Olten, Musée d’Histoire (HMO)

Historisches Museum Olten 
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Céramiques du Musée d’Histoire d‘Olten dans CERAMICA CH

Roland Blaettler, 2019

Le Musée d’Histoire d’Olten doit son existence à l’initiative de trois personnalités exceptionnelles qui ont joué un rôle majeur dans la vie politique et culturelle de la ville. Hugo Dietschi (1864-1955) a été maire de la ville de 1902 à 1933 et également membre du Parlement cantonal et du Conseil des États, le Dr Marx von Arx, médecin-chef de l’hôpital d’Olten, et Otto Häfliger, professeur d’histoire et, à partir de 1905, le premier conservateur du musée. À leur instigation, la Société du Musée d’Olten est fondée en 1901, ce qui a pour effet de regrouper les anciennes collections de la ville et de recevoir les premiers dons. En 1903, les collections ont d’abord été exposées dans une salle au premier étage de l’Ecole Frohheim (« Foyer joyeux »), puis, plusieurs lieux de dépôt et des salles d’exposition leur ont été attribués. En 1931, le musée a finalement obtenu des locaux modernes dans le nouveau bâtiment de l’Ecole Hübeli (« Sur la colline »), qu’il a cependant dû partager avec les pompiers et les classes d’école. Avec le temps, cependant, il s’est agrandi et a fini par remplir presque tout le bâtiment. Les principaux objets des collections de cette jeune institution étaient initialement des armes et des uniformes. Cependant, au cours du temps, la collection archéologique et ethnographique, la collection des costumes et bijoux traditionnels, celle de l’art populaire religieux, ainsi que la collection d’argenterie et de céramiques locales ont également constitué des points forts du Musée (Häfliger 1951 ; Schätzle 1970).

Les anciens registres et inventaires du musée sont très incomplets, surtout pour la céramique, de sorte qu’il est difficile de reconstituer l’histoire de la collection. Afin d’obtenir des informations complémentaires, nous avons consulté les rapports administratifs et les rapports annuels des conservateurs du Musée et des collections de 1912 à 1965, qui contiennent des informations sur les acquisitions, les événements les plus importants et le fonctionnement du Musée. Malheureusement, les legs et dons ne sont pas systématiquement mentionnés et la description des objets achetés est souvent trop lacunaire pour permettre une identification claire des pièces. Pour les années 1978 à 1996, le conservateur Hans Brunner a publié dans le « Jurablättern – Journal du Jura » une chronique conforme aux rapports précédents mais qui est plus précise. Enfin, plus de la moitié des références sur les objets en céramique ne comportent pas de renseignements sur leurs provenances, raison pour laquelle les informations suivantes ne peuvent être qu’indicatives.

Avec environ 920 objets enregistrés au cours de notre travail, Olten constitue avec Matzendorf (SO) la plus importante collection de céramiques du canton de Soleure en terme de quantité. Les produits suisses constituent la moitié de la collection. Les étrangers, surtout les Allemands, représentent 25 %, les Français 10 %. Sur 451 pièces suisses, 72 proviennent de Matzendorf, 120 de Kilchberg (ZH) et des environs.

Les premières acquisitions documentées datent de 1915, mais il y avait déjà une quantité considérable de céramiques, en particulier de Matzendorf. Ainsi, nous lisons dans le rapport annuel du conservateur de 1918 que le Musée a pu constituer une belle collection dans ce domaine au cours des années précédentes, principalement grâce à la donation de Mme Adolf Munzinger-Vogt. Le don consistait principalement en des pièces du célèbre service en faïence fine qu’on appelle maintenant « service Munzinger » (voir image ci-dessous) (HMO 8531 et 8904 ; HMO 8534 ; HMO 8905 ; HMO 8539 ; HMO 8535 ; HMO 8903 ; HMO 8533 ; HMO 8532).

Assiette octogonale en faïence fine de Matzendorf, « service Munziger » ; sur le fond on lit « Bernhard Munzinger, Amtschreiber (greffier) in Balstahl – 1820 » (HMO 8533).

En 1916, le musée a pu acquérir onze pièces du service de Georg von Rohr (voir plus bas) (HMO 8143 ; HMO 8888 ; HMO 8699 ; HMO 8889 ; HMO 8708 ; HMO 8715 ; HMO 8890 ; HMO 8746 ; HMO 8071). En 1930, la collection de céramiques était si importante que lorsque le nouveau musée a été créé, les responsables ont envisagé de lui consacrer une salle séparée, mais cela n’a été fait que dans les années 1950. En 1932, un an après le déménagement, le journaliste mentionne que la plus grande partie du crédit d’achat a été dépensée pour développer la collection de faïences de Matzendorf. Les fonds ont permis, entre autres, d’acheter 16 pièces du service de Jakob Fluri et de son épouse Barbara Bläsi à un descendant du couple vivant au Tessin (HMO 8156 ; HMO 8139 ; HMO 8891 ; HMO 8897 ; HMO 8893 ; HMO 8045 ; HMO 8171 ; HMO 8175 ; HMO 8894 ; HMO 8710).

En 1932, le nom de Maria Felchlin apparaît pour la première fois dans la chronique du musée en relation avec un don de deux faïences malheureusement non précisées. Deux ans plus tard, nous apprenons : « Mlle Felchlin, connaisseuse et collectionneuse passionnée, a mis de l’ordre dans toute la collection de vaisselle ». En 1936, on rapporte que la majeure partie du crédit a été utilisée pour acheter plusieurs bonnes pièces de Matzendorf ainsi que pour l’acquisition de bijoux traditionnels. Dans les années quarante et cinquante, le musée a régulièrement acheté des faïences de Kilchberg-Schooren. En 1945, le rapport annuel parle d’une « augmentation réjouissante de la collection de céramiques de Matzendorf », sans qu’il nous ait été possible d’identifier les pièces acquises à cette époque.

En 1952, le rapport annuel nous informe que Maria Felchlin a commencé à inventorier la collection de céramiques et y avait déjà inclus 132 objets. En même temps, elle réorganise l’exposition en séparant les « Aedermannsdorfer – Ceux d’Aedermannsdorf » (la « famille bleue », qu’elle attribue à Niklaus Stampfli) de ce qu’elle considère comme une véritable production de Matzendorf et présente chaque groupe dans une vitrine séparée. En plus des faïences à « décor bernois », la vitrine de Matzendorf contenait également dix objets en faïence fine. Après ce repositionnement, le conservateur Ernst Schätzle a remarqué qu’il n’y avait plus de place pour les « céramiques étrangères ». L’année suivante, Felchlin avait déjà inventorié 300 faïences, 108 de Matzendorf, dont les « décors bernois » de Kilchberg, 42 pièces des « Aedermannsdorfer – Ceux d’Aedermannsdorf » ainsi que 150 céramiques d’autres provenances, qu’elles soient suisses ou étrangères. La nouvelle exposition de céramique est inaugurée le 23 février 1954 et constitue la première présentation muséale des théories de Maria Felchlin. Plus l’influence de Maria Felchlin augmente, plus le Musée acquiert de la faïence au « décor bernois » et, après 1958/59, de la faïence de l’Est de la France. Après la publication de sa thèse « Les faïences de Matzendorf dans le style de Strasbourg », Felchlin crut pouvoir attribuer ces faïences de l’Est de la France qu’elle croyait faites à Matzendorf au potier local Urs Studer.

En 1959, la collection de porcelaine étrangère du musée s’enrichit considérablement et de manière inattendue grâce au legs de Maria Christen-Faesch, la veuve d’Otto Christen d’Olten, décédé à Lugano en 1959. Conformément aux souhaits du légataire, sa collection de 156 porcelaines allemandes, suisses, autrichiennes, françaises et chinoises est présentée dans deux grandes vitrines de l’exposition de céramiques au deuxième étage du musée, inaugurée en décembre 1960.

Il est évident que depuis les années 1930 les responsables du musée d’Olten, en collaboration avec Maria Felchlin, ont fait des efforts, souvent avec des moyens très modestes, pour créer une collection de faïences produites localement. Hans Brunner, conservateur de 1970 à 2001, décide alors d’étendre cette politique plus largement aux produits suisses. Dans le rapport annuel de 1980, il déclare son intention « de continuer à élargir la collection de céramiques afin que les manufactures suisses soient représentées » (Brunner 1981). En conséquence, il acquiert, entre autres, un ensemble de porcelaine de Nyon avec le classique décor de semis de fleurettes (HMO 8516 ; HMO 8513 ; HMO 8511 ; HMO 8497 ; HMO 8510 ; HMO 8496 ; HMO 8498 ; HMO 8512 ; HMO 8207 ; HMO 8210), des céramiques bernoises à décor d’engobes de la région de Heimberg-Steffisbourg, une tasse et une soucoupe en porcelaine de Zurich, deux faïences autrefois attribuées à Lenzbourg mais qui sont maintenant attribuées à Lunéville (F), et un panier en faïence de Sceaux (F) (HMO 8347), qui a été acheté comme un produit qu’il supposait avoir été fabriqué par la Manufacture de faïence bernoise Willading.

A cela Brunner a ajouté une collection de céramiques modernes principalement constituée de porcelaines de Langenthal des années 1920 à 1960. Généralement, les achats du musée se limitaient à la céramique de Soleure et de Suisse. Les seules exceptions sont les fausses attributions, comme dans le cas des faïences mentionnées ci-dessus ou de deux faïences de Durlach, qui sont marquées d’un « m » et ont donc été faussement attribuées à Matzendorf (HMO 8378 ; HMO 8377).

Parmi les vendeurs mentionnés dans les registres, on trouve également Th. Boner, tonnelier de Laupersdorf, à 2 km de Matzendorf, et les antiquaires G. Moser à Derendingen, disctrict de Wasseramt à une quarantaine de km d’Olten et Knecht à Soleure, puis, plus tard, Kurmann à Biberist, à côté de Derendigen et Weiss-Hesse à Olten. Dans les années 50, Hans Brunner n’a probablement acheté à la veuve de Hans Thierstein à Berne que des « décors bernois » de Kilchberg-Schooren (ZH).

Céramiques suisses

La collection de céramiques de Matzendorf comprend 72 objets, dont douze sont en faïence fine, neuf d’entre elles appartenant au service du Secrétaire du district/Greffier (« Amtsschreiber ») de Balsthal, Bernhard Munzinger (HMO 8531 ; HMO 8904 ; HMO 8534 ; HMO 8905 ; HMO 8539 ; HMO 8535 ; HMO 8533 ; HMO 8903 ; HMO 8532). Sur les faïences de la période courant de 1800 à 1840, on trouve dix objets dont le plat à barbe fabriqué pour Jakob Howald de Kleinholz (« Le petit bois »), un faubourg d’Olten, daté de 1832 (HMO 8681) et une remarquable soupière datée de 1835 produite pour Johann Bosset de Zunzgen, canton de Bâle-Campagne, à une vingtaine de km au nord d’Olten (HMO 8833). La production de 1840 à 1850 est particulièrement bien représentée avec les plats à barbe de 1844 pour Josef Studer (HMO 8682) et Joseph Schärmeli (HMO 8896). Illustrant cette période, le musée possède également des exemples de services de table avec trois pièces commandées par Jakob Fluri en 1842 (HMO 8156 ; HMO 8139 ; HMO 8891) et trois autres en 1843 (HMO 8897 ; HMO 8893). Ce Jakob Fluri était le rejeton d’une riche famille de fermiers d’Aedermannsdorf, à côté de Matzendorf. Il a épousé Barbara Bläsi en 1844, qui est devenue Ammann peu de temps après. L’année de son mariage, il a complété son service de table avec des pièces portant son nom ou celui de sa femme (HMO 8171 ; HMO 8175). En 1844, Barbara Bläsi a également reçu le magnifique pot à lait avec son décor de paysage, très rare à Matzendorf (HMO 8894). Une soupière et un sucrier marqués des initiales de peintre « G. F. », seule signature attestée à Matzendorf, commandés en 1842 par Joseph Bloch, un boucher et son épouse habitant à Oensingen, à une vingtaine km d’Olten et une dizaine de km de Matzendorf, appartiennent au même groupe (HMO 8348), ainsi qu’un plat à barbe portant la même marque et daté de 1843 (HMO 8892), soit une année plus tard. Trente faïences sont plus tardives et appartiennent à la « famille bleue » ; onze d’entre elles font partie du beau service réalisé en 1850 pour Georg et Elisabeth von Rohr (HMO 8071 ; HMO 8143 ; HMO 8708 ; HMO 8715 ; HMO 8743 ; HMO 8744 ; HMO 8745 ; HMO 8746 ; HMO 8888 ; HMO 8889 ; HMO 8890).

La grande quantité de faïence de Kilchberg donne une riche image des céramiques zurichoises de la période Biedermeier. Dans ce cadre, on note une soupière de 1829, dont le couvercle est malheureusement absent (HMO 8144) et une écritoire portant la date de 1833 (HMO 8219), ainsi que, plus tardif, une soupière d’une forme rare, qui a peut-être été produite à Rüschlikon (HMO 8141), et des bols présentant de riches décorations florales provenant probablement de l’usine Scheller de Schooren (HMO 8140 ; HMO 8149). La fontaine murale et son bassin proviennent probablement aussi de cette manufacture, ce qui constitue une rareté (HMO 8142).

Deux « jardinières à suspendre » en terre cuite, publiées ici pour la première fois, constituent des témoins de l’œuvre jusqu’alors inconnue du céramiste Franz von Arx, qui est mentionné dans le catalogue de la Foire industrielle de Soleure de 1847 et dans celui de la deuxième Exposition du commerce et de l’industrie suisse de 1848 à Berne. Lors des deux expositions, il n’a montré que des objets de ce type (HMO 8778 ; HMO 8777). En fait, il s’agit probablement de Franz Joseph von Arx (1794-1851), le neveu du fabricant de poêle Franz von Arx-Hofmann (1759-1821), dont le travail est attesté par un carreau de poêle signé et daté de 1819 se trouvant encore au Musée d’Histoire d’Olten. Il semblerait que ce neveu ait repris l’atelier de son oncle (Fischer 1989).

Céramiques étrangères

La collection contient un groupe de soixante pièces de faïence fine avec décors imprimés datant de la période 1830-1860 provenant des manufactures allemandes de Hornberg et Schramberg, mais surtout de Zell am Harmersbach, toutes dans le Bade-Wurtemberg (exemples : HMO 8013 ; HMO 8283 ; HMO 8284 ; HMO 8396 ; HMO 8404 ; HMO 8280 ; HMO 8281 ; HMO 8068 ; HMO 8275 ; HMO 8276). Ces céramiques ont été importées en quantité importante. Cette large importation a logiquement conduit la Manufacture de Matzendorf, devant l’obligation de faire face à cette concurrence étrangère qu’elle jugeait trop contraignante, à porter plainte.

Le musée possède également une quarantaine de faïences de l’Est de la France datant d’environ 1800 et présentant un décor de fleurs en couleurs peintes sur glaçure. Ces faïences ont été faussement attribuées par Maria Felchlin à l’atelier de poterie d’Urs Studer à Matzendorf (1826-1854) comme des pièces de « Matzendorf dans le style de Strasbourg » (HMO 8713 ; HMO 8129 ; HMO 8066 ; HMO 8064 ; HMO 8065 ; HMO 8114 ; HMO 8113 ; HMO 8108 ; HMO 8692 ; HMO 8723). On ne sait pas encore exactement où ces pièces ont été fabriquées. Jean Rosen pense ici au Bois d’Épense (voir par exemple Rosen et Maggetti 2012). Plus intéressantes sont les deux pièces de faïence achetées par Hans Brunner avec une attribution erronée à « Lenzbourg », canton d’Argovie, pour l’une une coupe présentant ce « décor avec un motif de grue » typique de Lunéville (département de Meurthe-et-Moselle, dans la région historique et culturelle de Lorraine, France), manufacture Jacques Chambrette (HMO 8346), un motif qui a été adopté en Franche-Comté (F) sous une forme quelque peu simplifiée et revendiqué par Maria Felchlin pour une attribution à Matzendorf (voir par exemple HMO 8712 – voir aussi « Faïences de Franche-Comté dans les collections de Soleure »), pour l’autre une belle soupière de Lunéville (HMO 8093), décorée de fleurs indiennes peintes par un excellent artiste de la même manufacture.

Le legs de Maria Christen-Faesch

Le legs Christen-Faesch contient principalement des porcelaines de manufactures allemandes avec des céramiques de table et des figurines ainsi que de la porcelaine d’exportation chinoise, principalement bleue et blanche, de la période Kangxi (1690-1720). Meissen est fortement représenté avec quatre assiettes du célèbre service « Brühl’sches Allerlei », qui a été créé entre 1742 et 1747 pour le comte Heinrich von Brühl (HMO 8565 ; HMO 8566 ; HMO 8765 ; HMO 8766). Ces chefs-d’œuvre sont complétés par un service à thé et à café produit entre 1740 et 1750, peint avec des fruits et des légumes, d’une qualité exceptionnelle (HMO 8328 ; HMO 8559 ; HMO 8747 ; HMO 8748 ; HMO 8749 ; HMO 8750 ; HMO 8751 ; HMO 8752 ; HMO 8753 ; HMO 8754 ; HMO 8755, HMO 8757 ; HMO 8758 ; HMO 8759 ; HMO 8761 ; HMO 8762 ; HMO 8763 ; HMO 8764. Dans ce lot, on remarque également une élégante cafetière vers 1765-1775 de Nymphenburg, agglomération de Munich, Bavière (D), qui n’a malheureusement pas de couvercle, décorée d’une belle scène représentant ce qu’on pourrait appeler des « paysans hollandais », (HMO 8562), puis une saucière vers 1780, de forme inhabituelle, en porcelaine de Ludwigsburg, à 12 km au nord de Stuttgart, dans le Land allemand du Bade-Wurtemberg (HMO 8561) et, finalement, deux plats ovales de Vienne, en Autriche, de la fin du 18ème siècle avec d’insolites peintures en camaïeu de paysages à l’antique (HMO 8767 ; HMO 8768).

En ce qui concerne les figurines et les objets en porcelaine, les plus beaux exemples viennent de Ludwigsburg, comme cet impressionnant pot-pourri (photo ci-dessus), dont on ne connaît que quelques exemplaires avec cette forme (HMO 8652). Plus courantes sont les figurines du « Buveur » (HMO 8646) et de « l’Aubergiste » (HMO 8638) de Jean-Jacques Louis (1703-1772), ainsi que celle de la  « Pêcheuse » (HMO 8637) et du « Vielleux » ( en allemand, Leiermann – voir le dernier lied du voyage d’hiver de Schubert) (HMO 8644) de Johann Christian Beyer (1725-1806). La Manufacture de Fürstenberg, dans le Land allemand de la Basse-Saxe, est présente avec deux groupes de figurines représentant les quatre continents (Amérique et Europe pour l’un, Asie et Afrique pour l’autre) (HMO 8657 ; HMO 8658). La collection comprend également le modèle original de Meissen (Saxe, Allemagne) « Asie et Afrique » de Friedrich Elias Meyer (1723-1785) (HMO 8651). Parmi les meilleures pièces figurent également un « Paysan alsacien avec sa hotte » de Johann Friedrich Lück (1727-1797) de la Manufacture de porcelaine de Frankenthal fondée en 1755 par la famille Hannong, dans le Land allemand de la Rhénanie-Palatinat (HMO 7195) ainsi qu’une « Bergère » et un « Flûtiste » de Vienne en Autriche d’Anton Payer (actif de 1762 à 1787) (HMO 8643 ; HMO 8635).

Le legs comprend également une trentaine de figurines plus récentes, dont des reproductions ultérieures d’originaux de Meissen (HMO 7184 ; HMO 8664 ; HMO 7180 ; HMO 8665 ; HMO 8668) et des plagiats d’après Meissen (HMO 8667 ; HMO 8663 ; HMO 7187), Ludwigsburg (HMO 8832) ou Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, France (HMO 8756). Les deux figurines de la célèbre Manufacture Samson, le génie de l’imitation, à Montreuil-sous-Bois près de Paris, fondée en 1845 par Edme Samson (1810-1891) puis développée en 1879 par son fils  Emile (1837-1913 – une usine de 1400m2 qui comptera 125 employés) puis par le fils d’Emile, Léon (1864-1928) et enfin par son fils Pierre (1892-1976) qui cèdera en 1964 une entreprise en déclin ne comptant plus que 25 employés à Christian Richardière qui vend les 60 000 moules et les 20 000 modèles de copies d’ancien par Christie’s à Londres en 4 vacations entre 1979 et 1980 pour fermer l’usine le 12 mai 1982 (bâtiments détruit en 1988), imitent clairement le style de Meissen, sans que nous ayons trouvé les modèles de Meissen correspondants (HMO 8666 ; HMO 7183). Comme toujours, la marque utilisée ici par Samson est très similaire à celle de Meissen. Le buste d’enfant qui porte la marque de Ludwigsburg (HMO 7185) ne correspond à aucun modèle répertorié de la Manufacture. La plupart de ces plagiats peuvent être dangereux pour un amateur peu averti et peuvent facilement le conduire à être victime de tromperie. Cela vaut également pour les nouveaux modelages absolument licites basés sur les anciens moules de la Manufacture de porcelaine de Höchst (1746-1796). Le cas est relativement évident lorsque, par exemple, la Manufacture de Damm (1827–1884) ajoute ses initiales (la lettre « D ») à la marque à la roue de la Manufacture de Höchst (HMO 8661), mais devient délicat lorsqu’une telle marque fait défaut (HMO 8662 ; HMO 7186 ; HMO 7197 ; HMO 7198 ; HMO 7199 ; HMO 7200 ; HMO 7201 ; HMO 7202).

En tant qu’experte agréée par le musée, Maria Felchlin a documenté et exposé le legs avec l’aide de l’antiquaire bâlois Fritz Klingelfuss, qui était, apparemment, déjà le conseiller et le fournisseur de Maria Christen-Faesch (Felchlin 1961).

Céramiques modernes

La collection de céramiques modernes comprend environ 140 objets. Il s’agit principalement de produits suisses, c’est-à-dire de porcelaines de Langenthal et de terres cuites engobées de Heimberg-Steffisbourg, qui ont été acquises par Hans Brunner. Nous soulignons ici la charmante figurine en porcelaine d’un couple de paysans modelée vers 1916-1920 par le sculpteur Adolf Schmalz (1887-1966) de Heimberg (HMO 7179), qui représente, à notre connaissance, le premier exemple de collaboration entre Schmalz et Langenthal. En outre, le musée possède également une statuette du médecin des montagnes Michael Schüpbach de Langnau (HMO 8342), créée par Schmalz vers 1920 en utilisant la technique traditionnelle de la terre cuite pratiquée à Heimberg.

Les céramiques étrangères modernes sont arrivées au musée sous forme de dons. Il convient de mentionner ici une collection de trente pièces et médailles en porcelaine et en grès de Meissen datant de 1921, qui sont probablement rares dans les collections publiques en Suisse (HMO 8854 à HMO 8883).

Traduction Pierre-Yves Tribolet

Bibliographie :

 Blaettler/Schnyder 2014
Roland Blaettler/Rudolf Schnyder, CERAMICA CH II: Solothurn (Nationales Inventar der Keramik in den öffentlichen Sammlungen der Schweiz, 1500-1950), Sulgen 2014, 28–34.

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Hans Brunner, Historisches Museum Olten. Jahresbericht 1980. Jurablätter. Monatszeitschrift für Heimat- und Volkskunde, 1981, 154–156.

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Hans Brunner, Das Historische Museum Olten. Jurablätter. Monatszeitschrift für Heimat- und Volkskunde, 1983, 17–19.

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Hans Brunner, Historisches Museum Olten. Jurablätter. Monatszeitschrift für Heimat- und Volkskunde, 1987, 27–30.

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Hans Brunner, Historisches Museum Olten. Jurablätter. Monatszeitschrift für Heimat- und Volkskunde, 1991, 33–34.

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Hans Brunner, Historisches Museum Olten. Jurablätter. Monatszeitschrift für Heimat- und Volkskunde, 1992, 26–27.

Brunner 1994
Hans Brunner, Historisches Museum Olten. Jurablätter. Monatszeitschrift für Heimat- und Volkskunde, 1994, 28–30.

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Hans Brunner, Historisches Museum Olten. Jurablätter. Monatszeitschrift für Heimat- und Volkskunde, 1996, 27–29.

Felchlin 1961
Maria Felchlin, Die Bedeutung der Porzellansammlung Maria Christen-Faesch im Historischen Museum Olten (Sonderdruck aus Heimat und Volk, Beilage zum Oltner Tagblatt), Olten 1961.

Fischer 1989
Martin Eduard Fischer, Hafner und Hafnerhandwerk in Olten. Jurablätter. Monatszeitschrift für Heimat- und Volkskunde, 1989, 189–196.

Häfliger 1951
Eduard Häfliger, 50 Jahre Historisches Museum Olten. Oltner Neujahrsblätter, 1951, 13–24.

Rosen et Maggetti 2012
Jean Rosen et Marino Maggetti, En passant par la Lorraine… Un nouvel éclairage sur les faïences et les «terres blanches» du Bois d’Épense/Les Islettes, de Lunéville et de Saint-Clément. Revue des Amis suisses de la céramique, 126, 2012, 1-115.

Schätzle 1970
Ernst Schätzle, Das historische Museum Olten. Jurablätter. Monatszeitschrift für Heimat- und Volkskunde, 1970, 114–118.