Vaz/Obervaz, Musée régional de Lenzerheide (MVO)

Museum Vaz-Obervaz
Voa da Soli 2
7082 Vaz/Obervaz
Tél. :  +41 82 385 21 59
E-mail : mail@museumvaz-lenzerheide.ch; museum.vaz@bluewin.ch

Céramiques du Musée Vaz/Obervaz-Zorten dans CERAMICA CH

Andreas Heege, 2021

Le musée de Vaz/Obervaz est le musée de la région touristique, tant estivale qu’hivernale, de Lenzerheide dans le canton des Grisons. Ses expositions allient allie l’histoire, la culture, l’artisanat et l’art. L’exposition permanente est consacrée à la vie et au travail d’autrefois, donc aux coutumes et aux traditions régionales. Dans l’écurie du musée, l’ancien moulin du village de Zorten a été reconstruit et est en état de marche.

En 1982, la autorités politiques de la commune de Vaz/Obervaz achètent l’historique hospice des Capucins et l’ancien presbytère de la paroisse. L’association du musée Vaz/Obervaz a ensuite été fondée le 28 août 1985. Elle a pour objet la promotion du Musée Vaz/Obervaz. Pour ce faire, elle s’occupe notamment de l’acquisition d’objets, de la tenue d’expositions et contribue à la mise en place et à l’entretien du musée. Après les rénovations et restaurations initiales, le musée a finalement été ouvert en 1989. Aujourd’hui, l’association et la municipalité sont conjointement responsables du musée, qui, ces dernières années, s’est de plus en plus tourné vers l’art grâce à des dons considérables.

La collection de céramiques du musée est constituée de divers dons et achats et reflète les possibilités limitées d’un musée local pour constituer une collection à partir de la fin des années 1980. La majorité des objets proviennent des Grisons, de la commune ou de ses environs ; seules quelques pièces émanent de la donation d’un citoyen de Zurich.

Un total de 120 céramiques a été documenté et photographié. 73 objets sont de simples terres cuites, 2 des faïences, 17 des faïences fines, 2 des grès et 26 des porcelaines. Les objets les plus anciens appartiennent à la seconde moitié du 19ème siècle. 70 des 120 céramiques datent de la première moitié du 20ème siècle.

Ci-dessous sont présentés un certain nombre d’objets pour chaque grande catégorie de céramiques.

Parmi les terres cuites, il n’y a qu’un pot à double anse que l’on aimerait bien attribuer à un site de production encore inconnu dans les Grisons. De bons exemples comparatifs sont conservés au Musée rhétique de Coire. La pièce est un cadeau de la commune de Vaz/Dal et date probablement de la seconde moitié du 19ème siècle.

La céramique de Berneck, canton de Saint-Gall, est représentée par de nombreux pièces, notamment des bols et des assiettes à rösti, des pots à lait et des tasses. Sur la base d’une analyse stylistique, on peut assumer que la date de fabrication de certaines pièces ne se situe probablement que dans le premier tiers ou la première moitié du 20ème siècle.

Les décors à rayures verticales et horizontales sont typiques de la fin du 19ème siècle. Les engobes de fond bleu clair n’apparaissent en masse qu’après 1900.

En règle générale, les objets à décor d’edelweiss datent de la période suivant l’Exposition nationale de 1883 à Zurich. Les pichets avec un motifs de gros points apparaissent à partir de 1850 environ, mais ne deviennent réellement populaires que dans la première moitié du 20ème siècle

On peut attribuer les quelques pots à lait ci-dessus à la région du lac Léman ou à celle de la Haute Savoie (France) en raison de leur forme, de leur décor et de leur glaçure jaunâtre peu prononcée.

Des céramiques d’Allemagne du Sud sont également présentes, notamment un moule pour la cuisson du Kougelhopf.

La vaisselle à glaçure au manganèse produite dans de nombreuses manufactures et poteries de Suisse alémanique est typiquement représentée par diverses formes de cruches ou cafetières, dont l’une d’entre elles présente une réparation imaginative constituée d’une poignée en bois.

La vaisselle brune, ces « céramiques en terre cuite glaçurée à la manière de Bunzlau » (nom allemand d’une ville de Basse-Silésie, actuellement en Pologne et dont l’actuel appellation en polonais est Bolesławiec) qui sont arrivées sur le marché suisse à partir de la fin du 19ème siècle, est représentée par divers pots à anse et également une cafetière.

Des produits plus récents du 20ème siècle portent les marques de la poterie Otto Dünner SA ou encore de la Fabrique de poteries Dünner SA, à Kradolf-Schönenberg, dans le canton de Thurgovie, ou de la poterie Landert d’Embrach dans le canton de Zurich, radiée du registre du commerce en 2015, dans le canton de Zurich.

Caractéristique de la période entre 1930 et 1950 environ, le musée conserve également de la vaisselle dont la couleur rose est due à un fin engobe sous la glaçure. Ces céramiques portent souvent un décor au pochoir ou un décor au pinceau et ne sont jamais marquées, de sorte qu’à ce jour, nous ne savons pas s’il s’agit de produits suisses ou étrangers. Il est concevable que ces céramiques aient été principalement distribuées par correspondance, par exemple via les catalogues de vente de la chaîne Jelmoli.

La faïence est extrêmement rare dans la collection du musée. Un vase, dont le fabricant n’a pu être identifié, est apparemment une œuvre de commande (cadeau promotionnel ?) pour l’hôtel Schweizerhof à Lenzerheide. La deuxième pièce est une théière de la Manufacture de Charles de Boissimon à Langeais, dans la région Centre-Val de Loire en France, qui, contrairement à la première impression typologique et à la datation de la marque (1767), a été fabriquée entre 1880 et 1900 environ. Elle provient d’un collectionneur de Zurich.

On trouve dans la collection du musée des faïences fines dans une grande variété de formes. Parmi les fabricants suisses, on peut citer la fabrique de céramique Ziegler à Schaffhouse et la faïencerie Möhlin dans le canton d’Argovie.

Ces soupières et les bols en faïence fine proviennent de la Manufacture Villeroy & Boch dans le Land de la Sarre en Allemagne, de la Fabrique de Faïence fine et de porcelaine Wilhelmsburger en Basse-Autriche et d’une manufacture de Milan en Italie.

Des services à café et de la vaisselle de table sont représentés par de nombreuses pièces issues de la production de la société Utzschneider & Co à Sarreguemines, région du Grand Est en France.

De Zell am Harmersbach dans le Land allemand du Bade-Wurtemberg on trouve une forme rare : un unique récipient esseulé provenant d’un ensemble de gamelles en faïence fine constituant un porte-dîner.

Ces brocs en faïence fine, pour lesquels le musée ne possède pas les bassins usuellement associés, ont été produits par Villeroy&Boch à Wallerfangen (Vaudrevange) dans le Land de la Sarre en Allemagne et par la Fabrique de faïence fine Staffel à Limbourg-sur-la-Lahn dans le Land de la Hesse, également en Allemagne. Ce sont des exemples typiques d’une production du début du 20ème siècle.

La société Wächtersbacher Steingutfabrik GmbH de Schlierbach, près de Wächtersbach, dans le Land allemand de la Hesse, au centre de l’Allemagne, a produit deux assiettes rondes en faïence fine à motifs floraux, qui ont ensuite été transformées en un petit bol et un sous-verre comportant des bordures métalliques. Sur la base des marques au revers, on peut en déduire une production des années 1895 ou 1907.

e grès n’est présent qu’avec ces deux pots à deux anses, fabriqués en grande série, typiques du Westerwald, en Rhénanie-Palatinat (ouest de l’Allemagne) ou de l’Alsace.

En ce qui concerne la porcelaine, l’importance régionale des magasins d’articles ménagers Killias & Hemmi, une société fondée en 1867 et radiée du registre du commerce en 2000, de Coire ou de Davos, est particulièrement évidente. Le magasin achetait vraisemblablement de la porcelaine blanche auprès de différents fabricants et la décorait pour le compte de ses clients.

Parmi ces derniers, on trouve l’hôtel Schweizerhof, à Lenzerheide.

Un certain nombre d’objets en porcelaine ont été achetés auprès d’un collectionneur de Zurich. Ils n’ont aucun lien avec le site ou la région environnante et ne sont présentés ici qu’en partie.

Les porcelaines françaises fabriquées par la Manufacture de porcelaine Adolphe Hache & Cie (1845-1931), à Mehun-sur-Yevre (arrondissement de Vierzon dans le Cher) se trouvent fréquemment dans les Grisons. Ici, une petite soupière ou un bol et un pyrogène.

La collection du musée comprend également un petit plateau provenant de la manufacture de porcelaine Charles Martin, fabricant décorateur de 1906 à 1935 à Limoges, Nouvelle-Aquitaine, département de la Haute-Vienne en France. Il date d’environ 1910-1920.

Remerciements

La Fondation CERAMICA remercie sincèrement la conservatrice du musée, Mme Birgit Parpan et le président de l’Association du musée, M. Urs V. Feubli, pour leur aimable soutien à ce travail de documentation.

Traduction Pierre-Yves Tribolet