Fig. 1 Baratte à beurre de Langnau, atelier de Johannes Herrmann (1774-1827), représentant, sur un côté, une paysanne en costume traditionnel bernois, elle-même manipulant une baratte à beurre, datée de 1801. Hauteur : 48 cm (Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel inv. AA-3315, photos : Andreas Heege).
Barattes à beurre dans la banque de données de CERAMICA CH
Andreas Heege, 2023
Avant l’arrivée de l’huile de colza ou de tournesol bon marché, les graisses animales fournissaient une part importante de l’alimentation humaine. Elles constituaient la base de toutes les formes imaginables de cuisson ou de rôtissage dans la graisse. Outre le saindoux et le suif de bœuf, de qualité plutôt médiocre, on peut affirmer que c’est certainement le beurre et le beurre clarifié qui revêtaient la plus grande importance dans les régions d’élevage et de production laitière (fig. 1).
Fig. 2 Baratte à beurre en bois et autres objets domestiques usuels. Illustration d’un poème didactique sur les ustensiles ménagers de Mathias Hupfüff, imprimé à Strasbourg vers 1511 (Charles 1997, supra n. 4, fig. 18).
Le beurre clarifié était produit en liquéfiant le beurre et en éliminant le babeurre qu’il contenait encore. Non salé ou, éventuellement, légèrement salé, le beurre clarifié se conservait nettement plus longtemps que le beurre, ne rancissait pas et pouvait ainsi être commercialisé sur de plus grandes distances [1]. Les preuves de cette pratique remontent au moins à l’époque germanique (de 100 av. JC à 500 ap. JC) [2]. La plus ancienne représentation illustrant une baratte à beurre, et donc de ce type de fabrication du beurre, se trouve dans le psautier d’Utrecht vers 820 [3]. D’autres témoignages illustrés ne se multiplieront qu’à partir des années 1500 (fig. 2)[4].
Fig. 3 Baratte à beurre verticale à batte, appelée également à piston, à pilon ou à poussoir (à droite) et baratte à beurre dite « normande » en forme de tonneau tournant autour d’un axe horizontal, actionnée par une manivelle (à gauche). Elles se trouvent toutes deux dans la collection du Musée régional de Langnau, canton de Berne (photo : Andreas Heege).
Sur les alpages ou dans les fermes suisses, le beurre était produit dans des barattes fabriquée en lattes de bois de conifères, assorties de poussoirs ou de pilons en bois, dont de nombreux exemplaires sont encore conservés dans les musées. La fabrication du beurre pouvait aussi se faire dans des baratte rotatives, également en bois, qui étaient peut-être plus efficaces pour les grandes quantités de crème devant être battues pour donner du beurre (fig. 3) [5].
Fig. 4 Motif central d’une servante manipulant une baratte à beurre dans le bassin d’une assiette de Langnau datée de 1794 et provenant de l’atelier de Daniel Herrmann (1736-1798). Le dicton se lit comme suit : Unsere Magt hat ein Süses maul Wan sei Zucker Läcket u : die nidlen schaumt, schlaft der Knächt bei ihren woll, so ist es allen freüden voll, et pourrait se traduire ainsi : Notre jeune fille a une bouche sucrée dont la douceur nous fait sourire : la crème mousse et la servante se couche volontiers à ses côtés ; il y a ainsi plein de joie pour tous (Musée régional de Langnau, inv. A028, photo : Andreas Heege).
Fig. 5 Vacher préparant du beurre avec une baratte rotative, dont la représentation orne le fond d’un « Nidlenapfe » (bol à crème) de Langnau. Le dicton gravé sur l’extérieur du bol est le suivant : « Samuel Baumgartner // Für Käs Nidlen und anken, sol man Gott dem Herren danken // 1800 – Samuel Baumgartner // Pour le fromage, la crème et le beurre, on doit remercier le Seigneur // 1800. (Musée régional de Langnau, Inv. A091, photo : Andreas Heege).
L’importance de la fabrication du beurre en Suisse alémanique est mise en évidence par la céramique dite de Langnau, compte tenu du grand nombre de représentations qui y figurent (fig. 4 et 5, ainsi que fig. 1) [6]. Sur l’alpage, le beurre produit était étalé chaque jour, après pétrissage, à l’aide d’une louche en bois en une couche supplémentaire uniforme sur la motte de beurre préexistante, puis humidifié avec de l’eau salée et conservé ainsi dans la cave à fromage. Ce type de conservation contribuait à éviter que le beurre ne rancisse pendant les trois mois de la saison d’alpage. A la fin de la saison sur l’Alpe, ces mottes de beurre étaient coupées en petits morceaux par le vacher à l’aide d’un fin fil de cuivre et distribués à ses compagnons d’alpage en fonction de la production laitière respective de leurs vaches [7].
Sans vouloir être exhaustif, il convient de rappeler que le beurre n’est pas seulement fabriqué dans des baratte en bois. Sur la surface de la terre, l’ethnologie révèle de nombreuses autres méthodes, notamment le pilonnage dans des calebasses, l’agitation dans des outres en cuir ou des copies en céramique d’outres en cuir, ou encore le fouettage, comme en Inde. Le barattage du beurre dans des bocaux s’est également imposé en Europe centrale à la fin du 19ème et au début du 20ème siècles pour la préparation domestique de petites quantités de beurre [8].
Fig. 6 Baratte à beurre conservée avec son pilon original en bois, provenant de la poterie Ruppert à Marjoss dans le Land allemand de la Hesse. Hauteur totale sans le pilon 31,8 cm (Musée des Cultures, Bâle Inv. VI-38228, photos : Andreas Heege).
En Europe centrale, les barattes à beurre verticale avec pilon sont souvent fabriquées en terre cuite glaçurée (fig. 6), en faïence [9] ou en grès (cf. fig. 16) plutôt qu’en bois. Elles font partie de ce qu’on appelle les formes spéciales de la céramique. On ne sait pas exactement quels étaient les avantages ou les inconvénients fonctionnels de ces barattes en céramique par rapport à leurs homologues en bois. Il est possible que ces barattes à beurre en céramique aient été avant tout des objets décoratifs et de prestige typiques des familles rurales. Grâce à leur glaçure intérieure, ces barattes en céramiques étaient également plus faciles à nettoyer et, contrairement aux ustensiles en bois, elles ne dégageaient pas d’odeur [10]. Une baratte à beurre en céramique se composait d’une partie inférieure souvent cylindrique ou légèrement conique, ou encore bombée, généralement munie d’une sorte de poignée pour la porter ou la soulever. Il existait en outre des couvercles perforés séparés, de formes très diverses, qui empêchait la crème et le babeurre de gicler. Un pilon en bois avec un disque perforé à son extrémité inférieure complétait l’ensemble..
Fig. 7 Récipients typiques de Langerwehe dans le Land allemand de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dont on est sûr qu’ils étaient utilisés comme barattes à beurre en raison de leurs couvercles perforés et de leurs poussoirs (photo : Töpfereimuseum – Musée de la poterie, Langerwehe).
Les formes cylindriques et coniques des barattes à beurre verticales semblent avoir été optimisées sur le plan fonctionnel, mais cela ne signifie pas que l’on ne pouvait pas faire le beurre dans d’autres récipients en céramique. Il convient de mentionner par exemple le procédé de fabrication du beurre dans les grands récipients de Langerwehe (fig. 7) ou dans des pots à deux anses en grès gris « du type des grès du Westerwald », auxquels on attribue habituellement uniquement une fonction de conservation [11]. Il est également possible de fabriquer du beurre dans des cruches pansues comportant un col cylindrique, comme le prouve un exemple d’une poterie en terre cuite de Bohême occidentale [12]. Cependant, sans couvercle perforé en bois et sans pilon, ces objets ne peuvent et ne doivent pas être répertoriés en tant que « barattes à beurre verticales ».
Il faut également se garder d’attribuer à tous les récipients présentant une forme cylindriques une fonction de baratte à beurre. Une gravure française de Nicolas III de Larmessin datant de 1695 montre une marchande de beurre vendant du « beurre de Normandie » dans un pot à anse particulièrement allongé. Des trouvailles de fouilles effectuées à Versailles et à Paris, datées de la fin du 17ème siècle, montrent qu’il s’agissait probablement de simples contenants cylindriques en grès pour le beurre salé de Normandie [13]. Il en va peut-être de même pour un « pot à beurre » du 17ème siècle provenant de Burslem, un quartier potier de la ville de Stoke-on-Trent dans le Staffordshire, en Angleterre [14]. Les rebuts de production de la poterie de William Rogers à Yorktown, en Virginie, USA, datés de 1720-1745, ont également livré des information sur un objet qui a été décrit comme une baratte à beurre [15]. Si cela s’avérait exact, il s’agirait du plus ancien exemplaire américain, contemporain des pièces les plus anciennes de Suisse (voir ci-dessous).
Il est clair que les barattes verticales, dont la fonction est de faire du beurre, présentent une forme plus ou moins cylindrique ou légèrement conique. On trouve usuellement, sur ces barattes en céramique, un décor de stries horizontales ou de bandes de peintes au barolet rappelant le cerclage des lattes sur les modèles des barattes en bois, comme pour des tonneaux (cf. fig. 6). Jusqu’à présent, il n’existe pas d’étude systématique et scientifique de ces barattes à beurre en céramique. Dans le domaine de l’étude de la culture populaire et traditionnelle, la littérature la plus ancienne sur le sujet semble également très limitée et ne comprend pas de recensements des collections de ces objets dans musées [16]. Seule Bärbel Kerkhoff-Hader a consacré un court chapitre aux barattes à beurre verticales en grès de l’Eifel occidental, une région de collines en Allemagne occidentale, au sud de Cologne, et au sud-est des cantons de l’est de la Belgique, datant des 19ème et 20ème siècles [17].
Fig. 8 Morceaux de barattes à beurre provenant de fouilles en Suisse. 1 Langnau, Sonnweg 1, pos. 30 (déposé vers 1900 ; n° 134913) ; 2 Berne, Brunngasshalde (déposé avant 1832 ; n° 102201) ; 3 Langnau, Höheweg 1, objets céramiques trouvés de manière dispersée dans le secteur de l’atelier de Daniel Herrmann, 1736-1798 (propriété privée, datation vers 1780/1790). Échelle 1:3. (1 et 2 photos : Badri Redha, Service archéologique du canton de Berne, 3 photo : Andreas Heege).
A ma connaissance, aucune étude sur des barattes à beurre en céramique n’a été publié dans des contextes de fouilles archéologiques d’Allemagne ou du reste de l’Europe centrale, car on ne reconnaît que ce que l’on connaît. En Suisse, il n’existe à ce jour que trois exemples provenant de fouilles réalisées à Berne et à Langnau (fig. 8) [18], qui n’auraient sûrement pas été correctement classés sans la connaissance des pièces de musée entièrement conservées dont il sera question plus loin.
Fig. 9 Barattes à beurre verticales de Langnau dans l’Emmental et de Steffisbourg, canton de Berne. 1 vers 1730/1740 ; 2 1750 ; 3 1757 (Steffisbourg?); 4 1907. Échelle 1:6 (1 Musée régional de Langnau inv. A299, photo : Andreas Heege ; 2 Musée du château de Thoune inv. 1749, photo : Andreas Heege ; 3 Propriété privée, photo : Andreas Heege ; 4 Musée régional de Langnau inv. A301, photo : Andreas Heege).
Les plus anciennes barates à beurre verticales en terre cuite et à corps cylindrique proviennent de Suisse alémanique, plus précisément de la production de Langnau dans l’Emmental. Il s’agit d’une région du canton de Berne qui s’était enrichie au 18ème siècle grâce à la production et à l’exportation de fromage et qui avait vu naître une classe moyenne de paysans propriétaires de fermes, socialement élevés. Selon nos connaissances actuelles, des barates à beurre verticales en céramique plus anciennes que celles de Langnau, dont la fonction est clairement identifiable, ne semblent exister nulle part en Europe centrale. Les deux plus anciennes pièces datées par des inscriptions dans leurs décors remontent à 1750 et 1757 (fig. 9,2-3) [19], mais la production a vraisemblablement commencé dès la fin des années 1730 sous la direction du potier Christen Herrmann de Langnau (fig. 9,1). Les barattes de ce dernier constituent chronologiquement le début d’un grand groupe de 94 exemplaires actuellement connus de ce centre de fabrication [20]. La production s’arrête peu après 1900, la dernière pièce datée étant de 1907 (fig. 9,4).
Fig. 10 Types de barattes à beurre verticales de Langnau im Emmental, canton de Berne. 1, environ 1734-1746 (Musée régional de Langnau Inv. A299) ; 2, 1750 (Salle de la Société des chevaliers de Berthoud Inv. O-5865) ; 3, environ 1750-1763 (Musée historique de Berne Inv. H5904) ; 4, 1808 (Musée dans le Grenier à grains de Wiedlisbach Inv. 223) ; 5, environ 1760-1770 (Ecole des Arts décoratifs de Berne Inv. 217) ; 6, 1780 (Musée historique de Berne Inv. H6002) ; 7, 1781 (Musée régional de Langnau Inv. A297) ; 8, 1756 (Musée historique bernois Inv. H17548) ; 9, 1783 (Société de la salle des chevaliers de Burgdorf Inv. IV-1102) ; 10, 1832 (Musée historique bernois Inv. H8254) ; 11, 1804 (Musée historique de Berne Inv. H8250) ; 12, vers 1790 (Salle de la Société des chevaliers de Berthoud Inv. IV-1042) ; 13, 1806 (collection privée) ; 14, vers 1790-1800 (Musée régional de Langnau Inv. A304) ; 15, vers 1770-1800 (Musée du Château de Thun Inv. 0672) ; 16, 1779 (Musée historique de Berne Inv. H8258) ; 17, 1794 (Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel Inv. AA-2180) ; 18, 1813 (Musée des Cultures de Bâle Inv. VI-06667) ; 19, 1850-1900 (collection privée) ; 20, 1853 (Musée régional de Langnau Inv. A295). (1-2, 4-9, 12-15, 17-20 photos : Andreas Heege ; 3, 10-11, 16 photos : Christine Moor, Musée historique de Berne).
Les décors des barattes de Langnau sont très variables. Ils donnent souvent l’impression d’avoir été fabriqués sur commande, comme des pièces uniques avec une fonction définie, comme, par exemple destinée à réjouir le cœur d’une paysanne (cf. fig. 1). Cela rend difficile une classification typologique. La présence ou l’absence d’anses, de poignées ou de manches caractéristiques a finalement été choisie comme critère de classification, ce qui a permis d’obtenir 13 différents types et variantes (fig. 10). Les couvercles perforés correspondants n’ont pas fait l’objet d’une subdivision typologique plus poussée. Sur ce plan aussi, la grande diversité des solutions techniques trouvées pour assurer leur bonne insertion dans l’embouchure de la baratte à beurre est frappante.
Les dimensions des barattes de Langnau sont très variables. Les diamètres de l’embouchure varient entre 10 et 22 cm et la hauteur des parties inférieures de 20 à 59 cm. On constate que les barattes les plus hautes présentent des diamètres d’embouchure les plus grands. Toutefois, le volume est probablement ce qui il y a de plus important dans le cadre de la fonction des barattes : produire du beurre. Le volume intérieur des barattes varie entre 1,2 et 18,5 litres. 44 barattes ont un volume inférieur à 5 litres, les autres se situent entre 5 et 10 litres. Il n’y a que deux exceptions à cette règle, en 1801 et 1816, avec respectivement 12,3 et 18,5 litres.
La répartition des différents volumes entre toutes les barattes à beurre datées entre 1750 et 1907 est relativement homogène, ce qui signifie que les différences de volume ne sont pas un phénomène chronologique, mais dépendent d’autres facteurs tels que le nombre de vaches présentes et la production disponible de la crème. Si l’on part du principe que les barattes étaient généralement remplies de crème à moitié ou aux deux tiers au maximum, afin que le poussoir puisse encore être déplacé et que rien ne déborde, on obtient des quantités de crème allant de 0,9 à 12 litres. Il est probable que 12 litres constituent déjà une limite physique difficilement franchissable. Le résultat final d’un litre de crème est généralement d’environ 300 grammes de beurre. Seules des expériences pourraient montrer qu’elle est la solution la plus judicieuse.
Fig. 11 Barattes provenant d’autres lieux de production bernois. 1 Blankenbourg, canton de Berne, poterie d’Abraham Marti, 1754 ; 2 Albligen, canton de Berne, poterie des Schläfli, 1761 ; 3 Poterie dans les environs de Bäriswil, canton de Berne, baratte à beurre verticales présentant des motifs typiques de Bäriswil, mais réalisés avec une technique de décoration différente, 1779 ; 4 Poterie dans les environs de Bäriswil, canton de Berne, baratte à beurre verticales présentant des motifs typiques de Bäriswil, mais réalisés avec une technique de décoration différente, 1794. Sans marque. (1 et 2 Musée historique de Berne inv. H6228, inv. H6642, photos : Andreas Heege ; 3 Musée national suisse Inv. LM 6207, photo : Donat Stuppan ; 4 Musée Alsacien de Strasbourg Inv. MAL 460mb, photo : Musées de Strasbourg).
Les potiers de Langnau n’étaient cependant pas les seuls fabricants de barattes à beurre en céramique du canton de Berne. Une autre baratte, datée de 1754 (fig. 11,1), provient de l’atelier du potier Abraham Marti à Blankenbourg dans le Simmental [21]. Un deuxième baratte, actuellement en main privée, peut également être attribuée à son atelier. Albligen est un autre lieu de production attesté dans le canton de Berne. C’est de là que provient une baratte datée de 1761 (fig. 11,2) [22]. Ces exemples montrent que les créations de Langnau ont été reprises ailleurs dans le canton à peu près à la même époque. Dans les environs de Bäriswil, il existe une première baratte à beurre verticale datant de 1779 (fig. 11,3) [23], mais il n’y a pas de baratte à beurre provenant du lieu de production potière de Bäriswil lui-même. Le Musée Alsacien de Strasbourg conserve une baratte à beurre datée de 1794 qui, en raison des motifs de son décor, devrait également provenir du canton de Berne ou des environs de Bäriswil (fig. 11,4) [24].
Fig. 12 Barattes à beurre de la région de Bäriswil, avec des motifs de Bäriswil, mais avec une technique de décor gravé différente, fin du 18ème et début du 19ème siècles. Sans marque. (1-3 Musée historique de Berne inv. H60472 ; H8255 ; H8257 ; 4-5 Musée régional de Langnau inv. A289 ; A298 ; toutes les photos : Andreas Heege)
On peut également rattacher à cette série ci-dessus d’autres barattes à beurre avec des motifs de Bäriswil, datées de 1797 et 1803 (fig. 12,1-5) [25].
Fig. 13 Barattes à beurre de la région de Heimberg-Steffisbourg, canton de Berne, première moitié du 19ème siècle. Sans marque. (1, 2, 5 Musée historique de Berne Inv. H2538 ; H730-4 ; H6117 ; 3 Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel Inv. AA 3316 ; 4 Musée des Cultures de Bâle. 1896 ; 6 Musée du grenier à grains de Wiedlisbach Inv. 220 ; toutes les photos : Andreas Heege).
Pour des raisons inconnues, les preuves d’une production de barattes à beurre dans le centre céramique le plus important du canton de Berne à partir de 1780 environ, la région de Heimberg-Steffisbourg, sont plutôt rares. Les seules pièces connues à ce jour, caractéristiques de cette région avec leurs engobes de fond noir-brun, sont les six sont barattes à beurre avec des datations comprises entre 1794 et 1824 de l’illustration ci-dessus (fig. 13,1-6) [26].
Fig. 14 Barattes à beurre de la seconde moitié du 19ème siècle et du début du 20ème siècle provenant du canton de Berne. Sans marque. (1 Musée régional de Langnau Inv. A495 ; 2 Musée de Trubschachen Inv. 685 ; 3 Salle de la Société des chevaliers de Berthoud Inv. III-1002a ; 4 Musée du district de Wasseramt, Halten, canton de Soleure Inv. H2585 ; 1-3 photos : Andreas Heege, 4 photo : Roland Blaettler).
A partir du milieu du 19ème siècle, les styles de décor ont changé dans le canton de Berne et il n’est plus possible de les attribuer à un lieu ou à une région de fabrication. On trouve des pièces aux décors à l’éponge (fig. 14,1), mais surtout des objets présentant des décors comportant d’importantes bandes horizontales, qui ont probablement été fabriqués jusque dans les années 1930 (fig. 14,2-3). La pièce la plus récente portant une date est de 1926 (fig. 14,4). On connaît environ 30 barattes appartenant à ce groupe.
En résumé, il faut retenir qu’à partir de 1730 environ, les centres de fabrication et les potiers du canton de Berne sont les principaux acteurs de la production de barattes à beurre verticales en céramique en Suisse. Il n’existe cependant à ce jour aucune preuve certaine d’une production de barattes à beurre en céramique pour les autres cantons suisses.
Considérons la situation dans les pays limitrophes alémaniques. Aucune publication sur les barattes à beurre en céramique en Autriche n’existe et le sujet est généralement inconnu de nos collègues archéologues dans ce pays. Seuls deux barattes à beurre ont été trouvées sur Internet, prétendument produites en Basse-Autriche et en Styrie. Des barattes à beurre en céramique isolées proviennent du sud de l’Allemagne, du Bade-Wurtemberg et de la Bavière, mais surtout de la Hesse (production jusqu’au 1er tiers du 20ème siècle, voir fig. 6) [27].
Fig. 15 Barattes à beurre en terre cuite glaçurée, appelée céramiques de Bunzlau, fin du 19ème ou début du 20ème siècles. Sans marque. (1 Musée de l’artisanat et des métiers de Sagar, à Krauschwitz, dans le Land allemand de la Saxe, photo : Helga Heinze ; 2 Musée de Haderslev, dans la partie orientale du Jutland du Sud au Danemark, collection Ehlers, photo : Andreas Heege).
Il en existe aussi des barattes à beurre en terre cuite glaçurée provenant de Lusace ou de Silésie (fig. 15,1) [28]. Des pièces identiques ont aussi été fabriquées à la fin du 19ème siècle par la poterie Rathenburg à Haderslev au Danemark (fig. 15,2)[29]. Toutes ces barattes à beurre semblent cependant appartenir à la seconde moitié du 19ème siècle et au 20ème siècle, et donc être plus récentes que les exemples suisses. Il en va de même pour les très rares pièces attribuées à l’Alsace, notamment à Soufflenheim [30]. Aucune baratte à beurre verticale n’apparaît dans les nombreux catalogues de vente aux enchères d’Alsace qui nous sont parvenus [31].
Fig. 16 Barattes à beurre en grès « à la manière des grès du Westerwald », 1877. (Musée de la Poterie de Betschdorf en Alsace, France, photo : Andreas Heege).
Les barattes à beurre en grès « à la manière des grès du Westerwald », de l’Eifel, une région de collines en Allemagne occidentale, au sud de Cologne, et au sud-est des cantons de l’est de la Belgique ont déjà été signalées [32]. Il n’est donc pas vraiment surprenant que l’on trouve des barattes à beurre en grès, bien que rares, dans la plupart des centres de production de grès de la zone d’influence du Westerwald, par exemple à Oberbetschdorf en Alsace (fig. 16) [33], Krughütte dans le Land allemand de la Sarre [34], Zorn dans dans le Land allemand de la Hesse [35] et Adendorf près de Bonn, dans le sud du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, [36]. Dans les catalogues de vente du Westerwald, ces barattes en grès n’apparaissent cependant que très rarement et qu’au début du 20ème siècle [37]. Les régions de fabrication de la Basse-Saxe ne fournissent que de faibles témoignages d’une production de barattes à beurre pour Oberode et Duingen [38]. Il faut cependant également signaler une production à Bürgel dans le Land allemand de la Thuringe [39], à Dreihausen dans celui de la Hesse [40] et dans le district de la Basse-Franconie [41]. Toutes les pièces qui ont été citées dans ces références ont été produites durant la seconde moitié du 19ème siècle ou au début du 20ème siècle. L’idée de transformer des barattes en bois dans une forme céramique semble donc être née en Suisse alémanique, plus précisément dans le canton de Berne, à Langnau im Emmental, dans le premier tiers du 18ème siècle. Avec les nombreux compagnons potiers extra-cantonaux et étrangers dont les archives font état dans le canton de Berne à partir de 1806, il est probable que cette idée s’est ensuite propagée dans les autres pays germanophones.
Première publication :
Heege 2022
Andreas Heege, Butterfässer: Eine keramische Sonderform aus der Deutschschweiz, in: Stiftung „Fürst-Pückler-Park Bad Muskau“, Keramik im häuslichen und repräsentativen Gebrauch. 52. Internationales Keramiksymposium in Bad Muskau vom 16. bis zum 20. September 2019 (Muskauer Schriften 9), Muskau 2022, 159–170.
Endnoten
[1] Fechner, Gustav Theodor: Das Hauslexikon: Vollständiges Handbuch praktischer Lebenskenntnisse für alle Stände, Bd. 2. Leipzig 1835, S.70; Martiny, Benno: Kirne und Girbe. Ein Beitrag zur Kulturgeschichte besonders zur Geschichte der Milchwirtschaft. Berlin 1895; Martiny, Benno: Geschichte der Rahmgewinnung. Leipzig 1909–1915.
[2] Wopfner, Herrmann: Bergbauernbuch. Von Arbeit und Leben des Tiroler Bergbauern in Vergangenheit und Gegenwart. Bd. 3: Wirtschaftliches Leben. München 1997, S. 191.
[3] Hansen, Wilhelm: Kalenderminiaturen und Stundenbücher. Mittelalterliches Leben im Jahreslauf. München 1985, S. 250 (Utrecht Psalter-fol. 86r).
[4] Beispiele: Fresko in der Kirche von Riede, Ldkr. Verden um 1450/1500, freundlicher Hinweis Stephan Krabath; 1511, Charles, Corinne: Meubles du Moyen Age en Alsace et dans le Rhin supérieur. In: Cahiers Alsaciens d’ Archéologie, d’ Art et d’ Histoire 40, 1997, Fig. 18; Stiche 1548, 1607 und 1706, Bitterli, Thomas: IV.2. Spätmittelalter und Neuzeit. In: Meyer, Werner /Auf der Mauer, Franz /Bellwald, Werner u.a.: Heidenhüttli. 25 Jahre archäologische Wüstungsforschung im schweizerischen Alpenraum (Schweizer Beiträge zur Kulturgeschichte und Archäologie des Mittelalters 23/24). Basel 1998, Abb. 473, 493, 500; Stich von Sebald Beham 1527, British Museum, Inv. 1927,0614.54; Stich von Virgil Solis (1530–1562), British Museum, Inv. 1850,0612.464; Stich von Sebald Beham 1557, British Museum, Inv. 1927,0614.60; Stich von Marten van Cleve I 1574, British Museum Inv. 1950-0520.435.
[5] Zu den Gerätschaften der Milchwirtschaft vgl. Weiss, Richard: Das Alpwesen Graubündens. Wirtschaft, Sachkultur, Recht, Älplerarbeit und Älplerleben. Zürich-Erlenbach 1941; Scheuermeier, Paul: Bauernwerk in Italien, der italienischen und rätoromanischen Schweiz. Zürich 1943; Klever, Ulrich: Alte Küchengeräte. München 1979, S. 143–148; Bitterli 1998 (wie Anm. 4).
[6] Zum Thema Buttern in Langnau im Emmental, Kanton Bern: Heege, Andreas/Kistler, Andreas: Keramik aus Langnau. Zur Geschichte der bedeutendsten Landhafnerei im Kanton Bern (Schriften des Bernischen Historischen Museums 13). Bern 2017, Kap. 10.7.
[7] Abbildung eines solchen Butterstocks in Meng, J.U.: Vom Seewiser Alpwesen vor der Technisierung. In: Bündner Kalender 1986, S. 61–68.
[8] Methoden der Butterherstellung: Martiny 1895 (wie Anm. 1); Martiny 1909–1915 (wie Anm. 1); Heyne, Moritz: Das deutsche Nahrungswesen von den ältesten geschichtlichen Zeiten bis zum 16. Jahrhundert. Leipzig 1901, S. 310; Ränk, Gustav: Gegorene Milch und Käse bei den Hirtenvölkern Asiens. In: Journal de la société Finno-Ougrienne 70, 1970, S. 1–72, bes. S. 6 oder Herbers, Hiltrud: Arbeit und Ernährung in Yasin. Aspekte des Produktions-Reproduktions-Zusammenhangs in einem Hochgebirgstal Nordpakistans. Stuttgart 1998., S. 159.
[9] Bernisches Historisches Museum Inv. H8694.
[10] Fechner 1835 (wie Anm. 1), 75 zur Wichtigkeit der Sauberkeit der Geräte.
[11] Freckmann, Klaus: Rheinisches Töpferhandwerk. Eifel – Mosel – Hunsrück – Nahe – Rheinhessen (Schriftenreihe des Freilichtsmuseums Sobernheim 2). Köln 1983, Kat. 40b.
[12] Endres, Werner: Gefässe und Formen. Eine Typologie für Museen und Sammlungen (Museums-Bausteine 3). München 1996, S. 150.
[13] Ravoire, Fabienne: Aspects de la vie quotidienne à la cour de Versailles à la fin du XVIIe siècle à travers deux ensembles céramiques exceptionnels issus des fouilles du Grand Commun. In: Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne], | 2017, mis en ligne le 04 février 2019, consulté le 13 juillet 2019. URL : http://journals.openedition.org/crcv/16330 ; DOI : 10.4000/crcv.16330, 2019, Fig. 5.
[14] Victoria&Albert-Museum, Inv. 2042-1901; URL http://collections.vam.ac.uk/item/O148515/butter-pot-unknown/.
[15] Barka, Norman F.: Archaeology of a Colonial Pottery Factory: The Kilns of Ceramics of the “Poor Potter” of Yorktown. In: Ceramics in America, 2004, S. 15–47, bes. Fig. 33.
[16] Martiny 1895 (wie Anm. 1); Berger, Gerhard Dieter: Stosstopf und Rahmgefäss in der bäuerlichen Milchwirtschaft des Rheinlandes. In: Rheinische Vierteljahresblätter 11, 1941, S. 288–297; Erich, Oswald A.: Tongefässe in der Milchwirtschaft. In: Volkswerk. Jahrbuch des Staatlichen Museums für Deutsche Volkskunde 1941, S. 227–247.
[17] Kerkhoff-Hader, Bärbel : Lebens- und Arbeitsformen der Töpfer in der Südwesteifel. Ein Beitrag zur Steinzeugforschung im Rheinland (Rheinisches Archiv 110). Bonn 1980, 202 und 203 und Kat. 322–331.
[18] Heege/Kistler 2017 (wie Anm. 6), Abb. 175; 203,6; 653.
[19] Rittersaalverein Burgdorf Inv.0-5865; Schlossmuseum Thun Inv. 1749; Privatbesitz.
[20] Heege/Kistler 2017 (wie Anm. 6), Kap. 10.7.
[21] Baud-Bovy, Daniel: Bauernkunst in der Schweiz. Zürich/Leipzig/Berlin 1926, Kat. 328; Wyss, Robert L.: Berner Bauernkeramik (Berner Heimatbücher 100–103). Bern 1966, Abb. 11. Vgl. auch Boschetti-Maradi, Adriano : Gefässkeramik und Hafnerei in der Frühen Neuzeit im Kanton Bern (Schriften des Bernischen Historischen Museums 8). Bern 2006, Abb. 262 und Adriano Boschetti-Maradi, Geschirr für Stadt und Land. Berner Töpferei seit dem 16. Jahrhundert (Glanzlichter aus dem Bernischen Historischen Museum 19), Bern 2007, 45 Kat. 15.
[22] Wyss 1966 (wie Anm. 21), Abb. 51; Boschetti-Maradi 2007 (wie Anm. 21), 46 Abb. 45.
[23] Heege, Andreas/Kistler, Andreas/Thut, Walter: Keramik aus Bäriswil. Zur Geschichte einer bedeutenden Landhafnerei im Kanton Bern (Schriften des Bernischen Historischen Museums 10). Bern 2011, 178 Abb. 171.
[24] Klein, Georges: Poteries populaires d’Alsace. Strassburg 1989, Taf. 22; vgl. zum Dekor Heege/Kistler/Thut 2011 (wie Anm. 23), Abb. 183.
[25] Bernisches Historisches Museum Inv. H6047, H8255, H8257, Regionalmuseum Langnau A289, A298.
[26] Bernisches Historisches Museum Inv. H2538, H730-4; Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel Inv. AA 3316; Museum der Kulturen Basel Inv. 1896-141; Bernisches Historisches Museum Inv. H6117; Museum im Kornhaus Wiedlisbach Inv. 220.
[27] Ich danke Eva Blanc für Hinweise auf verschiedene Museumsbestände und Publikationen. Belege aus der Literatur: Hillenbrand, Karl/Spies, Gerd: Hafnerware in Südwestdeutschland (Der Museumsfreund. Aus Heimatmuseen und Sammlungen in Baden-Württemberg 6). Stuttgart 1965, Taf. XI; Rumpf, Karl: Gefässformen der volkstümlichen hessischen Töpferei. In: Hessische Blätter für Volkskunde 49/50, 1960, S. 235–276, Taf. XIII; Baeumerth, Karl: Die Schwälmer Töpferfamilie Roß und die Gebersdorfer Töpferei. Usingen 1988, Kat. 39002; Stolle, Walter: Volkstümliche Keramik aus Hessen vom 18. Jahrhundert bis zur Gegenwart dargestellt an Beispielen aus Mittel- und Südhessen. Ausstellung des Hessischen Museumsverbandes 1981. Kassel 1981, S. 68 und 37 Nr. 9, Produktion (selten) noch im frühen 20. Jahrhundert, oft nur auf Bestellung.
[28] Freundlicher Hinweis Helga Heinze, Museum für Handwerk und Gewerbe in Sagar.
[29] Exemplar in der Sammlung Ehlers in Haderslev, Dänemark, ohne Inventarnummer.
[30] Klein, Georges/Rivière, Georges-Henri: Arts et traditions populaires d’Alsace la maison rurale et l’artisanat d’autrefois. Colmar 2. Aufl.1978, Taf. 70; Nabholz-Kartaschoff, Marie-Louise: Töpferei in Soufflenheim (Bas-Rhin). Ergebnisse einer Feldforschung. Kollektivarbeit von Studenten des Ethnologischen Seminars der Universität Basel (Basler Geographische Hefte 3). Basel 1973, Kat. 8,3; Decker, Emile/Haegel, Olivier/Legendre, Jean-Pierre u.a.: La céramique des Soufflenheim. Cent cinquante ans de production en Alsace 1800-1950. Lyon 2003, S. 37; Favelac, Pierre-Marie: Poteries rustiques. Saint-Ouen l’Aumône o. J, S. 44; Klein 1989 (wie Anm. 24), Taf. 68.
[31] Legendre, Jean-Pierre/Maire, Jean: La céramique de Soufflenheim (Bas-Rhin) du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle. Typologie de la production et éléments de chronologie. In: Cahiers Alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire 39, 1996, S. 139–170.; Legendre, Jean-Pierre/Maire, Jean: Nouveaux éléments pour la chronologie de la céramique de Soufflenheim au XIXe et auch XXe siècle. In: Cahiers Alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire 53, 2010, S. 161–175.
[32] Kerkhoff-Hader 1980 (wie Anm. 17), S. 202 und 203 und Kat. 322–331; Bauer, Ingolf/Endres,Werner/Kerkhoff-Hader, Bärbel u.a., Leitfaden zur Keramikbeschreibung (Mittelalter-Neuzeit). Terminologie-Typologie-Technologie (Kataloge der prähistorischen Staatssammlung Beiheft 2). Kallmünz 1986, S. 159–160; Freckmann 1983 (wie Anm. 11), Kat. 36, 38–40, 46.
[33] Heege, Andreas: Keramik im Elsass: Frühes Steinzeug, Steinzeug „Westerwälder Art“ und Irdenwaren mit Malhorndekor. In: Harald Siebenmorgen (rsg.), Blick nach Westen. Keramik in Baden und im Elsass. 45. Internationales Symposium Keramikforschung Badisches Landesmuseum Karlsruhe 24.8.–28.8.2012. Karlsruhe 2013, S. 73–97, Abb. 27 oben links; Klein 1989 (wie Anm. 24), Taf. 219.
[34] Rixenecker, Albrecht/Scherer, Gertrud/Debusmann, Hannelore: Klarenthal und Krughütte in alten Ansichten. Zaltbommel 1984., Abb. 24
[35] Brinkmann, Bernd: Steinzeugproduktion in Zorn (Taunus). Kurzdokumentation von zwei Notbergungen in Heidenrod-Zorn in den Jahren 1983 und 1988. Mülheim an der Ruhr 2015, S. 21.
[36] Doepgen, Heinz: Keramik im Landkreis Bonn. Bonn 1969, Abb. 90.
[37] Westerwald: Beckmann, Bernhard/Bock, Gisela von/Herkenrath, Dorothea: Volkskunst im Rheinland (Führer und Schriften des Rheinischen Freilichtmuseums Kommern 4). Düsseldorf 1968., Kat. 272–274; Dippold,Christine/Zühlcke, Sabine/Scheja, Dagmar: Westerwälder Gebrauchsgeschirr von der Mitte des 19. Jahrhunderts bis in die 1960er Jahre. Teil 1: Texte und Firmenverzeichnis. Teil 2: Katalog der Gefässe und Nachdrucke ausgewählter Warenverzeichnisse. Nürnberg 2008, S. 744, Kat. 180.
[38] Hampe, Heinrich: Töpferwaren aus Oberode an der Werra (Sydekum-Schriften zur Geschichte der Stadt Münden 30). Hann.Münden 1999, S. 293.
[39] Ausgestelltes Butterfass im Museum Bürgel, freundllicher Hinweis Helga Heinze.
[40] Schomber, Helmut: Dreihäuser Steinzeug. Ein hessisches Töpferdorf und seine Geschichte. Ebsdorfergrund-Ebsdorf 1997, Kat. 63–65.
[41] Bauer, Ingolf/Wiegel, Bert: Hafnergeschirr aus Franken (Kataloge des Bayerischen Nationalmuseums München 15,2). München 2004, Kat. 165.