Vase de Johann Röthlisberger, produit selon la tradition familiale pour l’exposition nationale de 1914 à Berne.
Céramiques de la poterie Röthlisberger dans CERAMICA CH
Andreas Heege, Andreas Kistler 2022
Avec le soutien du musée régional de Langnau et des familles Wüthrich et Brechbühl à Langnau.
Les antécédents familiaux
Avec la poterie située au lieu-dit « Im Kohlboden – Le terrain des choux » (dans le quartier de Langnau appelé Bärau, maintenant à la Styggässli 6), nous rencontrons pour la première fois une autre famille de potiers qui va jouer un rôle significatif à Langnau dans la deuxième moitié du 19ème siècle et la première moitié du 20ème siècle (première publication : Heege/Kistler 2017, 188-193 ; repris dans cet article avec d’importants compléments).
Mathys Röthlisberger, un maçon, eut huit enfants avec Anna Blaser, originaire de Langnau (Registre des habitants de Langnau [par la suite toujours RHL] 7, 27). Trois d’entre eux sont devenus potiers (voir l’arbre généalogique ; « HAFNER » = potier) : Ulrich Röthlisberger (1837-1888 ; RHL 7, 27 ; RHL 14, 440, marié à Marianne Lüthi, originaire de Lauperswil, Registre ecclésiastiques de Langnau [par la suite toujours REL] 29, 20 ; 28.11. 1862), Friedrich Röthlisberger (1846-1920 ; RHL 7, 27 ; RHL 17, 40, marié à Anna Maibach, originaire de Dürrenroth, RHL 30, 1 ; 23.7.1870) et Simon Röthlisberger (1855-1894 ; RHL 7, 27 ; RHL 19, 11, marié à Maria Anna Gerber, originaire de Langnau, date du mariage : 8.4.1881).
Bärau, Styggässli 6, en 2016.
En février 1864, Mathys Röthlisberger et son fils Christen vendent à leur fils (respectivement frère) Ulrich une propriété acquise en 1862 à Bärau au lieu-dit « im Kohlboden bei der Lehnschmitte – Le terrain des choux près du centre des récoltes » (aujourd’hui au Styggässli 6, parcelle n° 1814). Au moment de l’achat, Ulrich habitait (et travaillait ?) à Signau, petit village à 7 km de Langnau. C’est là que sa première fille Lina est née (18.1.1864, RHL 20, 401). Il a alors créé un atelier de poterie dans la maison de Bärau (registre foncier de Langnau [par la suite toujours RFL] 29, 73-79). Il y travailla seul jusqu’à l’automne 1877, époque à laquelle les registres électoraux de Langnau mentionnent deux compagnons dans son atelier, pour l’un originaire du village de Busswil près de Melchnau (à une quarantaine de km de Langnau) et pour l’autre originaire de Langnau. Il est également possible que le potier Christian Herrmann (1848˗ ?) ait également travaillé chez lui jusqu’en 1876 (Archives communales de Langnau [par la suite toujours ACL] 672. Ulrich a vendu la propriété à ses deux frères Mathias et Gottlieb en août 1877. On ne sait pas ce qu’il est devenu par la suite, mais il apparaît en janvier 1878 dans les registres électoraux de Langnau comme ayant le droit de vote (ACL 672). Dès novembre de la même année, ses frères vendent l’atelier au maître potier Christian Wüthrich, originaire de Trub, un petit village à une dizaine de km de Langnau. A cette date, Wüthrich est désigné comme « maître-potier à Zäziwil », un autre village à une dizaine de km de Langnau aussi, et à une vingtaine de km de Trub (RFL 47, 501-509 ; RFL 48, 186-194). On ne connaît pas de céramiques produites par Ulrich Röthlisberger. Il n’y a pas eu de fouilles archéologiques à l’endroit de la propriété du Styggässli 6.
Langnau, Moos 225, en 2016
Friedrich Röthlisberger (1846-1920 ; RHL 17, 40 ; GAL 672), le frère cadet d’Ulrich Röthlisberger (1837-1888, potier à Bärau), épouse le 23 juillet 1870 à Muri, à une trentaine de km de Langnau, Anna Maibach (1848-1893), originaire de Dürrenroth. Lors de la naissance de leur premier fils, également nommé Friedrich (1872-1952 ; RHL 17, 40), baptisé à Rohrbach, à une trentaine de km au nord de Langnau, Friedrich Röthlisberger père est inscrit comme « potier à Leimiswil », petit village à 5 km de Rohrbach ( [REL] 21, 380). En 1873/74, il construit avec le maître maçon Christian Lehmann de Langnau un bâtiment d’habitation avec un atelier de poterie au lieu-dit « auf dem Moos – à la mousse» (aujourd’hui dans le village de Langnau, Moos 225, parcelles no 864 ; RFL 40, 313-317 ; RFL 41, 458-462). Son deuxième fils (Friedrich) Johann (1876-1942) et son troisième fils Julius Maximilian (1879-1959) y sont nés (RHL 17, 40). Les trois fils travaillèrent plus tard, du moins temporairement, comme potiers dans la nouvelle poterie de l’Oberstrasse (Rue Haute) 66 à Langnau (ACL 674, 675 ; RHL 23, 604 ; RHL 24, 178). Entre 1874 et 1890, le couple a encore neuf autres enfants, avant qu’Anna Maibach ne décède en 1893. Friedrich Röthlisberger père (1846-1920) a travaillé avec son frère Simon (1855-1894) dans cet atelier situé au lieu-dit « auf dem Moos » pendant 20 ans, jusqu’en 1894. Durant cette période, on peut tout de même attester de la présence de six compagnons, dont un certain Ernst Röthlisberger (1863-? ; ACL 672, 673. Les éventuelles relations généalogiques de ce Röthlisberger avec Friedrich non pas été approfondies). En 1894, Friedrich Röthlisberger père, maintenant veuf, vend alors sa moitié de propriété, y compris l’atelier, à la veuve du copropriétaire. Après le décès de cette veuve, la propriété et l’atelier passent à son fils, un fonctionnaire des chemins de fer (RFL 71, 283-289 ; RFL 71, 578-582 ; RFL 72, 567-573). Bien que l’atelier de poterie soit encore mentionné après 1894, rien n’indique que la poterie était alors encore en activité sur la propriété . Friedrich Röthlisberger père (1846-1920) s’est ensuite installé à Langnau, Oberstrasse (Rue du Haut) 66. Les produits de l’atelier du lieu-dit « auf dem Moos » sont inconnus. Il n’y a pas eu de fouilles archéologiques à l’endroit de la propriété.
Langnau, Oberstrasse 66
Langnau, Oberstrasse 66. Devant la maison de Friedrich Röthlisberger père (1846-1920, troisième à partir de la gauche) et ses trois fils Julius Maximilian, Friedrich et Johann ; photo prise vers 1910 ?
Le 12 mai 1894, Friedrich Röthlisberger père (1846-1920) acquiert, avec pertes et profits, un terrain comportant une maison d’habitation, un jardin potager et un puits situés au lieu-dit « am Gassenberg – au chemin de la Montagne » à Langnau (aujourd’hui parcelle n° 1425). Le contrat mentionne cependant qu’il pouvait toutefois commencer la construction d’un atelier de poterie avant cette date. Nous pouvons donc ainsi supposer avec une quasi-certitude qu’il dirigeait l’atelier avec ses trois fils Friedrich (1872-1952, célibataire), Friedrich Johann (que l’on appelait uniquement Johann, 1876-1942) et Julius Maximilian (1879-1959). Nous ne savons pas si la femme et les six enfants de son défunt frère Simon y habitaient également. En tout cas ce n’était pas le cas lors du recensement de 1920 à Langnau (ACL 1065).
Rez-de-chaussée de l’atelier poterie de la Oberstrasse 66, d’après le souvenir qu’en a gardé Veronika Wüthrich-Brechbühl.
Les Röthlisberger vivaient à l’étroit, car une partie de la maison et le premier étage de l’annexe latérale étaient loués. Au rez-de-chaussée de l’annexe se trouvait l’atelier de poterie, avec trois ou quatre tours de potiers, un poste de travail pour une finisseuse (usuellement femme peintre sur céramique). En plus du chauffage de l’atelier, qui servait également à sécher les céramiques, il y avait un séchoir pour les produits fraîchement tournés. Le four se trouvait à l’arrière de l’atelier, sur le versant montant de cette maison construite dans la pente. La cave de stockage d’argile, où elle pourrissait, se trouvait sous l’atelier. Séparé de l’espace de vie, il y avait un petit magasin pour la vente des céramiques de table avec une vitrine donnant sur l’extérieur.
Johann Röthlisberger dans son atelier, tableau non daté, aujourd’hui au musée régional de Langnau, vers 1930-1940.
Johann Röthlisberger (1876-1942), fils de Friedrich père, s’est marié avec Anna Brechbühl (1880-1961), originaire de Langnau. Le couple n’a pas eu d’enfants.
Anna Brechbühl avait un frère, Fritz (1893-1954). La mère d’Anna et de Fritz étant décédée prématurément, Fritz Brechbühl a été admis dans la poterie Röthlisberger et a suivi une formation de potier entre 1910 et 1913. Fritz doit alors se plier aux conditions du contrat d’apprentissage officiel du canton. Celui-ci règle la durée de l’apprentissage (3 ans), l’indemnité d’apprentissage (100 francs), le temps de travail quotidien (11 heures) et les congés annuels (4 jours). Pendant ces trois ans, il devait en outre suivre les cours de à l’école des artisans de Langnau.
En 1913, il est passe l’examen final dans l’atelier d’Adolf Gerber à Hasle, qu’il réussit apparemment.
Diplôme de potier décerné à Fritz Brechbühl, qui a effectué son apprentissage chez Johann Röthlisberger entre 1910 et 1913 ; un document rarement conservé.
Certificat de travail pour Fritz Brechbühl, signé en 1916 par le maître potier Johann Röthlisberger.
En 1914/1915, il a été mobilisé, en tant que soldat, sur les frontières suisses lors de la Première Guerre mondiale. En lisant son certificat de travail, nous savons qu’il est resté dans l’atelier comme compagnon jusqu’en 1916 au moins.
Fritz Brechbühl et Emma Jakob.
Dans les années 1920, il abandonne le métier de potier pour devenir facteur, tout en continuant à travailler occasionnellement dans l’atelier. Il épouse Emma Jakob en 1926. Leur fille Veronika épouse Christian Wüthrich (1924-2020). En passant par Mme Wüthrich, des objets significatifs de la poterie Röthlisberger, ayant appartenus à Fritz Brechbühl, sont alors entrés en possession de la famille Wüthrich et ont ainsi été préservés jusqu’à nos jours.
Après le décès de leur père Friedrich Röthlisberger (12 septembre 1920), les deux fils du potier, Friedrich (1872-1952) et Johannes (1876-1942), héritent conjointement de la propriété (Registre foncier de Signau, [par la suite toujours RFS]; Bel. I, 3581-3583). A cette époque, leur frère Julius Maximilian était déjà aiguilleur aux CFF (Chemins de fer fédéraux suisses). La production céramique s’est poursuivie après la mort de Johannes (29 janvier 1942) et de Friedrich (10 mai 1952), car Fritz Brechbühl tournait des poteries sur mandat. Selon les informations de la famille, la dernière cuisson a eu lieu en 1953. La moitié de la propriété appartenant à Johannes avait déjà été transférée à la veuve de Friedrich Röthlisberger père, Anna née Brechbühl en 1942 (RFS Bel. II, 5128-5129). Comment la succession de la deuxième moitié de la propriété, appartenant à Friedrich Röthlisberger fils (1872-1952), qui n’était pas marié, s’est déroulée reste obscure. Après le décès d’Anna Brechbühl (28 février 1961), la propriété a été vendue et démolie. La parcelle a été remembrée, puis, par la suite construite (RFS Bel. II, 5128-5129).
Illustration d’un poste de travail d’une poterie au musée régional de Langnau, aménagé avec des objets de la poterie Röthlisberger.
Langnau, poterie Johann Röthlisberger (1876-1942). Banc et marteau en bois pour broyer les morceaux d’argile pour donner une matière utilisable pour la réalisation de terres cuites.
Langnau, poterie Johann Röthlisberger (1876-1942). Rouleau concasseur pour la préparation de l’argile, aujourd’hui au musée régional de Langnau.
Langnau, poterie Johann Röthlisberger (1876-1942). Barolets.
Entre la fermeture de la poterie (dernière cuisson en 1953) et la vente de l’immeuble (1961), divers objets de poterie, notamment un tour de potier, un rouleau concasseur, un banc pour le broyage, divers moules en plâtre pour des céramiques de table et des figurines d’animaux, ainsi que des barolets sont entrés en possession du musée régional de Langnau via Fritz Brechbühl, qui a alors mis en scène un atelier de poterie à l’étage supérieur du musée. D’autres moules, en plâtre et en céramique, pour la production de figurines d’animaux, d’anses ou de pernettes sont passés en mains privées.
Langnau, poterie Johann Röthlisberger (1876-1942). Une presse à anse, en bois, ainsi que des gabarits pour les anses et les pernettes sont particulièrement remarquables. La presse se trouve aujourd’hui au musée régional de Langnau ; les gabarits sont en possession privée.
Langnau, poterie Johann Röthlisberger (1876-1942). Divers outils et ustensiles : (1) un mètre-étalon (chandelier de jauge, Blondel, 2001, 126), (2) ébauchoir, (3) tournassins et (6) estèques en bois ou en métal, (4) un barolet, (5) des louches en bois et en céramique pour l’engobage ou l’émaillage (glaçage, pose de la glaçure), (7) un fil à couper, (8) un pinceaux,(9) une pointe à graver et (10) un bâton en bois à bout sphérique pour le façonnage des parois arrondies de la céramique.
Langnau, poterie Johann Röthlisberger (1876-1942). Récipient à glaçure, tourné, pour le saupoudrage des céramiques avec une glaçure finement moulue ou avec de la litharge (oxyde de plomb). Ce type d’émaillage ou de glaçage est dit « à sec ». Photo : Poterie Hänni, Heimberg 1946 (Archives cantonales bernoises, FN_Hesse_249).
Langnau, poterie Johann Röthlisberger (1876-1942). Pièce de bois utilisé comme support ou socle pour le tournage de petits objets. Photographie : Poterie Jakob Reusser (1853-1944), Heimberg, Schulgässli 2 (Stauder 1917).
Christian Wüthrich a en outre pu mettre la main sur d’autres objets avant la démolition de la poterie Röthlisberger en 1963, notamment des ustensiles, de nombreuses céramiques ainsi que des documents et des esquisses pour le décor de céramiques de Paul Wyss (1875-1952), enseignant bernois d’arts appliqués.
Les produits de la poterie Röthlisberger
Der BUND – La Confédération du 4 juillet 1907, extrait.
Les documents, maintenant archivés, concernant la poterie Röthlisberger commencent relativement tardivement avec un article du journal le BUND – La Confédération (4.7.1907). Les inscriptions concernant la poterie dans la Feuille officielle suisse du commerce sont totalement inexistantes. Nous apprenons cependant par cet article du journal le Bund que Johann Röthlisberger a exposé des poteries contemporaines, aux côtés de Frieda Lauterburg, à l’Exposition industrielle et commerciale de Langnau en 1907, qui ont été fort bien accueillies. Jusqu’au début de la Première Guerre mondiale, le développement de son art est probablement très étroitement liée à cette exposition et aux activités ultérieures du Musée bernois des arts et métiers, qui soutenait la poterie locale de Heimberg et Steffisbourg ainsi que de Langnau par la formation de ses potiers et la fourniture de modèles pour leurs créations. Paul Wyss, enseignant d’arts appliqués à Berne depuis 1900, et son supérieur, Oscar Blom (directeur du Musée des arts et métiers de Berne, 1890-1924 ; Messerli 2017, 58) formaient la cheville ouvrière de toutes ces activités. Paul Wyss a tenté de recruter des potiers intéressés à de nouveaux développements, surtout, dans un premier temps, dans la région de Heimberg-Steffisbourg, en organisant des conférences (Wyss 1906). Il en résulta notamment la création d’une école de dessin et de modelage à Steffisbourg en 1906. Oscar Blom a lui-même présenté de manière exhaustive les efforts et les activités dans ce domaine du Musée des arts et métiers de Berne en 1908. A cette époque, on ne lit encore rien sur Langnau.
Cela changea en 1909, lorsque les 12 et 13 août, les journaux Intelligenzblatt – Bulletin d’information de la ville de Berne et l’Oberländer Tagblatt – Journal de l’Oberland (Haut-pays bernois) annoncèrent de concert : « L’association des artisans et des commerçants de Langnau fait des efforts pour réintroduire et développer la poterie traditionnelle à Langnau, dont les produits ont été présentés de manière exemplaire lors de la dernière exposition artisanale du district de Signau [1907, voir ci-dessus, la carte postale] ». L’origine de cette information n’est pas claire. Les archives de l’association des artisans et commerçants de Langnau ne semblent pas avoir été conservées, du moins pas dans les archives communales de Langnau, mais cet Association fut le principal promoteur et organisateur de l’exposition artisanale de 1907. Le 15 octobre 1909, l’Association lance une invitation à une réunion publique, au cours de laquelle Paul Wyss fait un exposé sur la relance de la poterie traditionnelle de Langnau (Der BUND – La Confédération 1.10.1909). Wyss connaissait parfaitement les conditions économiques de Langnau de par sa propre expérience, puisqu’il avait grandi à Langnau depuis 1885, alors âgé de 10 ans, et s’y était marié à 25 ans en 1900 avec Hanna Müller, la fille aînée du pasteur de Langnau. Le résultat de cette soirée de présentation fut la création d’une commission (est-ce cette « Association des artisans et des commerçants » ?) baptisée « Pour le renouveau de la poterie de Langnau » qui, après plusieurs réunions avec les maîtres potiers travaillant encore à Langnau (probablement six ateliers), décida d’organiser sur le long terme un cours de dessin et de décoration à l’école des artisans de Langnau. Celui-ci débuta le 12 novembre 1909 et fut dirigé par Paul Wyss (Der BUND – La Confédération 13.11.1909 ; Oberländer Tagblatt Journal de l’Oberland 17.11.1909). Les cours avaient lieu tous les vendredis après-midi de 13 à 18 heures. Ce que les participants au cours dessinaient et peignaient sur papier, ils devaient ensuite le réaliser dans leurs propres ateliers de poterie (Der BUND – La Confédération 19.8.1910 ; NZZ – Nouveau Journal de Zurich 23.8.1910 ; Intelligenzblatt der Stadt Bern – Bulletin d’information de la ville de Berne 25.8.1910).
Der BUND – La Confédération 19.8.1910.
Les premiers résultats du cours de dessin ont été présentés par le musée des arts et métiers de Berne dans la petite salle de l’auberge « zum Hirschen – Aux cerfs » à Langnau entre le 9 août et le 9 septembre 1910 (Der BUND– La Confédération 19.8.1910 ; également NZZ – Nouveau Journal de Zurich 23.8.1910 ; Intelligenzblatt für die Stadt Bern – Bulletin d’information de la ville de Berne 25.8.1910). Dans un résumé biographique publié à l’occasion du 60ème anniversaire de Paul Wyss, il est expressément indiqué que des potiers de Langnau, Schüpbach, Grünenmatt et Oberbourg (quatre villages de l’Emmental distant d’au plus d’une vingtaine de km) participaient à ses cours (Die Berner Woche – La semaine bernoise 25, 1935, 947 ; Messerli 2017, 93). Malheureusement, aucun nom n’est mentionné, mais nous pouvons tout à fait supposer, au vu des contacts établis ultérieurement et des produits qu’ils ont ensuite fabriqués, qu’il s’agissait entre autres de collaborateurs, d’apprentis, de compagnons ou de maîtres potiers des poteries Gerber à Hasle, Gerber à Sumiswald-Grünen ( ?), Gerber-Kohler à Schüpbach, ainsi que Mosimann, Röthlisberger, Aegerter et Werthmüller à Langnau.
Der BUND – La Confédération 18.1.1911, extrait.
Cette hypothèse est confirmée, du moins en partie, par un autre article de journal Der BUND – La Confédération du 18 janvier 1911. Dans le cadre d’une discussion approfondie à propos d’une exposition d’Arts industriels au musée des arts et métiers de Berne, les nouvelles poteries de Langnau ont été mentionnées parmi d’autres. Les exposants cités étaient notamment Oswald Kohler et Adolf Gerber-Kohler (Schüpach), Johann Röthlisberger (Langnau) et Anna Müller (Grosshöchstetten).
Geschäftsblatt des ober Teiles des Kantons Bern – Feuille de commerce de la partie supérieure du canton de berne – recueil 57 numéro 103 du 24 décembre 1910 se référant à l’exposition de Noël du musée des arts et métiers de Berne.
La presse réagit de manière très positive et exprime sa surprise lors de l’exposition de Noël du musée des arts et métiers de Berne. Le 24 décembre 1910, elle la présente comme un exemple à suivre pour les potiers de Heimberg : « On ne pensait guère possible que des potiers qui, jusqu’à présent, n’avaient aucune pratique du moulage et du tournage de précision, parviennent à réaliser une exposition aussi significative après une période de travail aussi courte. Tout le monde est joyeusement surpris et l’esprit entreprenant et uni des potiers de Langnau et de Schüpbach laisse espérer le meilleur pour la suite de cette évolution ».
Parmi les documents d’archives de la poterie Röthlisberger et les céramiques qui nous sont parvenues, des traces bien reconnaissables des événements décrits ci-dessus ont été conservées, mais faute de marques pour de nombreux projets et dessins signés, on ne sait pas s’ils ont été réalisés par l’apprenti Fritz Brechbühl (1893-1954, apprentissage 1910-1913) ou par le maître potier Johann Röthlisberger (1876-1942).
Deux dessins conceptuels pour des céramiques, signés de Fritz Brechbühl et datés 1910 et 1912 ont été conservés.
Au vu de ces images, il est évident que Fritz Brechbühl ou d’autres collaborateurs de l’atelier Röthlisberger ont utilisé plus tard ce dessin pour la réalisation d’une corbeille signée à l’intérieur des lettres « A.B. ». Nous ne pouvons que supposer que ces initiales sont celles d’Anna Brechbühl, épouse de Johann Röthlisberger et sœur de Fritz Brechbühl.
Une autre céramique tout à fait comparable porte sur son fond une représentation d’un papillon.
Le deuxième dessin conceptuel, ci-dessus, en haut, trouve son origine dans les dessins de Paul Wyss pour le cortège des enfants de la fête de tir de Langnau de 1906.
A partir d’un autre dessin conceptuel, également signé, représentant un ours dans le style de Paul Wyss ou du peintre suisse Karl Gehri (1850-1922), a été exécutée une assiette qui nous est également parvenue. Elle fait à l’évidence partie d’une série sur le thème des ours.
Si l’on garde à l’esprit que Fritz Brechbühl est devenu par la suite facteur au sein de la poste, on est tenté de lui attribuer ce projet qu’il a probablement réalisé ultérieurement et consacré au « Concours du club de quilles du personnel de la poste ».
Deux esquisses signées par Fritz Brechbühl montrent des femmes ou des couples en costume traditionnel typiquement bernois. Elles seront utilisées comme motifs centraux pour des assiettes ou des plats entourées de maximes diverses, comme celles qui ornent les céramiques de Johann Röthlisberger ou d’Adolf Gerber.
Si on se fie à sa signature, ce n’est, de manière surprenante, qu’en 1922 que Fritz Brechbühl a réalisé un nouveau projet de décor.
Il en va de même pour un pot à tabac inhabituel, dont le dessin a été trouvé parmi une importante série de feuillets non signés d’un cours de dessin. Nous ne nous trompons sans doute pas en supposant qu’il s’agit des devoirs de cours, peints par les participants eux-mêmes après avoir reçu des instructions pendant les leçons. On a trouvé d’autres devoirs du cours de dessin, similaires, mais eux signés par les enseignants Paul Wyss et Ernst Frank. On ne sait malheureusement pas qui est à l’origine des deux portraits de fumeurs. Nous pouvons cependant supposer avec une bonne probabilité qu’il s’agit également de Paul Wyss.
Le dessin de cette suspension florale est montré ci-dessus.
Une série de céramiques signées « JR » et également datées peut être associée au maître potier Johannes Röthlisberger. Ce n’est sans doute pas un hasard si la série de pièces datées commence avec l’année 1910, date du début des cours.
Des assiettes représentant l’éminent « docteur des Alpes » Michael Schüppach ont été conservées en deux versions. Cette représentation découle de la célèbre gravure « Pharmacie rustique, dessinée d’après nature par G. Locher et gravée par Bartholomäus Hübner, 1775 ». Adolf Gerber a également utilisé la même scène par la suite.
Une assiette représentant le Kramlaube – Marché couvert de Langnau (construit en 1519, démoli en 1900) a été réalisée en 1911 et témoigne de la perte douloureuse d’un important monument historique. Adolf Gerber a également réalisé plus tard de nombreuses assiettes avec ce décor. Apparemment, il n’était pas difficile de copier les motifs ou les modèles de décor.
Ce dessin préparatoire de Paul Wyss a peut-être été réalisé d’après une photo plus ancienne. Ce même modèle de décor a été réutilisé en 1926.
En 1912, une assiette représentant une ancienne forge à Langnau (aujourd’hui démolie) a également été réalisée d’après un croquis de Paul Wyss. Johann Röthlisberger a utilisé le même modèle de décor une nouvelle fois en 1937.
La collaboration avec Paul Wyss a dû être très étroite à cette époque, car les archives contiennent d’autres dessins, notamment celui, très impressionnant, d’un potier travaillant sur son tour, typique de l’époque et du lieu. Si l’on considère la physionomie des membres de la famille, le potier représenté pourrait être Friedrich Röthlisberger (1846-1920) (voir ci-dessus).
C’est probablement à cette époque que Johann Röthlisberger est devenu membre de l’Union suisse des arts et métiers (l’esquisse de ce certificat d’adhésion est dû à Paul Wyss).
Dans une brochure publicitaire de l’office du tourisme de Langnau datant de 1913, on trouve cette annonce publicitaire « Joh. Röthlisberger Fabrication de poteries modernes de Langnau ». On y trouve en outre des annonces publicitaires d’Adolf Gerber-Kohler (Langnau) et de son beau-frère Oswald Kohler (Schüpbach).
Céramiques de la poterie Röthlisberger, 1913.
Mais ce qui est encore plus important, c’est le fait que la brochure comporte une grande illustration présentant de nombreuses céramiques. En raison de la présence des grandes assiettes de montre accrochées au mur et en comparaison avec d’autres esquisses conservées du cours de dessin déjà décrit, on peut maintenant les attribuer sans équivoque à la poterie Röthlisberger.
Nous avons déjà évoqué le marché couvert de Langnau (voir ci-dessus), mais l’école d’arts appliqués de Berne a également conservé l’assiette suspendue sur la ligne du milieu, tout à gauche avec les fromagers devant leur chaudron. Elle est signée à droite « FR » (Friedrich Röthlisberger ?) et porte un « L » en son centre, probablement pour Langnau.
La présence de nombreuses esquisses, issues du cours de dessin peuvent également être retrouvées sur les céramiques de l’illustration.
Les signatures et les modèles de décor permettent d’attribuer sans ambiguïté trois autres céramiques à la poterie Röthlisberger. Les deux assiettes s’intègrent bien dans l’éventail des formes et des décors connus à ce jour.
En revanche, ce bol est une pièce inhabituelle qui a probablement été tournée dans un moule en plâtre afin de créer sa surface d’entrelacs en relief. Des corbeilles aux surfaces similaires existaient déjà parmi les produits céramiques plus anciens de Langnau (Heege/Kistler 2017, 652 fig. 782).
Une assiette non signée appartenant à la famille, pour laquelle il existe un modèle de décor, a probablement également été réalisée dans la poterie Röthlisberger.
Lors de l’exposition nationale de 1914 à Berne, Johann Röthlisberger a participé à l’exposition collective des potiers de Langnau (Hermanns 1914, 377).
Il possédait une carte permanente pour l’exposition.
Dans un rapport sur le « Bazar du Dörfli[1] », une photo a été publiée en 1914, montrant des céramiques de Johann Röthlisberger, Adolf Gerber et Anna Müller (Conradin 1914, fig. 6).
[1] « Dörfli » : littéralement « petit village ». Dans la saga de « Heidi » de Johanna Spyri, le hameau de Dörfli et l’alpe de l’ « Oncle » ont fini par incarner le paysage helvétique et ont contribué au mythe d’une Suisse dont les habitants vivent en toute innocence au bon air des Alpes. Le Dörfli désigne ici un endroit de l’Exposition national présentant les produits du terroir.
Cette terrine ressemblant beaucoup à celle exposée sur le devant de la photo, à droite, a été conservée par un collectionneur privé de Langnau. Le journal Le BUND – La Confédération (9.10.1914) décrivait l’exposition collective comme suit : « L’activité potière de Langnau, autrefois célèbre, retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse. Elle est représentée par une exposition collective d’artisans et par divers exposants privés … ; on y trouve de la vaisselle de potier ordinaire mais aussi des céramiques d’art, noble et moderne, toutes produites à Langnau, parmi lesquelles des assiettes murales, des cruches, etc. illustrées d’armoiries, de dictons populaires amusants et de scènes populaires plaisantes, décorées en couleur, sont particulièrement remarquables ».
Pour la section « Apiculture dans l’Emmenthal » de l’exposition nationale, Johann Röthlisberger a fabriqué des céramiques pour le moulage à la cire d’abeille.
Il a reçu une médaille d’argent pour sa participation à l’exposition nationale de Berne.
Rapport technique sur le groupe 23 de l’exposition nationale de 1914, c’est-à-dire le groupe « céramique et verre », Kiefer 1914, 74, extrait.
Le rapport du jury (Kiefer 1914, 74) fait l’éloge de ce qui a été réalisé jusqu’à présent, qu’il qualifie de source d’espoir. Dans un compte-rendu de l’exposition publié par la NZZ (29.10.1914), il est demandé qu’à l’avenir « les motifs du décor restent aussi simples que possible et que les couleurs demeurent claires et hardies ». C’est ainsi que l’art de ce patrimoine sera le mieux servi ; tel est la conclusion de ce rapport.
L’éclatement de la Première Guerre mondiale semble avoir réduit à néant, du moins en partie, les nouveaux départs prometteurs de la poterie de Langnau, car il ne reste que peu de céramiques des décennies suivantes produites par la poterie Röthlisberger qui puissent se comparer à la qualité d’avant 1914.
Seule une assiette non marquée, datant d’après 1915 (propriété privée, Langnau) est plus élaborée. Elle a été peut-être produite par la poterie Röthlisberger en raison de sa provenance.
Parmi les documents d’archives de la poterie Röthlisberger datant d’après 1914, on n’a retrouvé qu’une seule esquisse de Paul Wyss, datée de 1916.
Le 20 juin 1916, la Fabrique de poteries (Tonwerke) de Kandern, dans le sud de la Forêt-Noire, dans le Land allemand du Bade-Wurtemberg, s’est adressée à Johann Rötlisberger et lui a demandé s’il ne voulait pas commencer chez eux comme « tourneur indépendant chevronné» pour les produits de luxe. Apparemment, l’offre ne lui a pas convenu, car il est resté à Langnau.
D’autres lettres tirées de la correspondance commerciale de la poterie attestent de contacts avec Dresde, Meissen et Atzgersdorf près de Vienne dans les années 1920 et 1930. On peut imaginer qu’il s’agissait surtout de matières premières pour la glaçure (seules les enveloppes ont été conservées).
Une série de cartes postales datant de la période 1923-1935 témoigne de la procédure de commande habituelle à l’époque de la part de particuliers et des revendeurs ou des boutiques d’articles ménagers, principalement du canton de Lucerne ou du canton de Berne environnant. Les commandes portaient sur des assiettes à soupe, des pots de fleurs, des pots à lait ou des tasses à café, sans précision quant au décor. Parfois, les volumes étaient également indiqués. Apparemment, seul un prix avantageux était recherché.
Et ce n’est qu’en 1935 (Oberländer Tagblatt – Journal de l’Oberland, 28.10.1935) que l’on retrouve pour la dernière fois un article de presse sur la poterie Röthlisberger. La participation à un « Chachelimärit – Foire aux oignons (au cours de laquelle des bols en terr cuite pour la soupe à l’oignon sont traditionnellement vendus) » au musée des arts et métiers de Berne est annoncée.
Des assiettes murales datées de 1926 et 1937, dans le style de Paul Wyss, ont encore été fabriquées par la poterie Röthlisberger, en se basant, apparemment, sur les modèles existants plus anciens. Sinon, tout ce qui nous reste sont deux céramiques datées, une paire de tasses pour « Anna et Hans » de 1936 et une boîte sur piédouche de 1944. Comme de nombreuses autres pièces esseulées, ces céramiques proviennent de l’époque où la poterie a été dissoute, c’est-à-dire en 1953.
Il s’agit donc de vestiges du stock de la poterie, qui datent probablement d’une période de production comprise entre 1920/1930 et 1953. On y trouve notamment de nombreuses tasses et soucoupes ornées de simples motifs réalisés au barolet et de décors tachetés.
En outre, le stock comportait également des couvercles de remplacement, des bols, des terrines et des pots à anse (pots à lait). Étonnamment, on trouve encore parmi eux les simples décors de bandes horizontales, qui semblaient pourtant déjà très anciens dans les années 1930.
Un groupe de petits pots à anse se distingue particulièrement par son décor spécifique.
Une chope et son couvercle est conçue en forme de visage.
Quelques rares récipients à décor herborisé, qu’il n’est malheureusement pas possible de dater plus précisément, constituent également une particularité (sur le décor herborisé, voir également Heege 2019, 191-198).
Nous ne connaissions pas encore de vases funéraires en céramique (vases à emboîter dans un réceptacle) provenant d’autres poteries de la région de Berne. La fabrique de poterie Carl Bodmer & Cie proposait cependant des pièces très similaires dans ses listes de prix de 1917 et 1919 (Bodmer-Huber/Messerli 1986, pl. 17 et 22).
De grandes figurines, qui pouvaient également servir de bougeoirs, faisaient également partie de la production de la poterie Röthlisberger.
Les tirelires avec des animaux de compagnie rappellent des productions plus anciennes de la région de Heimberg-Steffisbourg.
Aux nombreux moules en plâtre conservés s’ajoutent des moulages de la même époque de vaches, de chevaux, de chats, de chiens, de moutons, de cochons, d’ours et de lions. Ils ne sont pas différents de ceux fabriqués, par exemple, par la poterie Kohler à Schüpbach. Des oursons assis ou debout peuvent également former le centre de cendriers.
De la vaisselle pour des maisons de poupée est également représentée sous des formes nombreuses et variées.
D’après les récits familiaux, Fritz Brechbühl a également fabriqué pour lui-même, après la Première Guerre mondiale, une tête de pipe à tabac en forme de soldat du bataillon d’infanterie 40. Le bataillon, auquel appartenait Fritz Brechbühl, était stationné à Langnau et a été mobilisé dès le 3 août 1914. Le bataillon 40 a existé de 1874 à 1937 (Glanzmann 2012, 44-47). Il n’est pas possible de déterminer aujourd’hui si cette belle histoire est totalement véridique, mais il existe des fourneaux de pipe en forme de tête de soldat, identiques, avec d’autres numéros de bataillon ou d’unité militaire, ce qui plaiderait pour une fabrication plus importante de ces souvenirs dans un lieu ou par une poterie que nous sont encore inconnus.
Remerciements :
Nous remercions chaleureusement Christian Wüthrich (1924-2020), ses fils et leurs familles pour l’accueil chaleureux qu’ils nous ont réservé pendant de nombreuses années dans leur maison de Langnau et pour les nombreux entretiens, informations et documents d’archives concernant la poterie Röthlisberger. Sans ces informations, le présent article n’aurait pas pu être écrit. Nous tenons également à remercier Hans Brechbühl, Langnau, qui a également mis aimablement à disposition pour la documentation sa collection de céramiques qu’il a héritée.
Traduction Pierre-Yves Tribolet
Bibliographie:
Bodmer-Huber/Messerli-Bolliger 1986
Ernst Bodmer-Huber/Barbara E. Messerli-Bolliger, Die Tonwarenfabrik Bodmer in Zürich-Wiedikon Geschichte, Produktion, Firmeninhaber, Entwerfer, in: Keramikfreunde der Schweiz, Mitteilungsblatt, 101. Jahrgang, 1986, 1-60.
Blondel 2001
Nicole Blondel, Céramique: vocabulaire technique, Paris 2001.
Conradin 1914
Christian Conradin, Der Bazar im Dörfli, in: Heimatschutz. Zeitschrift der Schweizer. Vereinigung für Heimatschutz 9, 1914, Heft 6, 89-98.
Glanzmann 2012
Jonas Glanzmann (Red.), 100 Jahre Offiziersgesellschaft Langnau und Umgebung. Eine Chronik von 1912 bis 2012. Langnau 2012.
Heege 2019
Andreas Heege, Keramik aus St. Antönien. Die Geschichte der Hafnerei Lötscher und ihrer Produkte (1804-1898) (Archäologie Graubünden – Sonderheft 7), Glarus/Chur 2019.
Heege/Kistler 2017
Andreas Heege/Andreas Kistler, Keramik aus Langnau. Zur Geschichte der bedeutendsten Landhafnerei im Kanton Bern (Schriften des Bernischen Historischen Museums 13), Bern 2017.
Hermanns 1914
Jacob Hermanns, Keramik und Glas an der Schweiz. Landesausstellung. Die Schweiz: Schweizerische illustrierte Zeitschrift 18, 1914, 376-378.
Kiefer 1914
Georges Kiefer, 23: Gruppe: keramische und Glaswaren. Schweizerische Landesausstellung in Bern 1914, Fachberichte Band VI.
Messerli 2017
Christoph Messerli, 100 Jahre Berner Keramik. Von der Thuner Majolika bis zum künstlerischen Werk von Margrit Linck-Daepp (1987-1983). Hochschulschrift (Datenträger CD-ROM), Bern 2017.
Stauder 1917
Hermann Stauder, Die Töpferei im Heimberg (Nachdruck des Kunst- und Kulturverein Heimberg, 1985, Original Schweizerische Landesbibliothek Bern), Bern 1917.
Wyss 1906
Paul Wyss, Stand, Probleme und Hebung des Töpfergewerbes. Nach dem Vortrage von Hrn. P. Wyss … in Bern niedergeschrieben von H[ermann] Röthlisberger, Sek.-Lehrer in Steffisburg. Oberländer Volksfreund / Hrg. vom Handwerker- und Gewerbeverein Steffisburg. Jahrg. 1, 1906, No 14-19 (Original in der schweizerischen Nationalbibliothek Bern; http://permalink.snl.ch/bib/sz000875648).