses écoles d’apprentissage.

1940 La fermeture de l’Ecole n’est pas allée sans opposition, par exemple de la part de l’Association suisse des maîtres potiers et fabricants de céramiques – actuellement « Swissceramics » – ainsi que de celle d’Erwin Jeangros (1898-1979), chef de l’Office cantonal bernois de l’apprentissage (voir à ce sujet Jeangros 1940). Leurs engagements en faveur du maintien d’une Ecole de céramique ont finalement été couronné de succès (Messerli 2017, 107-108).

1941, 19 mai Réouverture d’une Ecole de céramique à son ancien emplacement sous la direction de l’enseignant spécialisé et directeur de l’école Benno Geiger (qui y restera jusqu’en 1969/1970, pour des informations biographique sur cette personne, voir Schnyder 1985  et Messerli 2017) et du maître d’atelier Werner Burri (qui y restera jusqu’en 1963, pour des informations biographique sur cette personne, voir Schnyder 1985  et Messerli 2017). En choisissant Geiger et Burri, le Conseil d’Etat bernois a réussi à engager deux spécialistes qualifiés qui, en raison de leurs séjours à l’étranger, ont apporté avec eux des influences stylistiques (et des conceptions artistiques contrastées mais passionnantes !) de l’école des Arts appliqués de Vienne, pour l’un et de l’Atelier céramique du Bauhaus de Dornburg en Allemagne, pour l’autre.

1942, 1er janvier L’Ecole professionnelle de céramique édite son propre règlement.

1942 Déménagement de l’Ecole professionnelle de céramique du château de Felsenburg, ainsi que l’on nomme de manière romantique (Felsenburg signifie le château sur le rocher) depuis la fin du 19ème siècle cette bâtisse sur les bords de l’Aar situé légèrement en aval de la Fosse aux ours, dans des locaux plus grands à la SpitalackerstrasseRue des champs de l’Hôpital 63 à Berne. Il existe un premier inventaire datant de 1943 de la main de Benno Geiger concernant les machines et l’équipement (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.30). Brochure d’information de 1943.

1944 Le Musée cantonal bernois des Arts et Métiers fête ses 75 ans. A cette occasion, une brochure commémorative est publiée (Tschabold 1945). La classe de céramique et l’Ecole de sculpture sur bois de Brienz sont mises à l’honneur avec des photos récentes.

Werner Burri donne des cours de tournage.

Vers 1944 ; images de l’Ecole professionnelle de céramique à la Spitalackerstrasse à Berne, classe de peinture et de modelage (Tschabold 1945).

Deux réalisations d’élèves de l’Ecole de céramique, vers 1945.

1947 Le Gewerbemuseum Bern – Musée des Arts et Métiers de Berne – est rebaptisé Amt für Gewerbeförderung (Gewerbeausstellungen und Fachbibliothek) – Office pour le développement des Arts et Métiers (Expositions des Arts et métiers et Bibliothèque pour l’enseignement spécialisé).

1951 Anniversaire des 10 ans de la résurrection de l’Ecole de céramique. Les objectifs de la formation bernoise dans les métiers de la céramique se basent, selon Benno Geiger, sur les constatations et la profession de foi suivantes: « Nous sommes deux enseignants ayant longtemps travaillés à l’étranger, l’un à Berlin, l’autre à Vienne et à Paris. Nous pouvons donc tout à fait nous décrire comme de vieux praticiens modernes. Malgré tout, nous nous sommes dit : nous sommes ici à Berne; Berne a une tradition céramique célèbre; il est donc naturel que nous renouions avec cette tradition. Nous ne voulons toutefois pas copier servilement les anciennes céramiques de Heimberg et de Langnau, mais nous inspirer de la solidité artisanale de leurs formes, de la luminosité de leurs couleurs et de la gaieté naïve de leurs représentations, afin de trouver et de renouveler, avec le temps, nos propres solutions. Nous voulons donc être en quelque sorte des plantes dont les racines plongent dans le vieux sol originel, mais dont les fleurs se développent avec de nouvelles formes et des couleurs inédites ». (Geiger 1952, 8-9).

Travaux de Benno Geiger réalisés à  la Fabrique de céramiques d’Aedermannsdorf (avant 1946/47 environ), actuellement conservés dans la collection de l’Ecole d’Arts visuels.

Pour savoir dans quelle mesure ces objectifs ont été atteints, il faudrait comparer les listes d’élèves (dans Messerli 2017) avec leurs œuvres respectives (voir par ex. Jakob Stucki, Franz Loder et Margret Loder-Rettenmund). Pour sa part, Benno Geiger a emprunté d’autres voies avec ses « travaux d’atelier ».

Vase de Werner Burri qui, contrairement à Benno Geiger, n’avait pas son propre atelier et signait donc toujours ses œuvres, rarement conservées, avec la mention « KFB » (Keramikfachschule Bern – Ecole professionnelle de céramique, Berne).

1952 La Geigenbauschule BrienzL’Ecole de lutherie de Brienz – est également étatisée et placée sous la responsabilité de l’Office pour le développement des Arts et Métiers.

1959 L’Ecole de céramique dans la presse.

1960 L’Ecole de céramique et les élèves les plus significatifs de la classe de céramique se présentent lors d’une exposition organisée au Musée des Arts et Métiers de Zurich (Fischli/Rotzler 1960).

1963 L’enseignant spécialisé Urs Adolf Gremli succède à Werner Burri, parti à la retraite. Il restera à l’Ecole de 1963 à 1972.

1965 Les plans pour le transfert de l’Ecole de l’Office pour le développement des Arts et Métiers aux autorités scolaires de la ville de Berne sont prêts. Le transfert durera jusqu’en octobre 1966. Il était prévu que l’Ecole cantonale de céramique devait être réunie avec l’Ecole des Arts et Métiers de la ville de Berne. Cependant, les plans initiaux n’ont finalement pas été entièrement réalisés. Le Musée des Arts et Métiers ainsi que l’Office pour le développement des Arts et Métiers sont resté sous l’autorité du canton de Berne.

1966 Exposition au Musée des Arts et Métiers de Berne intitulée « L’Ecole professionnelle de céramique de Berne et ses élèves 1941-1966 ». L’exposition commémore également les 25 ans d’activité de Benno Geiger en tant que directeur et enseignant spécialisé de l’Ecole professionnelle de céramique. Treize élèves en formation en 1966 et vingt élèves de la période 1941-1966 exposent leurs œuvres.

1966, 21 novembre L’Office cantonal de la formation professionnelle décrète la fusion des classes de céramique de l’Ecole des arts et métiers de la ville de Berne et de la ville de Thoune pour réaliser une seule classe cantonale d’apprentissage en ville de Berne en tant qu’Ecole de céramique au sein de l’Ecole des Arts et Métiers de la ville de Berne.

1966, 28 décembre Lors de la séance du Conseil municipal bernois (décision 2473), la création d’une l’Ecole des Arts et Métiers de la ville de Berne et la construction d’un nouveau bâtiment pour cette Ecole ont été approuvées. A. Müller en assurera la direction au 1er avril 1967.

1967 Les écoles de sculpture et de lutherie de Brienz sont rattachées à l’Office cantonal de la formation professionnelle, malgré l’opposition des directions respectives. L’Ecole de céramique reste rattachée, dans un premier temps, à l’Office pour le développement des Arts et Métiers. Elle bénéficie d’un prospectus illustré.

1968-1971 Le nouveau bâtiment de l’Ecole des arts et métiers est construit d’après les plans de Willy Pfister de Berne, à la Schänzlihalde 31. Les derniers agrandissements et transformations de ce bâtiment auront lieu entre 1988 et 1990. De nouveaux locaux ont été prévus dès le départ pour accueillir l’Ecole professionnelle de céramique.

1970, 13 janvier Le Conseil municipal de la ville de Berne approuve le transfert de l’Ecole cantonale de céramique au sein l’Ecole des Arts et Métiers de la ville de Berne pour le printemps 1971 (décision n° 82).

1970, 1er septembre Ernst Fehr (1927-2010) devient le responsable technique de la classe professionnelle de céramique, succédant ainsi à Urs Adolf Gremli (voir Fehr 2003 ; Fehr 2009). Il prendra sa retraite en 1992. Sa tâche consistait à assurer tant la formation pratique que les connaissances professionnelles des élèves.

1971, 1er janvier Volker Ellwanger (née en 1933 ) succède à Benno Geiger en tant que responsable artistique de la classe professionnelle de céramique. Il restera à ce poste jusqu’en 1984. De 1984 à 1999 Ellwanger sera professeur à l’Université Johannes-Gutenberg de Mayence, Allemagne, dans le département des arts plastiques et de la céramique.

1971, 1er avril L’Ecole cantonale de céramique est finalement intégrée au sein de l’Ecole des Arts appliqués de la ville de Berne et emménage dans le nouveau bâtiment de la Schänzlihalde 31 à Berne. Les deux enseignants spécialisés sont maintenant des fonctionnaires de la ville de Berne. Le contrat de transfert du 23 février 1971 stipule également le transfert de la collection de céramiques de l’Ecole cantonale de céramique et de la collection technologique de l’ancien Musé des Arts et Métiers vers l’Ecole municipale des Arts appliqués. Le transfert effectif n’aura toutefois lieu qu’en 1975/76.

1972 La classe de céramique de l’Ecole cantonale des Arts et Métiers édite un nouveau règlement de formation pour les potiers/potières, les peintres sur céramique et les céramistes.

1976 Par un décret de la Direction de l’Economie publique relatif à son organisation, le Amt für Gewerbeförderung  – Office pour le développement des Arts et Métiers (anciennement le Musée des Arts et Métiers, voir 1947 ci-dessus) devient le Amt für Wirtschafts- und Kulturausstellungen – Office des expositions de l’Economie et de la Culture.

1979 La Kunstgewerbeschule – l’Ecole d’arts appliqués – est pour la première fois officieusement appelée « Schule für Gestaltung – Ecole d’Arts visuels ». A partir de cette année-là, l’Ecole cantonale des Arts appliqués de Bienne, qui portait la même dénomination, sera également appelée « Ecole d’Arts visuels » dans les articles de presse. Le changement de nom officiel n’aura cependant lieu qu’en 1984.

1992 La classe de céramique de l’Ecole d’Arts visuels bénéficie d’un article de presse.

1992/93 L’Office des expositions de l’Economie et de la Culture est transféré de la Direction de l’Economie publique à la Chancellerie d’État. Le domaine d’activité a été restreint et l’institution a été rebaptisée « Fachstelle für das Ausstellungswesen – Service des expositions ».

1995 Ce « Service des expositions » est dissous. Les éléments restants de la collection de l’ancien Musée des Arts et Métiers sont transférés à la Bernische Stiftung für angewandte Kunst und Gestaltung – Fondation bernoise pour les arts appliqués et le design (appelée depuis 2011 Berner Design Stiftung – Fondation bernoise pour le design). Une partie des archives est transférée aux Archives d’État du canton de Berne (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9). Les premiers inventaires du Musée des Arts et Métiers font notamment partie des pertes liées à la dissolution de ce service.

2000 L’Ecole d’Arts visuels de Berne et l’Ecole cantonale d’Arts visuels de Biel/Bienne (Bienne est le nom français de Biel) fusionnent. Il en résulte une nouvelle Ecole d’arts visuels de Berne et Bienne, qui est depuis 2001 une institution cantonale.

2005 La Keramikfachklasse – classe professionnelle de céramique est rebaptisée Keramikdesign-Fachklasse – Classe professionnelle de design céramique.

2024-2026 Il est prévu que le bâtiment situé à la Schänzlihalde 31 fasse l’objet d’une rénovation complète. L’Ecole d’Arts visuels de Berne et Bienne s’installera, de manière transitoire, dans le nouveau campus de formation appelé « Bernapark » sur le site de l’ancienne Fabrique de carton Deisswil (1876-2010).

La collection

Céramiques de l’Ecole d’Arts visuels de Berne et Bienne dans CERAMICA CH

La collection de céramique de l’École d’Arts visuels de Berne et Bienne est accessible à des fins de recherche scientifique. Elle a été analysée à différentes époques avec un intérêt variable. Les parties de la collection concernant les céramiques de Bäriswil (Heege/Kistler/Thut 2011) et de Langnau (Heege/Kistler 2017) ont déjà fait l’objet d’une étude scientifique globale en 2011 et 2017. Avec environ 360 objets inventoriés au sein de l’école et de nombreux objets non inventoriés, la collection comprend toutefois un spectre nettement plus large, allant jusqu’au passé récent de la classe de céramique. En 2022, dans le cadre du projet CERAMICA, l’accent a été mis sur les parties historiques de la collection de l’ancien Musée des Arts et Métiers de Berne (voir ci-dessus les repères historiques de l’École d’Arts visuels de Berne et Bienne) et sur une petite sélection de la production récente. En outre, la collection de céramiques de l’Association des céramistes suisses (Swissceramics, fondée en 1959), entièrement inventoriée par Ernst Fehr, se trouve dans un dépôt de l’Ecole d’arts visuels depuis 1982 et 1995. Elle comprend un peu plus de 100 céramiques qui, en raison de leur date de création (après 1950), n’ont pas été intégrées ici pour l’instant, mais qui constituent certainement un complément important à d’autres collections de céramiques contemporaines (par ex. la collection Nievergelt ; voir Naef Galuba/Schumacher/Nievergelt et autres 2016), évidemment digne d’être documentées. De plus, une grande « collection de travail et de comparaison » de plus de 1000 objets, rassemblés surtout après 1971, sert en interne à des fins de formation. On y trouve notamment de grandes collections de céramiques produites par Margrit Daepp-Linck et Volker Ellwanger, ainsi que d’autres travaux réalisé à l’Ecole de céramique. Cette partie de la collection n’a pas été inventoriée jusqu’à présent et n’a été prise en compte ici que pour quelques céramiques bernoises exceptionnelles.

L’histoire de la collection de l’Ecole d’Arts visuels remonte à la Collection cantonale d’échantillons, de moules et de modèles fondée en 1869 (qui sera conservée à partir de 1890 par le Musée cantonal des Arts et Métiers de Berne au Kornhaus – Grenier à grains de cette même ville). Des céramiques de qualité ont d’abord été présentées à la demande des gestionnaires de la Collection, comme, par exemple, en 1879 par l’entreprise Wanzenried de Steffisbourg (11ème rapport de la collection d’échantillons, de moules et de modèles, 1879, 2).  Les plus anciens achats de céramiques encore attestés datent de 1886 (deux assiettes de Heinrich Hanhart de Winterthour) et de 1892. Les objets acquis à cette époque sont inventoriés comme « collection ou vente aux enchères Bühler de Willisau, canton de Lucerne ». Il s’agit de la collection de céramiques de Kasimir Bühler (1834-1892 ; avis de décès NZZ – La nouvelle gazette zurichoise n° 134, 13.5.1892), aubergiste à Willisau. On trouve des traces de cette collection dans différents musées suisses (pour la vente aux enchères : voir le journal Der Bund – La Confédération, volume 43, n° 235, 22.8.1892 ; n° 237, 24.8.1892 ; n° 247, 3.9.1892 ; n° 258, 14.9.1892 ; Der Bund – La Confédération, volume 44, n° 165, 16.6.1893 ; NZZ n° 272, 28.9.1892, n° 276, 2.10.1892 ; n° 306, 2.11.1893). Selon le procès-verbal de la commission de surveillance du Musée des Arts et Métiers de Berne du 24.3.1892, la collection aurait été achetée dans son intégralité : « Le président Ludwig Sigerist et le directeur Blom ont examiné la collection. Le président et le directeur dressent un compte-rendu de la collection des anciennes céramiques bernoises de l’aubergiste Bühler à Willisau. La collection se compose de 112 pièces, pour la plupart de très haute valeur. Les céramiques ont été produites au siècle dernier à Heimberg, Langnau, Bäriswil et dans le Simmenthal et sont dans un état impeccable. Elles offrent une vue d’ensemble très instructive et presque complète de cette branche traditionnelle de l’industrie de notre pays, de sorte que, malgré le prix de …., on ne peut que s’en réjouir. Avec un prix total de 3075 francs, on ne devrait pas laisser passer l’occasion de l’acquérir, d’autant moins que l’on pourrait par la suite céder tout ou partie de la collection au Musée national suisse. Après avoir été consultée, la direction se rallie à l’unanimité à cet avis et décide donc d’acheter la collection, mais en proposant dans un premier temps seulement 2800 francs et au maximum 3000 francs. (Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.2).

Nous ne savons pas comment, malgré cette décision, le Musée d’Histoire de Berne, le Musée des Arts et Métiers de Winterthour, le Musée d’Histoire de Bâle (dont la collection fait aujourd’hui partie du fonds de la collection du Musée des cultures de Bâle) et le Musée national suisse à Zurich ont pu acheter en 1892 ces céramiques bernoises de la collection Bühler, qui figurent maintenant dans leurs propres inventaires. Aujourd’hui, 53 céramiques résultant de cet achat sont encore clairement identifiables dans la collection de l’Ecole d’Arts visuels de Berne et Bienne. Au moins 15 autres pièces se trouvent dans les autres musées mentionnés ci-dessus.

Par ailleurs, lors de ses voyages de formation continue, Oskar Blom achetait apparemment régulièrement, en tant que directeur du Musée des Arts et Métiers, des céramiques aux expositions universelles (notamment à Chicago en 1893), aux expositions nationales (notamment à Genève en 1896) ou aux expositions cantonales (notamment à Thoune en 1899) ainsi qu’en Autriche et en Allemagne. Ses périples et son activités aux cours de ses voyages pourraient, à l’avenir, être retracés de manière plus complète grâce aux procès-verbaux de la Commission de surveillance du Musée des Arts et Métiers, aujourd’hui conservés aux Archives de l’Etat à Berne.

Manifestement, les objets achetés pour l’exposition permanente du Musée des arts et Métiers visaient à présenter aux artisans cantonaux de bons produits, modernes, réussis ou exemplaires sur le plan stylistique. C’est particulièrement évident pour une série d’achats effectués à la fin du 19ème siècle et peu après 1900 (citons notamment des grès de Reinhold Hanke de Höhr-Grenzhausen dans l’arrondissement de Westerwald, en Rhénanie-Palatinat, dans l’ouest de l’Allemagne, des céramiques lustrées espagnoles de Manises dans la province espagnole de Valence, des faïences fines de Zell am Harmersbach dans le Bade-Wurtemberg allemand ou de Velten-Vordamm près de Berlin, des céramiques de Max Läuger à Kandern dans le Bade-Wurtemberg allemand, des porcelaines d’Henry van de Velde à Meissen dans la Saxe allemande, des céramiques de Denert et Balichon (Denbac) à Vierzon, dans le département du Cher en région française du Centre-Val de Loire, des porcelaines de la Manufacture Bing & Grøndahl à Copenhague au Danemark et des faïences de la Grueby Faience Company à Revere, Massachusetts, USA).

 

On portera une attention particulière aux anses (à gauche par Loder-Eyer, vers 1907 ; à droite par Erica von Scheel, vers 1903/04).

Illustrations et comparaisons d’une forme similaire arabisante (à gauche, Loder-Eyer, non daté ; à droite, céramique lustrée de Manises de la collection du Musée des Arts et métiers, aujourd’hui à l’Ecole d’Arts visuels, fin du 19ème siècle ; en bas, titre du catalogue de l’entreprise Wanzenried, en ou après 1884).

Il est probable que les céramiques exposées ont constitué une source d’inspiration directe pour certains fabricants bernois de céramiques, comme la Manufacture Wanzenried ou celle de Karl Loder-Eyer, toutes deux de Steffisbourg, qui ont repris des formes entières ou certains détails comme les anses, mais ont ensuite décoré la céramique dans la tradition locale de la majolique de Thoune ou de l’art nouveau floral.

Rapport sur l’exposition de Steffisbourg de 1910, Geschäftsblatt für den oberer Teil des Kantons Bern– Journal du commerce pour la partie supérieure du canton de Berne, 22 juin 1910, Archives de l’Etat, Berne, BB-1-9-7, coupures de presse.

Les collections du Musée des Arts et Métiers ont été occasionnellement utilisées pour des expositions  temporaires, par exemple, pour l’exposition au Gasthof Bären – Restaurant de l’Ours à Steffisbourg en 1910 (Geschäftsblatt für den oberden Teil des Kantons Bern – Journal du commerce pour la partie supérieure du canton de Berne, 22 juin 1910). En 1945, 73 pièces de la collection ont été présentées dans le cadre d’une exposition intitulée « Bernisches Töpfergeschirr des 18. und 19. Jahrhunderts aus Bernischem Privatbesitz – Céramiques de table de potiers bernois des 18ème et 19ème siècles issues de collections privées bernoises » (Tschabold 1969, 35, liste des expositions aux Archives de l’Etat, Berne, BB 1.9.30). Des parties de la collection ont ensuite été présentées en 1948 lors de la grande exposition de céramique « Schweizer Keramik des 18. und 19. Jahrhunderts – Céramiques suisses des 18ème et 19ème siècles » au château de Jegenstorf, canton de Berne (Jegenstorf 1948).

En raison de l’absence des inventaires originaux (ceux-ci se trouvaient avant 1991 dans les archives du Musée des Arts et Métiers au Kornhaus  – Grenier à grains – à Berne – Messerli Bolliger 1991, notes 336 et 466-469 – et doivent aujourd’hui être considérés comme perdus), il est difficile d’estimer avec certitude qu’elle était l’ampleur exacte de la collection de céramiques du Musée des Arts et Métiers à l’origine. Des ventes importantes eurent déjà eu lieu en 1926 et en janvier 1945. Selon une note manuscrite de l’enseignant spécialisé en céramique Ernst Fehr datant de 1975, le deuxième inventaire du « Musée des Arts et Métiers, collection technologique, section céramique » (éventuellement toujours conservé aux Archives d’Etat de Berne sous les références BB 1.9.30 de 1938 ou BB 1.9.30 de 1943) comprenait 330 numéros d’inventaire concernant les céramiques seules, dont 105 ont toutefois été vendues ou données (entre autres au Musée paysan de Jerisberg, canton de Berne) ou étaient cassés et ont alors été éliminées. La localisation de nombreuses pièces était inconnu lors du transfert à l’Ecole cantonale des Arts et Métiers en 1975. Ce n’est que cette année-là, donc bien après le transfert de la classe de céramique du canton de Berne à la ville de Berne (1971), que la majeure partie de la collection de céramiques (238 pièces) a été transférée en plusieurs fois du Musée des Arts et Métiers à la future Ecole d’Arts visuels, puis inventoriée par le professeur de céramique Ernst Fehr (Fehr 2003 ; cet inventaire est actuellement disponible et a pu être pris en compte). Ernst Fehr avait apparemment encore accès aux anciens inventaires originaux du Musée des Arts et des Métiers, de sorte qu’il a pu noter dans de nombreux cas la provenance et le prix d’achat. Les autres parties de la collection restante du Musée des Arts et des Métiers sont gérées depuis 1995 par la Berner Design-StiftungFondation bernoise pour le design.

En 1984, une petite partie de la collection de céramiques a été prêtée une nouvelle fois par l’Office cantonal des expositions temporaires des produits de l’Economie et exposée pendant 6 semaines au grand magasin Globus de Saint-Gall. Depuis 1987, une petite sélection de céramiques est présentée dans la maison des potiers du Musée suisse en plein air de Ballenberg, canton de Berne. En 1995/96, une partie de la collection a été présentée au château de Münsingen, canton de Berne, à l’occasion de l’exposition temporaire « Céramiques de Heimberg ». Les poteries Kupferschmied de Maurachern, Steiner de Kiesen, Howald de Heimberg, Stähli de Steffisbourg et Steinmann de Heimberg ont également participé à cette exposition. En 1999, une petite partie de la collection a été exposée à la 4ème exposition suisse de céramiques à Soleure (organisation : Communauté de travail des céramistes suisses – Swissceramics).

Comme on pouvait s’y attendre en raison de son histoire et de sa fonction (collection d’enseignement), la collection est composée de manière plutôt inhomogène. Ci-dessous, nous souhaitons mettre en avant une série de points forts (personnes, ateliers) ou de pièces individuelles particulièrement importantes.

Au total, 410 objets de collection ont été inventoriés pour CERAMICA CH. Ceux-ci se répartissent en 56 faïences, 316 terres cuites, 19 porcelaines, 10 faïences fines dont 1 de la catégorie des grès fins et 9 grès.

Irdenware

La majeure partie de la céramique bernoise des 18ème et 19ème siècles semble provenir de l’achat en 1892 de la collection de Kasimir Bühler à Willisau, canton de Lucerne, déjà mentionnée, même si, en l’absence d’anciennes étiquettes d’inventaire et de livres d’inventaire, il n’est pas toujours possible de le prouver avec certitude dans le détail. Parmi ces objets, il convient de mentionner en particulier :

  • La collection de céramiques produites à Langnau dans l’Emmental. Une assiette illustrant un boucher, décorée des deux côtés et datant de 1819 est particulièrement réussie (Langnau, atelier 4, manière 12 ; sur Langnau, voir Heege/Kistler 2017b).
  • La collection de céramiques de Bäriswil, dont fait partie une belle assiette datant de 1782-1785 environ (sur Bäriswil, voir Heege/Kistler/Thut 2011)

  • La région de Heimberg-Steffisbourg est également bien représentée (période de la fin du 18ème jusqu’au milieu du 19ème siècle). On y trouve notamment une théière très ancienne avec un engobe de fond brun-noir, datée de 1785 (sur Heimberg-Steffisbourg, voir Heege/Kistler 2017a).

  • D’autres pièces importantes représentent de grands groupes de production connus dans le canton de Berne. Il s’agit par exemple des céramiques à décor peint en bleu sous glaçure, dont nous supposons qu’elles ont été fabriquées principalement dans le MittellandMoyen Pays bernois, mais peut-être aussi à Berne ou à Thoune. La tirelire ci-dessus présente dans la collection porte le nom de son propriétaire et une date « BARBARA BÖSIGER In Langenthall 1739 ». Il est donc possible que les potiers de l’agglomération de Langenthal ou de la Haute-Argovie bernoise aient également fabriqué ce type de céramique (Boschetti-Maradi 2006, 206-209).

  • Une soupière avec un fretel en forme de lion fait partie des produits d’un potier bernois des environs de Langnau, dont nous supposons qu’il a émigré aux Etats-Unis au plus tard peu avant 1820. Il est possible qu’il s’agisse du potier Johannes Lehmann, qui a ensuite continué à produire en Pennsylvanie des céramiques à la manière de Langnau (Heege/Liesch 2022).

  • A la fin du 19ème siècle, un potier, qui se distingue par son style rustique et ses nombreux ajouts, falsifications et fausses datations de céramiques, travaillait probablement dans la région de Heimberg-Steffisbourg. Malheureusement, nous ne connaissons toujours pas son nom avec certitude (un membre de la famille de potiers Tschanz ?). La collection Bühler comprend un bénitier bizarre que l’on estime avoir été créé peu avant 1892, avec ce qu’on appelle communément en allemand une Schabmadonna (associées à la médecine populaire religieuse, ces Schabmadonnas sont des statues de saints (généralement la Sainte Vierge) dont les croyants grattent les matériaux qui les composent. La poussière ainsi obtenue aurait eu des propriétés curatives et était saupoudrée sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux) de l’abbaye d’Einsiedeln et un masque grotesque.

  • Une véritable particularité de la collection Bühler, et aujourd’hui de la collection de l’Ecole des Arts visuels, est constituée par le groupe de 15 fontaines murales, parmi lesquelles se trouvent de nombreuses pièces uniques. Elles prouvent que les fontaines murales sont à chaque fois le résultat d’une fabrication particulière ou d’une commande spéciale. Pour nombre d’entre elles, nous ne pouvons pas indiquer leur lieu de fabrication.

  • En revanche, les lave-mains ou bassins associés à ces fontaines murales ne sont représentés dans la collection que par un seul exemplaire, certes important et daté de 1725. Celui-ci est orné d’un décor polychrome peint sous glaçure.

  • Nous trouvons également des décors polychromes peints sous glaçure dans un groupe de plats ou d’assiettes peintes, caractéristiques de que nous aimerions pouvoir aujourd’hui attribuer hypothétiquement à la région d’Yverdon, actuellement dans le canton de Vaud, mais bailliage bernois de 1536 à 1798. Pour vérifier cette hypothèse, il serait urgent de publier les découvertes archéologiques récoltées lors des fouilles de la région d’Yverdon-les-Bains, canton de Vaud.

  • La fin du 19ème siècle ou la période comprise entre 1880 et 1900/1905 environ est dominée dans le canton de Berne par la majolique de Thoune, la céramique sous influence de la majolique de Thoune ou encore la céramique avec le motif dit du « Vieux-Thoune », également appelé « Motif aux hiboux Chrutmuster en allemand, littéralement : décor aux motifs de « Chrut » qui est un terme du patois bernois désignant une herbe ou une plante). Il convient de souligner ici les produits de la manufacture Wanzenried à Steffisbourg. L’assiette présentée porte une citation du poète de Francfort Friedrich Stoltze (1816-1891), qui a été publiée dans la revue « Die Gartenlaube – La Tonnelle », en 1880 (p. 478). On peut supposer qu’elle a été fabriquée à une époque proche de cette date.

  • A la même époque (vers 1882-1886), des céramiques historicistes de grande qualité ont vu le jour dans la fabrique de Heinrich Hanhart à Winterthour. Elles ont été achetées par le Musée des Arts et Métiers en 1886. La Manufacture fut manifestement considérée comme exemplaire par les dirigeants de l’Ecole pendant une courte période.

  • Dans la collection, le passage de l’historicisme à l’Art nouveau est caractérisé par les travaux de Max Laeuger pour la Manufacture de céramique de Kandern (Kessler-Slotta 1985 ; Mehlstäubler 2014 ; Schwarzmeier 2009). Ces céramiques ont probablement été réalisées entre 1897 et 1901, car l’achat en 1901 peut être attesté pour le carreau mural. On pourrait encore y ajouter un vase du Massachusetts et un vase de Soufflenheim en Alsace. D’autres céramiques Art nouveau non bernoises ont probablement été victimes de la vente partielle de la collection dans les années 1920.

  • Quasiment à la même époque (1904), des céramiques (en l’occurrence du grès) réalisées d’après des dessins de Henry van de Velde et Erica von Scheel, ont été achetées. Elles préfigurent déjà les idées et le style du Bauhaus et de la Neuen Sachlichkeit – Nouvelle Objectivité, qui sont à peine plus récents (Föhl/Neumann 2016). Elles ont été fabriquées pour la première fois en 1901 ou 1903 par l’entreprise de céramiques en grès de Reinhold Hanke de Höhr-Grenzhausen dans l’arrondissement de Westerwald, en Rhénanie-Palatinat, dans l’ouest de l’Allemagne, et ont continuées à être produites dans les années qui suivirent (communication particulière d’Antje Neumann-Golle). Les grès avec un décor aux coulures glaçurées de l’entreprise française Denert et Balichon (Denbac) à Vierzon, dans le département du Cher en région française du Centre-Val de Loire, probablement fabriqués peu après 1910, appartiennent également à ce groupe (Denbac 1990).

  • Chez les potiers bernois, les efforts visant à améliorer la production de céramique et à moderniser le décor ne s’imposent que de manière hésitante. Dans ce contexte, les travaux de Nora Gross à Lausanne, qui faisait fabriquer ses projets céramiques chez Bendicht Loder Walder à Heimberg à partir de 1905, revêtent une importance particulière (Ball-Spiess 1987). Les vestiges de cette poterie ont entre-temps été excavés (Frey 2022).
  • Par ailleurs, la classe de céramique, respectivement l’Ecole de céramique de Berne, ont été particulièrement actifs dans la formation et ont marqué le style des céramiques de cette époque du début du 20ème siècle à long terme, notamment grâce aux cours de dessin de Paul Wyss et, par exemple, de l’apport de Friedrich Ernst Frank, collaborateur dans l’entreprise Wanzenried et l’un des professeurs de dessin de l’Ecole de poterie de Steffisbourg. Wyss et Frank représentent les fers de lance d’une sorte de style Art nouveau floral, adapté aux possibilités des décors au barolet (peinture à la barbotine).

Dessins de l’Ecole de poterie de Steffisbourg, 1906 (extrait du 38ème rapport annuel pour l’année 1906 du Musée cantonal des Arts et Métiers de Berne, Berne 1907).

Travaux de l’école de poterie de Steffisbourg 1907/1908 (extraits de Blom 1908).

  • La création d’une école de poterie à Steffisbourg à partir de 1906, avec des cours de dessin et de modelage (Messerli-Bolliger 1991), a sans doute eu un impact fondamental.

  • Mais dans le cadre de l’Ecole de poterie, d’autres céramiques d’un « style nouveau » ont apparemment aussi été réalisées et glaçurées, comme en témoigne cette pièce signée et datée de 1909 (ci-dessus) provenant de la collection de l’Ecole des Arts visuels.

  • L’une des poteries les plus importantes dans le contexte du renouvellement de la céramique fut celle de Karl Loder-Eyer à Steffisbourg (voir ses céramiques dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels). Auparavant, à Steffisbourg, on fabriquait habituellement de la céramique dans le style de la majolique de Thoune. Chez Karl Loder, Emil Loder (1890-1971), son cousin nettement plus jeune, obtient un contrat d’apprentissage en 1906. De 1909 à 1911, il suit la classe de céramique à Berne et qu’il poursuit avec une formation d’enseignant spécialisé en céramique, avant de prendre la direction de la Manufacture Wanzenried à Steffisbourg à partir de 1915. Il n’est donc pas étonnant que les réalisations ultérieures d’Emil Loder sous le nom de « Loder & Schweizer » reflètent la formation qu’il a obtenue dans cette Ecole professionnelle et qu’on en perçoive par ailleurs des influences fortes et nombreuses dans les céramiques de son cousin Karl Loder-Eyer. Après la mort de ce dernier, les réalisations de Loder-Eyer ont été poursuivies sans rupture stylistique par la poterie d’art Desa (voir ci-dessous).

  • Pour illustrer cette période, on pourrait également ajouter Karl Friedrich Schenk (1866-1919), le futur beau-père d’Emil Loder. Celui-ci travaillait probablement comme peintre sur céramique dans l’une des poteries de ses frères, mais signait ses céramiques de manière indépendante. Sa mort prématurée en 1919 a empêché toute évolution stylistique.  Voir ses céramiques dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

  • Avec la mort de Karl Loder-Eyer en 1915, la poterie est devenue en 1916 la propriété d’une coopérative de commerçants, entre autres de la famille Desalmand de Bienne, qui ont apparemment poursuivi la production avec les mêmes collaborateurs (elle deviendra plus tard la Poterie d’art Desa S.A., 1916-1952). Le jeune Adolf Schweizer (1893-1967) de Steffisbourg, qui avait fréquenté l’Ecole de céramique de Berne de 1911 à 1915, y a été engagé comme directeur. Voir les céramiques de la Poterie d’art Desa S.A. dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

  • Emil Loder et Adolf Schweizer rachètent le 2 avril 1919 l’ancienne entreprise Wanzenried à Steffisbourg et l’exploite ensemble jusqu’à fin 1924 sous la forme d’une société simple appelée « Loder & Schweizer ». Il n’est pas possible de déterminer en détail quelles créations sont dues à Emil Loder, à Adolf Schweizer ou à sa femme Elise Eyer (qui était peintre sur céramique dans la manufacture Wanzenried déjà avant 1917). Sans signature, il est en tout cas quasiment impossible de distinguer les céramiques de Loder-Eyer, de celle de DESA, de Loder-Schweizer ou de la première période de la Manufacture de Céramique artistique, Lucerne S.A., (où travaille Emil Loder à partir de 1925). Voir les céramiques de Loder & Schweizer dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

  • Après s’être séparé d’Emil Loder, Adolf Schweizer conduit seul la Poterie d’art de 1925 à 1962. Contrairement aux travaux d’Emil Loder à la Manufacture de Céramique artistique, Lucerne S.A., les réalisations de Schweizer semblent généralement plus traditionnelles. Elles sont toutefois beaucoup moins bien connues et étudiées, ce qui rend difficile une évaluation correcte. Voir les céramiques d’Adolf Schweizer dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

  • Adolf Schweizer n’était cependant pas le seul potier traditionaliste à Steffisbourg ou à Heimberg. C’est ce que prouvent de nombreuses céramiques et figurines (jouets) provenant de la poterie de Fritz Hänni-Amstutz (1884-1969) ou de Fritz Hänni-Eicher (1929-1988) qui était située à la Bahnhofstrasse – Rue de la Gare à Heimberg. Pour la plupart, elles sont probablement entrées dans la collection de l’Ecole professionnelle de céramique entre 1950 et 1980.

Dessins de Paul Wyss réalisés par Adolf Gerber l’Ancien à Hasle et Fritz Röthlisberger à Langnau (actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels).

 

  • Il faut également mentionner le céramiste Fritz Glücki. Il a été formé comme céramiste à l’Ecole de céramique de Berne du semestre d’été 1913 au semestre d’été 1915 (Messerli 2017, listes d’élèves). On ne sait pas chez quel potier de Langnau il a fabriqué l’assiette ci-dessus en 1914. Nous n’avons actuellement que peu d’informations sur la suite de son parcours. Vers 1938, on le retrouve dans l’atelier de poterie d’Arnold Zahner à Rheinfelden (Ball 2005, 39 fig. 1). Le musée Ariana (MAG AR 2013-063 ; AR 2013-064) et le Musée régional de Langnau (RML A583) conservent d’autres céramiques de lui.

  • L’évolution la plus durable et la plus linéaire est celle de la poterie d’Adolf Gerber le Jeune, qui s’est installé à Langnau en 1912 et qui, avec Paul Wyss, s’est beaucoup investi dans la renaissance de l’artisanat et le développement d’un style « Vieux-Langnau » (Aeschlimann 1928, 18-19, avec sans doute une datation erronée du début des efforts). Voir les céramiques d’Adolf Gerber le Jeune dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

  • Si nous regardons dans le canton de Zurich, nous pouvons citer quelques autres entreprises qui se trouvent à la transition entre l’historicisme, l’art nouveau et le modernisme. On peut citer tout d’abord une « filiale de Heimberg », l’Atelier de poteries d‘art d’Albert Wächter-Reusser (avant 1906-1938), qui produisait d’abord à Heimberg et vendait à Zurich. Puis, en 1918, Albert Wächter a transféré sa poterie à Feldmeilen, canton de Zurich. Voir les céramiques d’Albert Wächter-Reusser dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

Foire d’échantillons de Bâle en 1922, stand de la Poterie d’art Meister & Co., présente dans le groupe XII réservés aux Arts décoratifs (photo des Archives Meister & Cie, Christine Hobi).

  • C’est chez Wächter-Reusser à Feldmeilen, qu’Heinrich Meister et Josef Kövessi, deux céramistes autodidactes, ont fait leurs premières expériences artisanales à partir de 1919, avant d’ouvrir en 1920 leur propre poterie, sous le nom de Meister & Cie, à Dübendorf-Stettbach, dans le canton de Zurich. Une photo de leur stand à la MUBA de 1922 montre les liens typologiques et décoratifs étroits avec certains producteurs du canton de Berne, également présents à la Foire d’échantillons de Bâle en 1922.

  • L’atelier de poterie Meister et Cie s’est développé à partir de mars 1923, notamment grâce à la peintre céramiste Gertrud Zingg (1898-1984). Elle a suivi une formation de céramiste à l’Ecole de céramique de Berne, entre autres auprès de Jakob Hermanns, du semestre d’hiver 1914/1915 au semestre d’hiver 1918/1919 (voir le tableau des élèves dans Messerli 2017, 228-229). Heinrich Meister et elle se sont mariés en août 1924. Voir les céramiques de Meister dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

  • Pour des raisons d’économie en temps de guerre, le département des pots de fleurs et des céramiques artistiques fut créé à en 1915 au sein de de la Manufacture de Carl Bodmer à Zurich-Wiedikon (Bodmer-Huber/Messerli-Bolliger 1986). Dans les années 1920, les peintres sur céramique Bertha Tappolet, Luise Meyer-Strasser et Amata Good ont travaillé pour Bodmer. Amata Good a été formée à l’Ecole de céramique de Berne (du semestre d’hiver 1919/20 au semestre d’hiver 1921/22, Messerli 2017, listes d’élèves). Voir les céramiques la Manufacture de Carl Bodmer dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

Assiette en faïence de l’atelier de poterie Haussmann à Uster, canton de Zurich, peinte par Berta Tappolet pour le magasin « Cornelius ».

  • En 1937, Berta Tappolet, Cornelia Forster (1906-1990), Luise Strasser, Amata Good (1986-1950) ainsi que le couple de céramistes Fritz et Helen Haussmann ont ouvert le magasin « Cornelius » à l’Oberdorfstrasse – Rue supérieure du village 3 à Zurich. Le magasin devint un lieu important pour la distribution de leurs céramiques, qui étaient tournées, décorées et cuites dans l’atelier du couple Haussmann à Uster, canton de Zurich (L’Œuvre, volume 24, 1937, ill. p. XVI et p. 357, 360-361, 363).

  • L’Allemand Fritz Haussmann (1900-1968) et sa femme Hélène, née Frey (1905-1989), originaire de Bâle, ont fondé en 1928 l’atelier Alsiko à Niederuster, dans le canton de Zurich. Tous deux ont appris leur métier en Allemagne. En produisant des formes simples et rationnelles, le couple Haussmann a apporté une contribution remarquable à la modernisation de la céramique utilitaire fabriquée en Suisse. À partir des années 1940, Fritz Haussmann fut également considéré comme l’un des pionniers de la nouvelle céramique artistique dans tout le pays. Dans son travail, il privilégie désormais le grès et les émaux à haute température. Voir les céramiques d’Haussmann dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

  • Hanni (Hanna) Nencki (1903-1986) est une céramiste bernoise à peine plus jeune. C’est à l’Ecole professionnelle de céramique du Klösterlistutz 10, dans le château de Felsenburg à Berne qu’elle acquiert son bagage professionnel, probablement d’abord uniquement en tant que peintre sur céramique (entre le semestre d’été 1921 et le semestre d’hiver 1923/24, voir liste des élèves Messerli 2017). Elle acquiert ensuite ses connaissances en matière de tournage et de cuisson de la céramique à l’atelier de céramiques de Hans Schuppmann GmbH à Harlaching près de Munich. S’ensuit un séjour d’études à Paris auprès de Fernand Léger (1881-1955) et d’André Lhote (1885-1962, peintre, sculpteur et théoricien de l’art cubiste français). Elle se marie avec l’architecte bernois Werner Krebs de Berne (1895-1990, nécrologiedans la revue Werk, Bauen + Wohnen – Usine, bâtiment + habitation – volume 77, 1990, cahier 12, 81-82) et fait de Berne le centre de sa vie. Elle y tient son propre atelier où elle exerce autant comme peintre que comme potière. Elle est membre du Werkbund – l’Œuvre et membre de son comité directeur) et musicienne (membre du Conservatoire de Berne et de l’Orchestre de chambre de cette ville). Voir les céramiques de Hanni Krebs-Nencki dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

Céramiques signées de Jakob Stucki, à gauche datant des débuts, juste après la reprise de la poterie en 1948 (étonnantes réminiscences d’Iznik pour le vase), à droite le décor « renouvelé » dit du « Vieux-Langnau » typique de l’atelier Stucki.

  • La plupart des céramiques des deux entreprises suivantes appartiennent déjà à la période d’après 1945. Jakob Stucki (1920-1982) est entré en 1941 à l’Ecole professionnelle de céramique de Berne, qui venait de rouvrir ses portes. Il y reçoit une formation fondamentale et marquante auprès des enseignants spécialisés de l’Ecole, Werner Burri (Schnyder 1985, 8-31) et Benno Geiger (Schnyder 1985, 32-51) qui sera pour lui fondamentale et le marquera à vie. Il se perfectionne ensuite auprès de Fritz Haussmann à Uster dans le canton de Zurich. En 1944, il termine sa formation de potier et de peintre sur céramique (voir Messerli 2017, liste des élèves) et travaille à partir de 1945 dans la poterie d’Adolf Gerber à Langnau (1879-1951), devient son gendre et reprend l’entreprise à partir de 1948. A partir de ce moment-là, il est devenu, avec le soutien de sa femme Erika Gerber, l’un des céramistes bernois les plus importants des années 1960 et 1970. L’un des piliers économiques de l’atelier était la collaboration avec le Heimatwerk zurichois (réseau de magasins où sont vendus des produits artisanaux suisses) et le développement du décor « Vieux-Langnau ».

  • Outre des petites statuettes en terres cuites dites « de potier » (Schneider 1979 ; Schnyder 1985), de nombreux autres types de céramiques et de décors ont été créés dans l’atelier, notamment sur des engobes de fond brun foncé, qui se rattachent en fait à la tradition des poteries de Heimberg. Stucki est un maître du décor au barolet mais aussi un créateur plein d’humour (regarder les figurines de soldats pour le sel et le poivre dans la photo ci-dessus). Voir les céramiques de Jakob Stucki dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

Arnold Zahner, céramiques de Rheinfelden, canton d’Argovie.

  • Il est étonnant de constater que la collection de l’Ecole d’Arts visuels ne comporte que deux céramiques de Rheinfelden, canton d’Argovie, respectivement de la main de l’éminent céramiste Arnold Zahner (1919-2005). Arnold Zahner a certes publié une autobiographie (1994) avec le soutien de l’historien Rudolph Schnyder, mais, malheureusement, la céramique de Rheinfelden doit toujours être considérée dans sa globalité comme non traitée et non étudiée. Pour l’histoire de la famille Zahner, sa formation et sa carrière, voilà quelques éléments : cliquer ici. On peut également consulter sa nécrologie : Herzog/Jobin 2006 ; Ball 1994.

Faïence

Parmi ce petit groupe de faïences se trouve la pièce la plus ancienne de la collection.

Il s’agit d’une coupe tripode à décor lustré provenant d’Iran (Perse), qui peut être datée du début du 13ème siècle (Oliver Watson, merci beaucoup pour votre aide). D’autres céramiques lustrées de la fin du 19ème siècle provenant de Manises en Espagne ont déjà été mentionnées (voir ci-dessus).

Trois faïences sont probablement attribuables à l’Italie.

Ce deux assiettes ci-dessus avec leurs belles représentations de papillons proviennent probablement de Savone en Ligurie italienne, manufacture Giacomo Boselli (1744-1808) et datent d’environ 1770-1780. Elles ont été achetées par le Musée des Arts et Métiers en tant que faïences de la manufacture bernoise Willading (vers 1758-maximum 1765 ; Boschetti-Maradi 2006, 190-191), dont nous ne connaissons presque aucune trace matérielle.

La troisième assiette ci-dessus a probablement été fabriquée vers 1775-1800  à la Manufacture de Doccia, près de Colonnata, commune de Sesto Fiorentino, dans la région de Florence, en Toscane, fondée en 1735 par le marquis Ginori. On pourrait croire que c’est une typique assiette en faïence fine, mais elle est bien recouverte d’une glaçure plombo-stanifère de faïence avec un beau décor floral.

C’est d’une des manufactures de Kilchberg-Schooren, au bord du lac de Zurich, que proviennent ces assiettes à bordure d’écailles, très fréquentes en Suisse, avec des phrases peintes au pinceau ou réalisées au pochoir. Comme d’habitude, elles ne portent pas de signature ou de marque. Voir les faïences de Kilchberg-Schooren dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

Faïences fines

La collection de faïences fines n’est pas très importante. Elle contient quelques pièces étrangères et des produits suisses.

Voilà ci-dessus l’une des premières cafetières en faïence fine produite avec un décor imprimé noir. Elle a été fabriquée vers 1832-1836 à Mettlach dans le Land allemand de la Sarre, par la Manufacture de Jean-François Boch-Buschmann, qui deviendra l’entreprise Villeroy&Boch. Les deux illustrations principales, sur chacun des côtés de cette cafetière, représentent, pour l’une, la « Porte de Durlach à Carlsruhe » et pour l’autre le « Grand Pont suspendu à Fribourg (Suisse) ». Cette dernière image est issue d’une lithographie française d’Antoine Drulin (1802-1869), publiée à Paris vers 1830-1850 par Bernard Lemercier intitulée « Pont Suspendu en Fil de Fer, A Fribourg (Suisse) ».

Parmi les faïences fines produites en Suisse on trouve des notamment des objets des Manufactures de Carouge près de Genève (assiette de la Manufacture Baylon, vers 1840-1850 ; théière et soupière de la Manufacture Charles Degrange & Cie, vers 1885-1903).

La Fabrique de faïence fine Niederweiler S.A. à Möhlin, près de Rheinfelden, canton d‘Argovie, qui livrait sa vaisselle utilitaire très simple dans toute la Suisse, est également représentée par deux objets typiques des années 1930. Le décor est un mélange d’éléments de décors réalisés au pochoir et d’éléments de décors peints à la main.

   

Un pot en faïence fine, fabriqué à Zell am Harmersbach, dans le Land allemand du Bade-Wurtemberg, par la société Haager, Hörth & Co, Manufacture de porcelaines et de faïences fines, vers 1890-1898, est apparemment entré très tôt dans la collection du Musée des Arts et Métiers. Que voulait-on montrer aux portiers bernois avec cette pièce ?

On pourrait se poser la même question pour cette cafetière produite par la Manufacture de faïences fines de Velten-Vordamm près de Berlin. Elle a été fabriquée vers 1930.

Grès

Nous avons déjà évoqué les grès créés vers 1903-1904 dans la Fabrique de grès de Reinhold Hanke à Höhr-Grenzhausen dans l’arrondissement de Westerwald, dans le Land de la Rhénanie-Palatinat, dans l’ouest de l’Allemagne, d’après les dessins de Henry Clément van de Velde et Erica von Scheel. Voir les grès de Reinhold Hanke dans l’actuelle collection de l’Ecole des Arts visuels.

Deux autres objets sont encore à rattacher à l’historicisme, parmi lesquels il convient de souligner l’énorme cruche annulaire ci-dessus (hauteur 51 cm) qui doit vraisemblablement également provenir de la fabrique de Reinhold Hanke. Elle a été fabriquée entre 1880 et 1900 environ.

Porcelaine

En ce qui concerne la porcelaine, nous faisons face à une composition très aléatoire de la collection, qui devait sans doute simplement permettre aux élèves d’assimiler la dimension « porcelaine » pour leur apporter une certaine diversité dans le cursus de leurs études.

Parmi ces porcelaines diverses, on remarque, entre autres, un encensoir japonais (koro) en forme de personnage aux traits féroces, rappelant les porte-bonheurs japonais Daruma ou Bodhidharma. La pièce a probablement été réalisée à la fin du 18ème ou au début du 19ème siècle.

Deux couvercles de soupières ou de bols proviennent d’une production des années 1800-1820 de la Wiener PorzellanmanufakturManufacture de porcelaine viennoise. Ils ont probablement été achetés comme modèle de décor en raison de leur belle peinture florale.

 

Deux vases témoignent des efforts du Musée des Arts et Métiers pour acheter des décors alors actuels et ultramodernes ayant valeur d’exemple. Le premier vase avec des fleurs de style Art nouveau a été fabriqué vers 1899-1902 à Copenhague par la Manufacture Bing & Grøndahl à Copenhague, au Danemark. Le deuxième vase est une création de Fritz Klee, directeur de l’Ecole professionnelle de céramique de Selb en Bavière. Il a été produit vers 1917-1930 dans le département artistique de la Manufacture de porcelaines Lorenz Hutschenreuther SA à Selb.

Carreaux de poêle

La collection de l’Ecole d’Arts visuels contient également, sans surprise, quelques carreaux de poêle. Parmi eux, il y a un carreau particulièrement important qui a toujours été ignoré lors des recherches scientifiques. C’est pourquoi nous avons décidé de l’inclure ici.

Il s’agit d’un carreau de poêle précoce et très rare de la Manufacture de faïence bernoise Frisching (1760-1776), qui fabriquait, outre des céramiques de table, des poêles en faïence de style strasbourgeois avec des peintres sur faïence venant du sud de l’Allemagne pour des patriciens fortunés de Bâle et de Berne (Staehelin 1970). La peinture de fleurs sur faïence fait partie de ce que la Suisse avait de mieux à offrir peu après le milieu du 18ème siècle.

Traduction Pierre-Yves Tribolet

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Paul Wyss, Stand, Probleme und Hebung des Töpfergewerbes, Vortrag von Herrn P. Wyss, Zeichner am Gewerbemuseum Bern (Umschlag: Nach dem Vortrage von Hrn. P. Wyss … in Bern niedergeschrieben von Hermann Röthlisberger, Sel.-Lehrer in Steffisburg, No. 14-19 Oberländer Volksfreund Jhrg. 1 (Hrsg.), Steffisburg 1906.

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Arnold Zahner, Ein Töpfer unterwegs, Rheinfelden 1994.